Symphonie macabre [PV Skylla]

Le soleil brillait haut dans le ciel au dessus de l'Académie Cross. Le temps était glacial, mais dégagé, laissant ainsi à l'astre solaire la possibilité de développer ses rayons brulant sur la ville. Tout était calme à l’académie. Les élèves de la Day Class étaient en cours, pendant que les Night Class dormaient paisiblement. Tous ? Non. Dans l’aile du bâtiment réservée aux professeurs, il y en avait un qui ne parvenait pas à trouver le sommeil.
Bélial était allongé sur son lit, le regard fixé sur un point invisible du plafond. Pas la moindre émotion ne transparaissait sur son visage de marbre, aucun sourire n’animait ses traits, aucun sentiment ne brillait dans ses prunelles d’argent.
On percevait à peine sa respiration, à tel point que l’on aurait pu croire qu’il s’agissait d’une statue.
Il n’avait même pas prit la peine de se changer, et portait toujours ses vêtements. En réalité, il n’avait pas l’intention de dormir. Si l’on devait compter ses heures de sommeil, elles se résumaient à une ou deux par mois. Dormir était pour lui une perte de temps considérable.

Il poussa un profond soupir et décida de se lever. Faisant sinistrement craquer ses articulations, il se leva du lit et sortit de la chambre. Le sang pur erra quelques temps dans les couloirs, ne sachant quoi faire. Après avoir parcouru tous les couloirs, il s’arrêta un instant. Décidemment, il n’y avait rien à faire ici en pleine journée !!
Son regard se porta alors sur une grande double porte en bois sombre au bout du couloir où il se trouvait. Intrigué, il se dirigea vers celle-ci.
Un panneau était placardé dessus. « Auditorium ». Ainsi donc, il y avait bien un auditorium dans cet établissement. Le plus curieux, c’était qu’il se trouvait à l’intérieur même du bâtiment des Night. Habituellement, les salles collectives se situaient dans le grand bâtiment principal, mais apparemment, cette salle avait été construite pour les vampires uniquement.
Intéressé, le vampire poussa un battant et entra.
Il s’avança un peu, ses pas résonnant sourdement sur la moquette molletonnée de la pièce. Celle-ci était disposée en amphithéâtre, donnant sur une gigantesque scène. Il y avait là de quoi faire tenir un bon millier de personne…alors que les Night n’étaient qu’une petite classe d’élite.
Bélial sourit ironiquement. Les humains étaient définitivement incapables de ne pas voir les choses en grand.
Il descendit les marches qui menaient jusqu’à la scène et monta dessus. Le parquet en bois ciré craquait agréablement sous ses pieds, rappelant le sol d’un vieux théâtre. Les lourds rideaux de velours rouges et or, ainsi que les angelots sculptés dans une imitation de marbre rappelait fortement l’ambiance d’un opéra.
Avec un sourire de contentement, Bélial fit promener ses yeux dans toute la salle. Ses prunelles se portèrent alors sur le splendide piano à queue qui ornait le centre de la scène. Le sang pur fit glisser ses doigts pâles sur les touches avec satisfaction. Noir, laqué et rutilant, il était absolument superbe. Il pianota quelques mélodies dont il avait le souvenir, mais il n’avait jamais pratiqué le piano auparavant. Ou plutôt, il avait apprit l’orgue de nombreuses années plus tôt, et avait apprit par ses propres moyens les bases du piano.
Un éclat de bois luisant l’intrigua ce pendant. Il contourna le piano et s’approcha d’un second instrument qui trônait sur un pied, juste derrière le piano.
Il s’agissait d’un très beau violoncelle en bois ancien et vernis. Le sang pur s’en approcha. Il se sentait d’avantage dans son élément, avec un tel instrument…de son vivant, sa mère lui avait apprit le violoncelle très jeune, ou plutôt dès que le violoncelle était apparut. Y trouvant un intérêt, l’enfant s’était très vite révélé être un très bon musicien. Après sa mort, il avait continuer de jouer, même si chaque fois qu’il touchait à l’archet ou à une corde, il avait le souvenir de cette sanglante nuit ou il avait assassiné de sang froid sa génitrice.

Bélial se saisit alors de l’archet, et le fit tourner entre ses doigts. Il revoyait encore les longues mains fines de sa mère faisant glisser l’instrument sur les cordes du violoncelle avec une dextérité hors norme.
Le sang pur fronça les sourcils. Qui pouvait bien avoir laissé ici un instrument si beau et si fragile ? Il ne pouvait appartenir à l’Académie, il était bien trop ancien et trop beau pour cela ! Il semblait avoir été fait par un maitre de grande renommée, au vue de la finesse et de la finition très soignée.

Un bruit, feutrée et très faible, presqu’inaudible, attira alors l’attention de Bélial qui se tourna vers le fond de la salle, scrutant les ténèbres en plissant les yeux.
Il y avait quelqu’un dans le fond, il n’en était pas persuadé, il le savait. Un sourire s’étira de nouveau sur ses lèvres.

-Ne devriez-vous pas être couché, à cette heure-ci, mademoiselle ? Ou bien seriez-vous insomniaque comme moi ?

Il tourna de nouveau les yeux vers la pénombre du fond de la salle.



