Les aspects d'Hanabusa Aido

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Oui, sans aucun doute étaient-ils affublés de maladies bien étranges. Celle d'Aido le menait vers la vie éternelle, celle de Katara vers une mort proche et douloureuse. Alors, en fin de compte, eux qui avaient deux destins complètement différents, pouvaient-ils s'aimer ? Katara s'était posé la question de nombreuses fois. Quand elle rêvait à propos d'Hanabusa, quand elle s'imaginait qu' il lui retournait son amour, elle se posait des tonnes de questions. Evidemment, elle ignorait tout de son secret mais elle savait pourtant qu'ils auraient une vie complètement différente. La vie d'Hanabusa Aido ne s'arrêterait pas à la veille de ses 20 ans. Lui continuerait d'évoluer, de vieillir et aimerait sans doute quelqu'un d'autre qu'elle.

Et elle finirait par quitter son coeur et son esprit. Il finirait par l'oublier et elle disparaîtrait peu à peu de la mémoire des gens. Comme ça. Sans qu'on ne s'en rende vraiment compte.

Le fait qu'Aido dise de lui qu'il pouvait se montrer violent s'il ne prenait pas ses médicaments n'effraya pas la jeune fille. Elle s'était simplement dit que lui aussi devait avoir beaucoup de désavantages dans sa maladie. Que la vie ne devait pas être simple chaque jour et elle lui en était reconnaissante d'être aussi honnête avec elle alors qu'il n'avait pas à l'être. Après tout, qui était-elle ?

Quoiqu'il en était, contrairement à ce que qu'Hanabusa pensait, la jeune demoiselle n'avait jamais tenté de comprendre ce qu'étaient réellement ces pilules. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Pour elle ce n'était que des médicaments. Elle ne pouvait pas deviner que ses camarades de la Night Class étaient tous des vampires assoiffés de sang et qui ne rêvaient que d'une chose : lui sauter dessus pour la vider complètement.

Sa main dans celle du garçon, elle s'avança dans les couloirs, le coeur battant, un doux sourire aux lèvres. Ce serait peut-être la seule fois qu'elle aurait la chance de pouvoir le toucher ainsi. Sa main était un peu fraiche mais elle ne s'en formalisait pas car ce somple contact suffisait à la réchauffer complètement au point de faire naître sur ses pomettes d'adorables rougeurs.

Le trajet jusqu'à sa chambre fut rapide et, à peine avait-elle ouvert la porte qu'Aido s'y précipita pour venir attraper la boîte qu'elle avait laissé sur son bureau. Apparemment, il en avait vraiment besoin et oui, il passait effectivement pour un drogué en manque. Alors qu'il faisait fondre trois des petits cachets dans un verre d'eau, elle s'approcha de lui, le visage légèrement crispé à cause de l'inquiétude, espérant que tout irait bien.

Aido avait de la chance. Katara était une jeune fille prude et elle avait peu l'habitude d'avoir à faire à un garçon qui se baladait torse nu, surtout lorsque le dit garçon était aussi magnifique qu'un dieu grec. Elle avait un peu oublié le doux visage du blond pour tenter de s'occuper les yeux afin de ne pas mâter ce corps exposé. C'était gênant et Katara n'était pas ce genre de fille. De plus, avec les mains froides qu'il avait, elle craignait qu'il ne prenne froid et attrapa délicatement une couverture sur son lit, le laissant avaler ses médicaments tranquillement. La pièce n'était éclairée que de la petite lampe de chevet de la jeune fille qu'elle avait laissé allumer en partant plus tôt, la pièce était plongée dans une relative pénombre.

Malgré cela, alors qu'elle venait poser la couverture sur les épaules de son camarade de classe, elle vit dans le miroir le reflet pourpre de ses yeux. Elle sursauta un instant, manquant lâcher la couverture.

" Hanabusa-kun ? " murmura la jeune fille, visiblement inquiète. " Es-tu sûr que tout aille bien ? Tes ... tes yeux .... "

Les beaux yeux bleus d'Aido étaient devenus rouge. A vrai dire, là, elle était un peu effrayée. Mais c'était Aido Hanabusa. Le garçon dont elle était tombée amoureuse. Le garçon qui s'était préoccupé d'elle un peu plus tôt. Il n'irait pas lui faire de mal, n'est-ce pas ?

Voyant que Katara était juste derrière lui, Aido se retourna à une vitesse innhumaine et la fixa un instant de ses prunelles rouges et horriblement glaciales. Se souvenant alors que la jeune fille ne devait pas voir cela, il baissa la tête, se protégea les yeux et la bouscula pour passer. Elle ne devait pas le voir comme ça...pas alors qu'il commençait à se sentir si bien avec elle.
De plus, même si les bloods tablet l'avait rassasié, Aido n'avait jamais rechinié sur une petite friandise...il était gourmand et la jeune fille continuait de dégager cette aura sucrée et fleurie qui lui plaisait tant.
Il savait bien que dans ces moments là, il était plus bestial, plus agressif et surtout bien moins simpathique. Alors qu'il aurait pu tout simplement passer la porte et s'enfuir pour ne pas faire de mal à la jeune fille, il resta planté au milieu de la pièce, tête baissée. Le revers du visage d'un vampire se dévoilait à cet instant dans la pièce. D'un côté, chez tous vampire, on trouvait un physique avantageux, un visage magnifique, des cheveux fins et luisants, des yeux enjôleurs, une intelligence rare et une galanterie hors norme...mais tout cela n'était fait à l'origine que pour cacher leur véritable visage. Celui de monstre sanguinaire ayant revêtuent apparence humaine. Pour cacher leur monstruosité et leur bestialité, ils avaient usé de ces artifices.
Bien qu'Aido aime sa situation de vampire, c'était ce revers là qu'il aimait le moin. Il ne supportait pas d'être contrôlé par ses propres instincts, il voulait être maitre de toutes ses pulsions.
Il serra violemment ses poings en grinçant des dents. Il sentait son sangbouillonner dans ses veines, mais il parvenait peu à peu à calmer le rythme effréné de son coeur. Respirant profondément, il ferma les yeux pour se calmer. C'était encore un jeune vampire, il avait parfois du mal à contenir ses pulsions, il le savait. Il s'en voulait que Katara le voit comme ça.

-Si ça va? Hum...je n'sais pas...

Le timbre enjoué et enfantin de sa voix était à présent d'une froideur glaciale, comme à chaque fois qu'il était dans cet état là.

-Je t'avais dis que sans mes comprimés je devenais...bizare...et bien là, j'ai mis trop de temps avant de les prendre...

Il se retourna, aussi vif que l'éclair et se jetta sur Katara, la plaquant contre le mur, enserrant sa gorge sensible entre ses doigts, un sourire ironique aux lèvres, l'éaclat rouge de ses yeux ne l'ayant pas quitté.

-Et là, j'ai disons...du mal à me controler...tu vois c'que j'veux dire.

Un méchant sourire se déssina sur le visage pourtant si poupon du jeune homme. L'éclat rouge de ses prunelles vacilla, puis aussi vite qu'il était apparut, il se dissipa. Aido cligna plusieurs fois des paupières et eut un hoquet de surprise. Il n'avait pas réalisé l'ampleur de son acte.

-Oh je...pardonne-moi je...je suis sincèrement désolé, Katara, je...je n'aurais pas du...