[Pardon, c'est rikiki minuscule et pourrit, mais je suis pas franchement inspiré pour le début, en fait^^ Ca viendra dans les posts suivants, je pense!^^ Juste comme ça...je pense qu etu la compris, mais le violoncelle, c'est celui de Lu, enfin c'est ce que j'ai mis quoi^^]

Skylla déambulait dans les couloirs. Dehors, il faisait un froid glacial, magré le temps magnifique. Ce soleil frappant lui donnait d'ailleur un mal de tête épouventable.
Elle était arrivée à l'académie Cross dans la nuit, ne sachant pas trop à quoi s'attendre. On ne lui avait fait faire qu'une rapide visite des lieux, en lui expliquant le règlement de l'école, et en lui montrant les endroits les plus importants, ainsi que ceux qui lui étaient interdits. La visite fini, elle était partie se réfugier dans sa chambre, pour essayer d'échapper aux futurs rayons de soleil qui n'allaient pas tarder à arriver, sans grand succès, apparemment. Elle s'était laissé tomber dans son lit, sous les couvertures, après s'être déshabillée, pour ne rester qu'en sous-vêtements. Bien qu'elle ne s'était pas attendu à dormir, elle avait fermé les yeux, attendant patiemment un sommeil qui ne viendrait pas, en l'absence de Lu, son frère. Finalement, après plusieurs heures d'attente, elle s'était levé, avait revêtu l'uniforme des Night, et la voila, qui maintenant, errait dans les coulois, sans but précis, avec l'étui d'un instrument dans la main.

Elle fini par s'arrêter devant une porte, placardée d'un panneau couleur or, avec écrit en lettres calligraphiées " Auditorium ". Curieuse de voir quels instruments cette pièce abritait, elle ouvrit la porte de bois. Avançant de quelques pas, elle referma la porte derrière elle, et se permit d'observer la salle. La pièce était immense et magnifique. Elle permettait de contenir un milier de personne, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Un parquet en bois ciré craquait sous ses pas pourtant légers, et lorsqu'elle monta sur la grande scène, elle remarqua enfin les lourds rideaux de velours pourpre et doré. Les angelots sculptés dans une sorte de marbre ne lui inspiraient aucune sympathie, mais elle ne fit aucune reflexion, esquissant seulement un sourire ironique. Elle tourna vivement la tête, et avança vers le centre de la scène, qu'elle atteingit d'ailleurs rapidement, les mains tremblantes.
Devant elle se tenait un magnifique piano à queue, noir, laqué. Sublime. Il n'y avait pas d'autre mot pour définir l'instrument. Elle déposa délicatement l'étuit à violoncelle qu'elle avait dans la main près du piano et remarqua qu'il y avait aussi un tabouret de pianiste, dont le siège était recouvert d'une sorte de velours noir. Elle s'assit dessus, et le régla à sa taille. Ses longs doigts fins et pâles se posèrent alors sur le clavier du piano, et Skylla eut une moue de satisfaction évidente. Elle commença à jouer une mélodie par automatisme, composée par ses soin, laissant ses doigts effleurer les touches pour ensuite repartir sur d'autres notes. Une fois ce morceau fini, elle en entama un deuxième, cette fois-ci, composé par le virtuose Jean-Sébastien Bach. Le deuxième prélude de Bach était un morceau qu'elle appreciait particulièrement, malgré sa simplicité. Les notes se succédaient avec une vitesse plutôt impressionnante, par moment. Pour arriver jouer du Bach, il fallait avoir les doigts souples, ce qui n'était pas dur à obtenir si il y avait un entraînement suffisant derrière. Skylla avait plusieurs années derrière elle pour maîtriser parfaitement le piano, et elle était maintenant capable de jouer n'importe quel morceau, même le plus difficile, avec une facilité à en pleurer.
Finalement, après plusieurs minutes - ou plusieurs heures, elle ne saurait le dire -, elle s'arrêta de jouer. Elle avait beau être une surdouée, peut-être même une virtuose du piano qui sait, et en plus de ça une vampire, des crampes envahissaient peut à peu ses mains, lui empêchant de jouer correctement. Skylla se releva et délaissa le piano pour s'interesser au violoncelle qu'elle avait emporté avec elle, sans raison.
Elle ouvrit l'étui, soulevent délicatement le violoncelle. Le magnifique instrument ne lui appartenait pas, il était à son frère. Il lui avait demandé de l'emporter avec elle à la Cross Académie, en attendant qu'il arrive, sachant que Skylla en prendrait le plus grand soin, quoi qu'il arrive. C'était un violoncelle en bois ancien, vernis, rutilant. L'instrument était très vieux, il avait été le deuxième violoncelle de son frère, crée par un luthier, de grande renommée, de toute évidence, et avait pourtant, un son magnifique, malgré son ancienneté.
Son frère avait commencé à jouer du violoncelle en même temps que Skylla avait commencé à jouer du piano, autant dire qu'il était lui aussi particulièrement doué -et encore, le mot est faible -, pour jouer de son instrument.
Lu lui avait appris quelques morceaux simples, quand Skylla lui avait demandé. La vampire était pressée que son frère la rejoigne à l'académie, pour qu'ils puissent rejouer ensemble - et pour le revoir, évidemment -, maintenant qu'elle avait découvert cet auditorium - qui ne lui avait pas été montré pendant la brève visite de l'école -, et ce sublime piano. Malgré son impatience, et sachant bien que son frère n'arriverait pas tout de suite, elle se saisit de l'archet, le faisant glisser sur les cordes du violoncelle pour jouer un des morceaux conaissait. Cependant, à cause de ses mains légèrement douloureuses, plusieurs fausses notes vinrent se loger dans le morceau, ce qui la décida à s'arrêter pour le moment.