Le garçon la lacha d'un coup et se recula, les yeux agrandit par la terruer; Que venait-il de faire? Etait-il donc en manque à ce point? Et l'odeur de la jeune fille était-elle donc si enhivrante?
Aido avait du mal à croire qu'il avait été capable d'une telle chose. Comment avait-il pu frapper ainsi la jeune fille qui faisait pourtant battre son coeur un peu plus vite que les autres?
Il avait du rêver...il n'arrivait pas à y croire...il venait d'effrayer et d'étrangler la pauvre Katara...et surtout, il avait dévoilé sa véritable nature aux yeux d'une humaine, de quoi mettre en danger leur secret. Ce n'était pas bon, pas bon du tout.

-Je...ce n'est pas c'que tu crois, je ne suis pas fou ni même schizophrène, j'ai juste...mon corps supporte mal le manque de médicament...ça me rend totalement cinglé, pardonn-moi, je ne voulais pas...

Aido se précipité sur la jeune iflle lorsqu'il eut reprit ses esprits. Il la prit dans ses bras, même si'l sentait bien une certaine résistance chez elle. Il la serra tendrement en caressant ses longs cheveux, tout en murmurant des excuses.
Il s'en voulait cinsèrement et amèrement. Comment avait-il pu faire une chose pareille? Il était vraiment...monstrueux. Voilà pourquoi il avait cherché à se tenir éloigné de la jeune fille, au début, pour ne pas lui faire de mal, pour que ce genre de chose n'arrive pas.
Il savait bien qu'il pouvait parfois perdre le contrôle même si cela arrivait très rarement. Il savait aussi que jamais il ne pourrait apporter à Katara ce dont elle avait besoin...un humain et un vampire, ça ne finissait jamais vraiment très bien. Même si Katara l'attirait particulièrement, qu'elle était gentille, appaisante...Aido savait qu'il ne pouvait pas. Il ne pouvait se permettre de renouveller cet incident.
Si Katara gardait de trop nombreuses séquelles de cet incident, il devrait lui effacer la mémoire...et grimmaça à cette idée. Il allait encore se faire disputter par Kaname...comme s'il avait besoin de ça en plus!!

-S'il te plais, Katara-chan...ne me juge pas par ce que tu viens de voir...ce n'étais pas vraiment moi, ça ne m'arrive que très rarement, et c'est toujours passager...je suis sincèrement désolé que tu ai vu ça...

Il déserra son étreine autour de la jeune fille, et la fixa de ses yeux bleus, penaud.

-Tu n'm'en veux pas, hin?

[Petit revirement de situation!^^ Je ne sais pas si le véritable Aido réagirait comme ça, mais ça corse un peu les choses!^^ Désolé en tout cas pour ce truc un peu...plein de fautes de frappes et d'ortho!! Je l'ai fais directement ici donc je n'ai pas corrigé les fautes de frappes, j'éditerais plus tard!XD]

L'instant se transforma en un cauchemar qui avait les traits d'Aido Hanabusa. Pourquoi les choses avaient-elles pris cette tournure ? Comment ? A quel moment tout avait dérapé ? Katara, affaiblie par sa maladie, n'avait pas eu le temps de fuir. Quand le garçon s'était tourné vers elle, la toisant de sa hauteur, la piétinant rien que par la force de son regard, elle s'était retrouvée à sa merci, son regard noir planté dans les orbes rouge du vampire. Elle avait peur. Réellement. Elle se sentait en danger, elle se sentait seule. Elle se sentait en mauvaise posture. L'envie de hurler la prit mais elle n'en fit rien comme si sa voix s'était bloquée dans sa gorge.

Quand il fonça sur elle, menaçant, elle parvint à faire quelques pas en arrière, pensant sans doute lui échapper. Mais c'était impossible. N'est-ce pas ? Elle était sa proie. Elle était la proie d'un psychopathe complètement dingue. Un psychopathe qui avait pourtant les traits du premier garçon dont elle était tombée amoureuse. Elle n'arrivait pas à ôter de sa tête l'image d'un Aido souriant, riant, taquinant Kain Akatsuki pendant les cours. Ce n'était pas qu'une facade. C'était impossible ....