Elle entendit des pas, s'arrêter devant la porte de la salle, et voulant voir quel musicien, viendrait peut-être dans cette pièce, elle délaissa le violoncelle, pour aller se tapir dans un coin sombre de l'auditorium.
La porte s'ouvrit lentement, et un homme entra. Il était très grand, avait de longs cheveux - magnifiques -, gris, attachés en queue de cheval qui descendaient le long de son dos. Il avança d'une démarche fluide, souple, impressionnante, peut-être, vers la scène, tout en comtemplant la salle, avec un sourire de contentement. L'homme se dirigea vers le piano, pour pouvoir poser ses doigts sur les touches, et jouer un semblant de mélodie. Il contourna le piano, pour s'approcher de Violoncelle. Skylla se mordit la lèvre inférieure, puis eut un regarde répprobateur quand il se saisit de l'archet. Personne, en dehors de son frère et de elle-même, n'avait le droit de toucher à ce violoncelle. Ne voulant pas s'avouer, qu'elle était la seule responsable de cela, car elle avait laissé l'instrument sur la scène, elle esquissa un mouvement nerveux. Son mouvement ne fit qu'un bruit feutré, presque inaudible, et pourtant, l'homme tourna vivement la tête dans sa direction, s'arrachant ainsi de sa contemplation de l'instrument. Un sourire froid s'étira sur ses lèvres, ne l'empêchant en aucun cas de parler.

-Ne devriez-vous pas être couché, à cette heure-ci, mademoiselle ? Ou bien seriez-vous insomniaque comme moi ?

Skylla sourit à ces questions. Elle prit le temps d'observer l'homme plus en détails avant de répondre, et il ne parut pas s'en offusquer. Il avait un charisme incroyable, et son sourire froid, - cruel ? -, lui donnait encore plus de charme. De toute évidence, l'homme n'était pas comme les autres vampires.
Elle sorti de l'ombre, pour avancer lentement vers le vampire, monta sur la scène, alla s'asseoir sur le tabouret du piano, et laissa ses doigts vagabonder quelques instants encore, sur les touches.

- Ne devrais-je être pas couchée, à cette heure-ci ? Si, sûrement. Mais comme vous, de toute évidence, je suis insomniaque, du moins, quand mon frère n'est pas la. Je suis donc venu, comme vous, encore une fois, dans cette salle, pour jouer un peu de musique... Cela est-il interdit ? Ce serait dommage, oui, vraiment. Si le seul endroit ou je puisse m'évader un peu m'est interdit, ce serait désolant... N'est-ce pas, Lu ? Ah, non, c'est vrai, tu n'es pas là... Cela aussi est dommage...

Elle marqua un temps d'arrêt avant de reprendre.

- Vous êtes violoncelliste ? Si oui, j'en suis désolée, mais je crains de ne pas pouvoir vous laisser jouer sur l'instrument de mon frère. Non, non, vous ne pouvez pas, personne ne peut, à part lui et moi.

Elle regarda l'homme et sourit cruellement, sachant bien qu'elle ne l'impressionnerait nullement.

- Non, il n'apprecierait définitivement pas...



[ Désolééééée, c'est court, et bourré de fautes, et j'me suis même pas relu... Promis, j'vais m'améliorer T_T ]

Les yeux plissés, Bélial observait la jeune fille qui venait d’apparaître devant lui. Sans un mot, il la suivit du regard. Elle alla s’installer au piano et fit courir ses doigts fins sur les touches d’ivoire, improvisant une mélodie d’une complexité qui fit hausser un sourcil au sang pur. C’était une musicienne de talent, cela se sentait dans le touché qu’elle avait au piano. Un mince sourire de contentement vint à nouveau étirer ses lèvres glaciales. Il ferma un instant les yeux, goutant à la douce mélodie qui s’élevait de l’instrument. Il se souvint alors d’un proverbe qui disait que « la musique adoucie les mœurs ». Chez lui, elle avait tendance à éveiller de nouveau sa folie, l’emplissant d’un voile protecteur à la chaleur presqu’étouffante. Oui, même s’il avait peur de cette folie, au fond de lui, il aimait par-dessus tout ressentir cette chaleur. Il la sentait, là, nichée près de son cœur, s’animant au son du piano, presque ronronnant de plaisir, comme si cette entité imaginaire parvenait à comprendre les notes. Oui, il avait beau la sentir prête à jaillir, imprévisible, il aimait cela. Il en frissonna de plaisir, et ricana sourdement.
Si seulement la jeune élève avait pu ne serait-ce qu’imaginer ce qui se tramait dans l’esprit embrumé par la folie du professeur ? Peut-être aurait-elle eut peur ? Après tout…un homme tel que lui, on n’en rencontrait pas tous les jours. La folie et la cruauté transparaissaient de chaque pores de sa peau, elle suintait de lui comme une aura malsaine et malfaisante, comme un poison terrifiant.
L’enfant s’arrêta de jouer et tourna quelque peu son regard vers Bélial. Ce qu’il y lut le surprit un instant et le fit sourire. Ce vide affolant, qui envahissait ses prunelles, animées seulement par une faible lueur sombre…la folie. Cette jeune fille était folle, ça se sentait dans son regard.
Tant de pensées malsaines se bousculaient dans son esprit que son regard en suintait. Il ne fallait pas être savant ni même psychiatre pour deviner la folie qui embourbait l’esprit de la jeune élève. Bélial connaissait mieux que quiconque ces yeux là. Il possédait les mêmes. Ces mêmes iris vides de toute émotion, seulement guidés à l’aveugle par la folie. Il resta néanmoins de marbre, préférant la laisser parler. Il ne voulait pas lui montrer l’ampleur de sa folie. Du moins, pas pour le moment. Elle n’avait pas besoin de le savoir.