La vitesse du vampire la pris au dépourvu. Douloureusement, elle sentit le mur frapper contre son dos, la faisant gémir de douleur. Mais ce ne fut pas tout. Les doigts du garçon serrèrent la gorge blanche de la jeune fille et elle écarquilla les yeux, ne pouvant quitter le regard couleur sang du blond. Pourquoi faisait-il cela ? Qu'avait-elle fait ? L'air commença à lui manquer et, de sa petite force, elle tenta de lui faire lâcher prise.

" Hanabusa .... " tenta-t-elle de prononcer alors qu'elle palissait à vue d'oeil. Alors qu'elle pensait qu'elle allait sans doute y rester, il se reprit, revenant à lui et réalisa son geste. Ses paroles ne parvinrent pas aux oreilles de Katara qui s'écroula sur le sol, à genoux, quand il la lâcha enfin, prenant de grandes bouffées d'oxygène alors que de ses yeux noirs coulaient des larmes. Son coeur battait à toute allure et son corps tremblait violemment. Jamais elle n'avait eu aussi peur de sa jeune vie. Jamais.

Enfin la voix du garçon lui parvint et elle leva doucement les yeux vers lui, pleurant doucement. Il tentait de s'excuser, il tentait de lui expliquer ce qui lui avait pris, il tentait de lui expliquer qu'il n'était pas ainsi. Là, sur l'instant, elle s'en moquait bien de ses excuses. Elle avait failli mourir de ses mains ! Elle avait peur. Elle ne comprenait pas ! Alors quand il se précipita vers elle pour la serrer dans ses bras, elle tenta de se débattre faiblement en sanglotant. Pourtant, ses caresses, son étreinte emplie de tendresse finirent par la calmer doucement. Elle cessa de se débattre et se laissa aller dans les bras du garçon, se blottissant contre sa peau nue sans pour autant lui rendre son étreinte.

Il lui demanda de lui pardonner. Il ne voulait pas qu'elle se fasse une mauvaise idée de lui à cause de cette crise. Ca lui arrivait peu. Cela signifiait qu'elle aurait encore la possibilité de le voir dans cet état ? Qu'il s'en prendrait de nouveau à elle ? Il s'écarta légèrement d'elle pour la regarder dans les yeux. Les beaux yeux d'Aido étaient redevenus bleus. De nouvelles larmes quittèrent les yeux de la jeune fille. Tremblante, elle leva une main et vint la poser sur la joue du garçon.

" Dis-moi .... alors dis-moi quoi faire pour te calmer quand tu es comme ça .... " murmura la jeune fille d'une voix pleine de sanglots. Parce qu'elle voyait dans les yeux de Hanabusa combien il s'en voulait et combien il était désolé. Peut-être tenait-il à elle ? C'en fut trop pour la demoiselle qui éclata en sanglots, à bout de nerf. " Hanabusa ... Reste avec moi .... " demanda-t-elle d'une voix suppliante. Elle ne voulait pas rester seule. Et elle ne considérait pas Aido comme un malade. Elle l'aimait. Et son coeur lui hurlait d'avoir foi en lui.