-Ne devrais-je être pas couchée, à cette heure-ci ? Si, sûrement. Mais comme vous, de toute évidence, je suis insomniaque, du moins, quand mon frère n'est pas la. Je suis donc venu, comme vous, encore une fois, dans cette salle, pour jouer un peu de musique... Cela est-il interdit ? Ce serait dommage, oui, vraiment. Si le seul endroit où je puisse m'évader un peu m'est interdit, ce serait désolant... N'est-ce pas, Lu ? Ah, non, c'est vrai, tu n'es pas là... Cela aussi est dommage...

Bélial fronça un instant les sourcils, avant de retrouver son sourire, dévoilant un peu ses canines immaculées et affutées comme des lames de rasoir. La voix aérienne de la jeune fille avait quelque chose de…lointain. Cette voix lui rappelait vaguement celle d’Egnirys, à vrai dire. On avait l’impression qu’elle parlait de ce « Lu » comme d’une seconde personnalité…était-elle schizophrène en plus d’être folle. Intérieurement, Bélial ricana, mais en réfléchissant, il comprit que le frère dont elle avait parlé avant était certainement ce Lu. Pourtant, sa façon de parler de lui comme s’il était présent était quelque peu troublante. Elle semblait…absorbé par l’absence de cette personne, jusqu’à ne plus savoir s’il était ou non là.
Bélial avait l’impression de se voir, lorsque Baal s’était enfuit…pendant plusieurs années, il avait continué à parler, seul, entretenant une conversation sans réponses avec son frère. Ce fantôme invisible, il avait continué de converser avec lui, jusqu’à ne plus pouvoir se passer de ses dialogues muets.
Il s’était même prit parfois à entendre son frère lui répondre…jusqu’à ce qu’il se retourne pour se rendre compte qu’il était définitivement seul. Il avait alors continué à sombrer dans la folie, continuant sans cesse de parler avec ce frère imaginaire.
D’un côté, Bélial comprenait cette jeune fille. L’absence d’un être cher poussait souvent les êtres à se parler à eux-mêmes, ou à entretenir une conversation avec la personne en question, pour combler le vide de son absence.
Si certains ignorant auraient pu oser qualifier ça de maladie mentale, Bélial aurait pu répondre qu’il s’agissait d’une façon comme d’une autre de combler cette absence déchirante.

Au fur et à mesure qu’il l’observait, Bélial commençait à trouver un intérêt à cette jeune fille. Aucune affection, ni même de l’appréciation, juste une curiosité. Voir ainsi une enfant dans le même état mental apparent que le sien, ça l’amusait, et même beaucoup. Il était pratiquement sûr de ne pas se tromper…elle était bel et bien folle, ou du moins instable psychologiquement.
Le sang pur fit tourner un instant l’archet du violoncelle entre ses doigts, bien décidé à ne pas le lâcher. Après tout, que pourrait-elle contre lui ? C’était une enfant et elle n’avait pas l’aura particulière des sangs pur, lui était adulte, sang pur et descendant de la plus grande lignée de vampires…autant dire qu’il n’avait pas d’inquiétude à avoir !!

-Oh…je vois. Vous aussi vous avez des petits problèmes pour dormir…

Bélial avait choisit ironiquement de la vouvoyer, mais l’on sentait le ton moqueur dans sa voix. S’il la vouvoyait, c’était pour montrer qu’il ne la considérait pas comme une moins que rien, mais son ton ironique n’appelait pas le moindre respect.

-Moi-même, je dors peu…en réalité, je ne dors pas. Tel que vous me voyez, je n’ai pas du trouver le sommeil depuis…disons un bon mois ! Je somnole de temps en temps, tout au plus !!

Le visage du vampire se fendit d’un sourire railleur.

-Seulement…je suis un professeur, je peux me balader à n’importe quelle heure dans les bâtiments ! Vous…vous n’êtes qu’une étudiante, si je le souhaite, je peux vous punir…et j’ai pour habitude de punir très sévèrement mes élèves.

Par son insistance sur le « très » et le sourire qu’il lui fit, Bélial fit comprendre à la jeune fille que ses punitions étaient loin d’être agréables…

-Mais, vous me semblez disons…sympathique, je vais laisser passer pour cette fois.

Bélial ricana, faussement enjoué et recommença à jouer avec l’archet du violoncelle, le faisant tourner entre ses doigts fins et griffus. Le jeune fille le regarda, avant de reprendre.

-Vous êtes violoncelliste ? Si oui, j'en suis désolée, mais je crains de ne pas pouvoir vous laisser jouer sur l'instrument de mon frère. Non, non, vous ne pouvez pas, personne ne peut, à part lui et moi.

Bélial la regarda un instant, haussant les sourcils, faussement impressionné. Il n’avait que faire des menaces de la jeune fille, il pouvait bien faire ce qu’il souhaitait, de toute façon elle ne pourrait rien contre lui. Si elle tentait ne serait-ce que de le blesser, il pourrait l’étrangler ou lui broyer les os, et ce sans même la toucher…contrôler la gravité avait de nombreux avantages…et pas des plus tendres.

-Ah oui ? Quel dommage !!! J’aurais tant voulu pouvoir jouer de ce bel instrument !! Quel dommage que je ne puisse satisfaire mon désir !! Ou plutôt…quel dommage que je ne puisse accéder à votre requête !!

Bélial éclata de rire. Oui. Il n’avait que faire des avertissements de la jeune fille. Il ne se souciait que de sa petite personne, n’ayant pas la moindre considération pour l’intérêt que portait l’enfant pour cet instrument.

-Non, il n'apprécierait définitivement pas...