AIdo sentit bien la résistance qui émanait de la jeune fille lorsqu'il voulu la prendre dans ses bras, mais ne s'en formalisa pas. Il la serrait tendrement en lui caressant les cheveux, et elle finit par s'apaiser. De longues larmes coulaient silencieusement sur son visage.
Aido se sentait honteux, gêné et surtout très mal. Il venait de faire du mal à une jeune fille pour qui il éprouvait une attention et une affection curieuse pour quelqu'un comm elui. Lui qui se croyait totalement impénétrable et intouchable derrière son masque du super-gentleman-quasi-parfait-sur-tous-les-points. Il s'était lourdement trompé car Katara venait de lui prouver qu'elle était capable de le toucher en plein coeur. Faire du mal à une autre humaine ne l'aurait pas autant gêné, il devait l'avouer. Katara, c'était différent. katara possédait un charme différent, une personnalité différente, un quelque chose inidentifiable pour le jeune homme qui ne savait pas lui même pourquoi il éprouvait une certaine affection pour elle.
C'était bien triste à voir, mais en effet, il n'aurait su dire réellement ce qu'il ressentait et pourquoi.
Le jeune vampire sentit son visage le bruler légèrement et lorsque Katara posa sa paume tremblante sur sa joue, et il sur que son habitude à rougir facilement n'était pas prète de le quitter.
Il aurait voulu lui aussi passer sa main sur la sienne, la caresser tendrement et en détailler les lignes avec intérêt, suivant de son doigts les tendons des siens, jouant avec le bouts de ceux-ci...mais il ne parvenait pas à faire le moindre geste, trop absorbé par la détresse et la beauté des prunelles de la jeune fille.
Oui. C'était certainement ainsi qu'elle avait envouté le jeune vampire. Avec ses yeux. Ses yeux qui lui plaisaient tant, ses yeux si beaux, si purs, si profond, il les aimait, oh oui il les aimait ses yeux...il ne se laissait pas de les contempler.
Aussi lorsqu'elle reprit la parole, c'est sa voix chevrotante et triste qui frappa le jeune homme et le tira de sa contemplation.
Il grimmaça légèrement. Comment lui expliquer clairement ce qui lui arrivait et surtout comment l'arrêter? Après tout, comment arrêter un vampire affamé en quête de sang? C'était tout bonnement du suicide!!

-Et bien...je te l'ai dis, ça dois faire des années que ça ne m'est pas arrivé! Ca doit bien faire...facilement 5 ans!!

Aido se gardait bien de lui dire qu'en réalité, ça remontait à bien plus loin. En âge humain, ça représentait à peut-près cela. Mais il aurait eu l'air un peu bête de lui dire que ça ne lui était pas arrivé depuis pratiquement 60 ans.

-Tu sais...il n'y a pas beaucoup de manière de m'arrêter...du moins toi, tu n'y arriverais pas, je pense, sans vouloir t'offenser. Si jamais je recommence, je veux que tu me fuis le plus rapidement possible. J'ai déja du mal à accepter le fait que tu m'ai vu comme ça...j'ai honte, tu sais. Si Kaname m'avait vu, je serais sûrement en train de me faire tirer les oreilles une fois de plus. Mais il y a tout de même un point positif, si je puis dire. J'ai su m'arrêter à temps...alors que la dernière fois que c'est arrivé, j'ai blessé la personne bien plus profondément. Tes yeux. Ce sont tes yeux qui m'ont arrêtés. Ils doivent avoir un pouvoir particulier, mais je n'aurai pas pu te faire plus de mal. Quelque chose en toi m'en empêche. Peut-être que c'est parce que je t'apprécie...

Il aurait pu lui dire parce que tu me plais, parce que j'épprouve une affection étrange pour toi, mais il se garda d'en dire plus, de peur qu'elle le prenne pour un imbécile. Après tout, ils se connaissaient depuis...une heure peut-être, ce n'était pas le moment de jouer le sentimental, du moins c'était trop tôt.
Il prit la main de Katara et l'aida à se relever pour s'assoir sur le lit. Aido s'adossa au mur en grognant et soupirant. Il commençait un peu à reprendre son assurance, bien que timidement.
Il ne se rendit même pas compte qu'il serrait toujours la main de la jeune iflle dans la sienne, comme pour se réconforter ou pour se persuader qu'elle ne lui en voulait pas.
Il espérait sincèrement qu'elle ne le fuirait pas, mais elle ne semblait pas en avoir l'intention. Aido la regarda avec tendresse.

-Bien sûr que je reste avec toi, Katara-chan! Je ne te laisserais pas pour rien au monde! Je t'ai fais du mal, je t'ai fais peur et je t'ai fais pleurer, je dois racheter ma faute, et pour ça, je suis prêt à faire n'importe quoi!!