Bélial s’approcha un peu de la jeune fille, gardant pourtant une distance assez large. Définitivement, il n’avait que faire de ses mises en garde. Il le lui fit d’ailleurs comprendre en s’approchant un peu plus.

-Hum…serait-ce une menace ? Dois-je être…terrifié ? Quel dommage que je ne ressente rien de plus que de l’amusement…et bien, puisque vous semblez tant vouloir protéger cet instrument…que diriez-vous de mesurer votre talent au mien pendant quelques minutes, sur un morceau de votre choix, douce enfant ?

Avec une vitesse inhumaine, Bélial se jeta sur la jeune fille. Son visage était à présent à quelques centimètres du sien. Il passa un bras autour des épaules de la jeune fille, faisant repasser sa main devant, tenant l’archet, comme s’il la menaçait.
De son autre main, il caressa les cheveux de l’enfant, un sourire carnassier aux lèvres.
Elle était piégée. Si elle bougeait, elle risquait d’abimer l’archet que tenait Bélial, et si elle tentait de le blesser, il le briserait, tout simplement.

-Croyez-vous sincèrement que votre frère pourra quoi que ce soit contre moi ? J’ai la vague impression que vous ne réalisez pas qui je suis…ou peut-être le savez-vous déjà ? Après tout, je m’en contrefiche ! Seulement…même si vous n’avez pas le moindre respect pour ceux qui vous sont supérieurs, vous devez savoir que le pouvoir des sang pur est immense…et pratiquement sans limites. Je vous prierais donc je ne pas me menacer ainsi, cela n’a pas le moindre effet sur moi ! Rassurez-vous, je ne suis pas non plus irresponsable, je joue du violoncelle depuis bien avant votre naissance, alors croyez-moi, je sais me servir de cet instrument ! Je ne vais pas l’abimer ! J’aurais juste aimé jouer de nouveau avec un véritable musicien…

Bien qu’il ait tenté de paraitre le plus…amical et aimable possible, on sentait toujours de l’ironie dans sa voix. Il ne savait pas être gentil ni même serviable en toute honnêteté. Chacune de ses paroles, chacun de ses mots transpiraient la moquerie. Il était tellement habitué à se fermer derrière ce voile d’hypocrisie qu’l en avait oublié le véritable sens du mot vérité.

-Je n’ai pas la moindre intention violente envers vous…ça fait si longtemps que je n’ai pas pu jouer…et même si vous me l’interdisez, je suis en mesure de vous empêcher d’en parler par la suite…voyez-vous…je peux être très persuasif, quand je veux…

Bélial ricana à nouveau, sans pour autant lâcher la jeune fille des yeux ni même enlever son bras. Il la tenait réellement sous son emprise. De plus, il s’amusait vraiment, si bien qu’il ne pouvait empêcher sa folie de transparaitre encore plus. Son pouvoir jaillit de lui-même. L’atmosphère s’alourdit, un bourdonnement sourd se fit entendre, tandis que la pression s’accentuait. Le siège sur lequel la jeune fille était assise s’affaissa un peu, écrasé sous la puissance dévastatrice du pouvoir de Bélial.
Le piano émit un son gémissant particulièrement désagréable. Bélial ricana une fois de plus.

-Oups ! Il semblerait que j’ai du mal à me contrôler !! Mais je préfère cette atmosphère, elle est plus…conviviale…

Un sourire dévoilant ses dents aiguisées s’étira sur les lèvres de Bélial.

-Dites-moi…avant toutes choses…quel est votre nom, douce enfant ?

Les termes et les surnoms qu’il employait lui rappelait ceux qu’il employait avec Egnirys…ces petits noms suintant de malfaisance, prononcés avec une voix suintante de venin…des noms qui, prononcés par Bélial, donnait plus une image cauchemardesque qu’autre chose…




[Pardooooon pour cette attente monstre, l'ovni!!! T_T J'aurais du mettre moins de temps, je sais! En plus, pardon, mais ce post est nul...y a pratiquement pas d'actions--' Si tu n'arrives pas à répondre, j'essayerai de trouver une action un peu plus parlante pour répondre^^]

Le vampire s'approcha d'elle, en gardant tout de même une certaine distance. Les quelques mises en gardes qu'elle lui avait faites n'avait pas l'air de lui faire un quelconque effet. Il lui fit d'ailleurs bien comprendre en se rapprochant un peu plus.

-Hum…serait-ce une menace ? Dois-je être…terrifié ? Quel dommage que je ne ressente rien de plus que de l’amusement…et bien, puisque vous semblez tant vouloir protéger cet instrument…que diriez-vous de mesurer votre talent au mien pendant quelques minutes, sur un morceau de votre choix, douce enfant ?

- De l'amusement ? Je n'en attendais pas moins de vous... Mesurer mon talent au vôtre ? Quelle étrange proposition... Ou plutôt devrais-je dire, quel honneur ?

La réponse ne parut pas plaire à Bélial qui se jeta sur elle. Son visage à quelques centimètres à peine du sien, il passa un bras autour des épaules de Skylla, faisant repasser sa main revenant elle, en la menaçant presque avec l'archet.
Il lui caressa les cheveux de sa main libre, en souriant cruellement. Elle était coincée entre le corps de Bélial et la main de ce dernier qui tenait encore l'archet.
Elle ne pouvait pas bouger, sous peine d'abîmer l'archet, et elle ne pouvait pas même essayer de blesser le sang-pur étant donné la différence de niveau qu'il y avait entre eux.