Aido lui un sourire timide, le regard hésitant. Il fallait qu'il relance sur un autre sujet, pour détendre la jeune fille et pour se détendre lui-même. Il hésita, scruant ses doigts avec un intérêt très limité.
Il releva finalement les yeux vers Katara.

-Heu...plutôt que de rester ainsi sur un mauvaise émotion, si on discuttait un peu, toi et moi!! Je voudrais apprendre à te connaitre un peu mieux!! Parle-moi de toi, de ce que tu aimes, de ta famille...je veux tout savoir!!

Un sourire engageant se décina sur le visage du blond, faisant ressortir les paumettes sur ses joues enfantines.

[Pardon Nee-san, c'est rikiki tout pitit et peu inspiré, mais j'suis enrhumé comme un lièvre islandais--' Je passe mon temps à me moucher, j'ai les yeux qui pleurent, j'vois plus mon écran et j'ai carrément le cerveau bouché--' C'est trop la joie, j'te raconte pas^^ Snuirfl! *retourne à ses mouchoirs*]

Les deux jeunes gens se regardèrent un moment dans les yeux. Katara pouvait à loisir s'abreuver des yeux bleus d'Aido qu'elle aimait tant, gardant ainsi leur trace dans son esprit. L'oublier, c'était sa plus grande crainte. Mais elle savait que ça n'arriverait pas. Au contraire, à présent, elle ne pourrait que se souvenir davantage. Ils allaient apprendre à se connaître, partager des moments plus tranquilles, plus normaux. Et ils se créeraient des souvenirs qui ne leur appartiendraient qu'à eux. Eux-seuls.

Pourtant, Katara voulait savoir. Oui, elle avait eu peur, très peur. Elle s'était senti partir et sentait toujours les doigts d'Hanabusa se serrer sur sa gorge. Elle entendait toujours son coeur battre fort et son corps tremblait toujours autant. Mais elle n'avait pas peur de lui. Elle avait apprécier son étreinte, ses mots rassurants, ses caresses dans ses cheveux. Elle avait aimé son regard si penaud qui démontrait bien qu'il était sincèrement désolé. Qu'il s'en voulait. Alors elle voulait savoir comment faire pour le calmer s'il devenait de nouveau comme ça. Car fuir n'était pas une solution ...

Hanabusa lui fit savoir qu'elle devrait fuir si jamais il avait une nouvelle crise comme celle-ci. Il lui expliqua que ça ne lui était plus arrivé depuis des années et qu'il avait très honte qu'elle l'ait vu ainsi. Katara secoua négativement la tête.

" N'aies pas honte .... Je veux voir chaque facette de toi, chaque aspect qui fait que tu es toi.... " lui répondit-elle alors, en lui coupant la parole. Elle voulait qu'il le sache. Il était lui, et elle l'accepterait tel qu'il était. S'il était véritablement dangereux, il l'aurait tué. Bien qu'il dise que ce qui l'avait arrêté était le regard de la jeune femme, elle savait au fond d'elle que ses beaux yeux n'étaient pas vraiment responsables de sa prise de conscience. Mais pourtant, elle en était touchée et en rougit. Il avait remarqué ses yeux. Il lui avouait qu'il ne pourrait jamais lui faire de mal. Qu'il l'appréçiait.

La demoiselle rougit davantage et serra ses doigts sur la main du garçon qu'elle n'avait pas lâché. Ils semblaient tous deux apprécier ce contact et ne semblaient pas vouloir le couper. Ce qui ne dérangeait pas du tout Katara qui aimait sentir la peau d'Aido contre la sienne.