-Croyez-vous sincèrement que votre frère pourra quoi que ce soit contre moi ? J’ai la vague impression que vous ne réalisez pas qui je suis…ou peut-être le savez-vous déjà ? Après tout, je m’en contrefiche ! Seulement…même si vous n’avez pas le moindre respect pour ceux qui vous sont supérieurs, vous devez savoir que le pouvoir des sang pur est immense…et pratiquement sans limites. Je vous prierais donc je ne pas me menacer ainsi, cela n’a pas le moindre effet sur moi ! Rassurez-vous, je ne suis pas non plus irresponsable, je joue du violoncelle depuis bien avant votre naissance, alors croyez-moi, je sais me servir de cet instrument ! Je ne vais pas l’abimer ! J’aurais juste aimé jouer de nouveau avec un véritable musicien…

Le Sang-Pur avait parlé avec une vois pleine d'ironie, et un affreux sourire hypocrite ornait ses lèvres.

- Devrais-je être impressionnée ? Votre sang ne fera pas de vous quelqu'un d'exceptionnel à mes yeux, à part si son gout n'égale aucune autre saveur, je ne juge pas les gens sur ça. Votre talent de musicien, en revanche pourrait m'intéresser...

Bélial la regarda quelques secondes, avant de se remettre à parler, sans prendre en compte les paroles de la vampire.

-Je n’ai pas la moindre intention violente envers vous…ça fait si longtemps que je n’ai pas pu jouer…et même si vous me l’interdisez, je suis en mesure de vous empêcher d’en parler par la suite…voyez-vous…je peux être très persuasif, quand je veux…

- Et qu'est-ce qui vous pousse à vouloir jouer aujourd'hui ? Vous n'avez, en effet, sûrement pas joué depuis longtemps, pour en arriver à me menacer...

Le vampire ricana. Cependant, il ne la lâcha pas, et n'enleva pas son bras. Il avait l'air de réellement s'amuser, et à présent, il transpirait la folie. Soudain, l'atmosphère s'alourdit, il y eut un bourdonnement sourd, et la chaise sur laquelle était assise Skylla s'affaissa, écrasée sous une puissance dévastatrice.Le piano fit un son qui ressemblait désagréablement à un gémissement plaintif, alors qu'il était dépourvu d'âme.
Bélial ricana une nouvelle fois tandis que la vampire reprenait la parole.

-Oups ! Il semblerait que j’ai du mal à me contrôler !! Mais je préfère cette atmosphère, elle est plus…conviviale…

- Ainsi, voilà ce pouvoir dont on m'avait parlé. Je le reconnais, je ne m'y attendais pas.

Bélial sourit, dévoilant ses dents pointus, aiguisées, prêtes à trancher n'importe quoi.

-Dites-moi…avant toutes choses…quel est votre nom, douce enfant ?

Un terme suintant de malfaisance. La façon dont il avait prononcé le " douce enfant " faisait penser au poison mortel d'un serpent.

- Skylla Bloodshed. Elève de la Nigth Class depuis peu.
Je présume que vous êtes Bélial Vacaresco, Sang-Pur d'une grande lignée, et professeur de sciences dans cette académie, d'après mes sources, n'est-ce pas ?

Aussi, elle s'abaissa de façon à faire une légère révérence, et dit, d'une voix moqueuse.

- Je suis honorée de votre présence, et toute émue de voir l'attention que vous me portez.

Un très léger sourire ironique était apparu sur son visage. Elle jouait avec le feu, mais, quitte à se brûler, autant s'amuser un peu avant..
Elle se mit face à Bélial, se hissa sur la pointe des pieds et passa ses bras autour du cou du vampire. Elle rapprocha son visage de celui du Sang-Pur et posa ses lèvres froides sur celles de Bélial.
Skylla perça légèrement la lèvre inférieure du vampire avec sa canine droite pour pouvoir aspirer une ou deux goutes de ce sang si délicieux. Elle profita de ce moment d'amusement quelques secondes encore avant de se reculer. La vampire lécha ses lèvres, récupérant le sang qui était resté sur ces dernières.

- Bien, je suis convaincu. Prenez ce violoncelle quelques instants et proposez moi un morceau.

Elle alla chercher un nouveau tabouret pour s'assoir devant le piano, le premier étant hors d'usage après le passage de Bélial. Une fois fait, elle s'assit et posa une nouvelle fois ses doigts sur le clavier afin de pouvoir jouer une mélodie pendant que Bélial réfléchissait à un morceau.
Skylla ferma les yeux et laissa ses doigts courir sur le clavier tandis qu'elle semblait réfléchir. En effet, elle se souvenait qu'un jour, lorsqu'elle cherchait encore son frère, elle avait rencontré un homme -ayant le cerveau complètement anéanti par l'alcool à ce moment là- qui lui avait raconté une partie de l'histoire des Vacaresco.
Une histoire particulièrement intéressante, d'ailleurs. Et en y repensant bien, l'homme lui avait peut-être même parlé du point faible de Bélial. Son grand-père. Oui, ça devait être cela. Oh, et il y avait son petit frère aussi. Mais cela ne servirait pas à la vampire. Elle ne savait pas à quoi ressemblait Baal Vacaresco. Le grand-père de Bélial en revanche -elle avait oublié son nom- était tellement connu qu'il était difficile pour elle de ne pas savoir à quoi il ressemblait. Surtout avec les pouvoirs de ses parents.
Si le grand-père de Bélial était bien le point faible de ce dernier, c'était vraiment très intéressant pour Skylla.Étant capable de créer des illusions, faire croire au Sang-Pur que son grand-père était là ne devait pas être trop compliqué. La vampire savait qu'elle prendrait un grand risque en faisant ça, car Bélial ne serait sûrement pas de très bonne humeur quand il se rendrait compte que ce n'était qu'une illusion, mais Skylla voulait s'amuser un peu avec le vampire.
Plongée dans ses pensées, elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait cessé de jouer et qu'un sourire cruel grandissait sur son visage. Ses yeux n'exprimaient rien, un vide affolant envahissait ses prunelles, qui étaient animées seulement par une faible lueur sombre bien connue par le Sang-Pur. La Folie. En effet, la folie de la vampire était la, tout près. Elle semblait ronronner comme un chat qui se réchauffait devant un feu et elle ne demandait qu'a jaillir. Elle prenait possession du corps de Skylla, entrant dans ses veines comme un poison mortel, la faisant trembler d'extase.

- Alors Monsieur Vacaresco, vous n'avez toujours pas trouvé ce que voudriez jouer avec moi ?
Et si en même temps que vous réfléchissiez, vous écoutiez un morceau de ma composition ?
Il se décompose en cinq mouvements. Le tout s'appelle Sensorium, mais je ne vais vous jouer que le quatrième mouvement. Mon préféré. Il se nomme Leurre. C'était une envie de ma part lorsque je l'ai composé.
Écoutez bien.

Elle ricana et se remit face au piano pour commencer à jouer un morceau d'une complexité assez impressionnante.
Ce que le Sang-Pur ne savait pas, c'est que Skylla avait créer ces morceaux pour pouvoir dire le nom ainsi que le niveau de son pouvoir sans problème. Tout du moins, lorsqu'il y avait un piano à côté d'elle. Elle ne maîtrisait pas tous les niveaux du pouvoir Sensorium, mais le niveau quatre était sa spécialité. Il lui permettait de torturer sa victime à l'aide d'une illusion ( n'importe quelle torture ), ou de faire "apparaître" quelqu'un. Pas plus d'une personne, contrairement au niveau cinq qu'elle ne maîtrisait pas, ou seulement une partie, quand son frère utilisait le pouvoir avec elle.
Si Skylla avait été saine d'esprit, elle n'aurait jamais voulu utiliser ce pouvoir contre un Sang-Pur. Créer des illusions était un art difficile, et face à un vampire de la puissance de Bélial, presque irréalisable si il se doutait de quelque chose et qu'il avait décidé de contrer l'illusion. Seulement, Skylla était folle, et elle était persuadée que Bélial ne se doutait de rien, du moins, pour l'instant.
Oh, elle n'avait pas la prétention de dire que son illusion était plus forte que le vampire et qu'elle le mettrait à terre. Elle voulait juste s'amuser un peu. Le déstabiliser et voir si il était aussi insensible qu'il le voulait.
Elle mit fin au morceau et se tourna une nouvelle fois vers le vampire.

- Alors Professeur, mon morceau vous à-t-il plu ?
Je l'espère. J'ai mis tant de temps à le composer. Tant d'amour dans un morceau ! Tout ça dans l'espoir qu'un jour, il plaise à un vampire de votre rang.

Sur ces mots, un sourire s'étira sur ses lèvres. Un sourire froid, moqueur, fou, cruel, malfaisant...
Un frisson d'extase à l'état pur remonta dans le dos de Skylla, et alors que le silence complet s'était installé dans l'auditorium, une voix froide et cruelle retentit, glaçant l'atmosphère.

- Alors mon petit Bélial, n'es-tu pas heureux de me revoir ?



[ Désoléééééééée ! J'ai mis un temps monstre pour répondre ! En plus, c'est pas génial, génial, mais j'ai pas le courage de tout reprendre !
J'espère que t'as bien pigé le truc du pouvoir ( d'ailleurs il faudra que j'édite ma fiche pour changer le pouvoir... ), pouvoir ou j'ai mis trois plombes à trouver comment elle avait dire le nom et le niveau du truc sans se faire griller...
En plus, c'est pas bien long ! Bref, encore désolée ! ]

-Alors Professeur, mon morceau vous à-t-il plu ?
Je l'espère. J'ai mis tant de temps à le composer. Tant d'amour dans un morceau ! Tout ça dans l'espoir qu'un jour, il plaise à un vampire de votre rang.

Un ricanement malsain s'échappa de la gorge de Bélial tandis qu'il prenait son visage entre ses mains et lâchait négligemment l'archet qu'il tenait toujours. Alors que celui-ci allait s'écraser au sol, il resta suspendu à quelques centimètres seulement du parquet, comme retenu par une force inconnue. Bélial observa un instant l'objet qui tournait lentement au dessus du sol. Il releva les yeux, l'archet suivant docilement le mouvement et le déposa mentalement sur le piano, avec délicatesse.

Il éclata à nouveau de rire.

-Vous ne croyez tout de même pas que je suis assez fou pour oser abîmer un pareil chef-d'oeuvre? Je n'oserais pas, bien sûr!!

Un nouveau ricanement moqueur s'échappa de la gorge de Bélial.

-Splendide...absolument magnifique...je n'avais encore jamais entendu pareille splendeur! C'était...atrocement parfait, le plus parfait des massacres qu'il m'ait été permis de vivre...j'en frissonne encore...

Son sourire du faire comprendre à Skylla qu'il pensait réellement ce qu'il venait de dire car elle lui sourit à son tour, comme flattée. Après tout, bien que cela soit ambiguë, il s'agissait bien d'un compliment que Bélial venait de lui faire.

Bélial, qui sentait peu à peu l'extase l'envahir en repensant à cette sublime mélodie, fut on ne peut plus étonné lorsqu'il vit le visage de Skylla se brouiller.

Ce n'était pas très net, comme si la jeune fille avait été branchée sur une onde défectueuse et Bélial cligna plusieurs fois des yeux. Son visage se fit flou, comme si elle était en train de disparaître, mais Bélial eut vite de fait de remarquer qu'elle ne disparaissait pas...elle changeait.

Son corps et son visage commencèrent à se modifier, prenant une nouvelle apparence. Une longue chevelure d'argent remplaça ses cheveux noirs de jais, des vêtements d'un style moyenâgeux, une taille imposante, une petite barbiche grise...lorsque Bélial prit conscience de l'être qui se trouvait devant lui et du pouvoir de Skylla, il était déjà trop tard, elle avait réussit son coup.

- Alors mon petit Bélial, n'es-tu pas heureux de me revoir ?

Bélial poussa un grognement sourd, semblable à celui d'un animal et fit un bond en arrière, sur ses gardes. Cette voix...cette horrible voix...pourtant si semblable à la sienne, suintante de pensées malsaines, pleine de haine, sournoise, narquoise, moqueuse...la voix de son grand père.

-Vladislaus...Nenorocitule...

Comme chaque fois qu'il voyait le visage de son aïeul, Bélial ne pouvait s'empêcher de s'adresser à cette apparition dans sa langue natale, le roumain. Il haïssait ses racines, mais elles revenaient d'elles-mêmes.Il entendit alors Vlad éclater de rire dans son esprit.

-Ah! Comme c'est amusant! Tu es si déstabilisé que tu en viens à m'appeler par mon nom complet? Je suis flatté!
-La ferme, le vieux, c'est pas voulu!
-Ca, je m'en doute...toujours est-il qu'elle est bien amusante, cette petite...mais...

Bélial grogna à nouveau, prêt à se jeter sur Skylla, d'autant qu'il était exaspéré par la présence de son grand père. Sa réaction le surprit d'ailleurs tant que Bélial en baissa sa garde.

-Mais ça me fait rire deux minutes mais je n'apprécie pas du tout la plaisanterie! Depuis quand se permet-on de me voler ainsi mon apparence? Je vais me faire une joie de ruiner son joli petit minois, à cette gamine...

Bélial poussa alors un hurlement de douleur tandis qu'il tombait à genoux en se prenant la tête entre les mains. Vlad forçait sur son crâne pour prendre sa place, mais Bélial refusait de lui laisser la place.

-Vous êtes...complètement tarée, jeune fille...s'il vous touche, je ne répond plus de votre vie...non pas...que celle-ci m'importe...mais je ne veux pas m'attirer plus d'ennui...

Bélial eut beau résister, Vlad fut plus fort et inconsciemment, Bélial lui laissa volontiers la place. Il avait peu apprécié que Skylla se moque de lui, aussi laisser Vlad s'en occuper l'arrangeait bien et lui permettait d'observer la scène en simple spectateur.Poussant un dernier hurlement de douleur, il se releva à une vitesse inhumaine, ses yeux ayant virés à l'or le plus pur.

-Bien! Réglons nos comptes tous les deux, Damoiselle!

Bélial se jeta alors sur Skylla et l'attrapa à la gorge avant de la projeter contre un mur.

-Premièrement, j'ai horreur que l'on use ainsi de ma personne pour effrayer ma mauviette de petit fils!

Bien que Bélial protesta, Vlad n'y fit pas attention et avança vers Skylla. Il la regarda un instant et à l'aide de son pouvoir, l'attrapa mentalement à la gorge et la força à se relever.

-Deuxièmement, un idiot aurait comprit qu'il ne s'agissait pas de moi...je n'ai pas pour habitude de me tenir ainsi, voyez-vous! C'est offensant la façon dont vous avez agit! Je ne...supporte pas que l'on abuse de mon image...

Vlad ressera sa poigne sur la gorge de la jeune fille, l'étouffant sous sa pression écrasante.

-Pour finir...votre imitation n'amuse que vous...si, elle m'a fait rire...deux minutes, mais plus maintenant. Votre pouvoir est certes puissant...mais je suis en mesure de vous montrer la vraie puissance, celle que je détiens...Je n'attend qu'une chose, des excuses, et alors, peut-être que je consentirais à vous laisser la vie sauve.

Il déserra légèrement son étreinte pour la laisser respirer.

-Vous utilisez les illusions, n'est ce pas? Intéressent...Je n'avais encore jamais vu de vampire possédant pareil don...je suis...presque impressionné...pour ne pas dire complètement. Et je suis également profondément...vexé.

Vlad la laissa alors totalement retomber au sol avant de la considérer avec mépris. Bélial n'était pas intervenu, n'ayant lui-même pas apprécié la plaisanterie de Skylla. Il comprenait à présent à quel point c'était frustrant d'avoir en face de soit une personne capable de se moquer ainsi de lui.

Vlad s'agenouilla près de Skylla et prit son menton dans l'une de ses mains.

-Auriez-vous perdu votre langue? Ou bien désirez-vous que je vous apprenne à vous excuser? Contrairement à Bélial, j'aime que l'on respecte mon rang. Alors j'attends...et j'ai très peu de patience. Je pourrais me fâcher...et vous risqueriez fortement de vous retrouver démembrer ou privée de vos yeux...à vous de voir!

Vlad la contempla avec le même mépris et la même cruauté qu'auparavant. Il ne supportait pas que l'on se moque de sa personne et avait du mal à digérer le petit tour de magie de Skylla...car non seulement elle avait usée de sa personne...mais elle maitrisait si bien son pouvoir que l'imitation avait été presque parfaite. Elle était plus puissante qu'elle n'y paraissait.