Il vint se saisir de l'autre main pour l'aider à se relever, l'accompagnant vers le lit où il la fit asseoir. Elle se laissa faire, docile, et le regarda s'adosser au mur à ses côtés. Pourtant, sa main ne quitta pas celle du vampire. Pas un instant. En même temps, ça la rassurait. Parce qu'elle était encore tellement à vif qu'elle avait besoin de sa présence auprès d'elle pour se sentir bien. Il l'aurait laissé seule maintenant, elle aurait pleuré au lieu de dormir et s'en serait rendu malade. Et effectivement, Kaname aurait été très mécontent !!!

Le coeur de la demoiselle se mit à battre plus fort. Aido se rendait-il compte de ses paroles ? Se rendait-il compte qu'il s'adressait à une jeune fille dont le coeur battait pour lui ? Se rendait-il compte que de lui dire que pour rien au monde il ne la laisserait pourrait lui faire espérer plein de choses ? Il était gêné, cherchait à racheter sa faute. Elle était pourtant déjà rachetée. Parce qu'il était resté là. A ses côtés. Aussi, quand il lui demanda de lui parler d'elle et de ce qu'elle aimait, elle sut que les choses allaient être différentes. Elle devrait être honnête.

Délicatement, elle le tira par la main qu'elle n'avait pas lâchée et le fit asseoir à ses côtés, sa main toujours dans la sienne, comme un besoin. Comme si ce contact rendait cette rencontre réelle. Cependant, elle dut la lui lâcher un instant et aussitôt elle ressentit comme un froid se répandre en elle alors qu'elle attrapait la couverture de son lit pour la poser avec tendresse sur les épaules du blond.

" D'accord ... mais ne prends pas froid .... " murmura-t-elle avant de se réinstaller correctement à ses côtés, n'osant pas reprendre sa main alors qu'elle en mourrait d'envie. Mais elle était bien trop timide et ne le fit pas.

" Puisque tu as été honnête avec moi, c'est à mon tour de l'être. " commença-t-elle, les yeux fixant son bureau plutôt qu'Aido. Elle prit son courage entre ses mains et posa enfin son regard noir sur lui. " Je vais mourir. "

Bon, c'était abrupte comme façon d'annoncer les choses, mais c'était la pure vérité. Elle ne savait pas quoi dire de plus. Ca ne servait à rien de tourner autour du pot.

" Je suis malade. C'est pour ça que j'ai intégré cette école. Comme tu le sais, je ne peux pas m'exposer aux rayons UV. C'est incurable. Mais .... "

Se rendant compte que ses mots pourraient choquer ou attrister Aido, elle tenta de le rassurer comme elle le pouvait.

" Mais ne te fais pas de soucis !! Ce n'est pas grave ! Je me suis fait à tout ça ! Je veux juste être honnête avec toi parce que ... parce que comme ça, tu as la possibilité de partir et de faire comme si on ne s'était jamais parlé ... "

Elle lui laissait le choix. Elle avait déjà eu à faire à des gens qui avaient préféré la fuir plutôt que d'accepter sa mort future. Et Katara comprenait que les gens puissent vouloir se protéger avant de vouloir prendre soin d'elle.

" Je ne t'en voudrais pas. Jamais .... "

Evidemment, elle aurait le coeur brisé mais il n'en saurait rien. Jamais.

Avec une moue déçue, Aido sentit la main de Katara quitter la sienne. L'avait-il mise mal à l'aise en lui prenant la main? Il avait peur qu'elle y ait vu une quelconque marque d'affection trop poussée, aussi se garda-t-il de récupérer sa main. Il n'avait cherché qu'à réconforter la demoiselle, après tout. Il lui devait bien ça après ce qu'il venait de faire. Il comprit cependant pourquoi elle avait retiré sa main en sentant une couverture se poser sur ses épaules nues.
Il devait reconnaitre que bien qu'étant peu sensible au froid, il ne disait pas non pour un peu de chaleur. Il s'enveloppa dans la couverture avec un ronronnement de bien être, semblable à celui d'un chat. Il repporta alors ses yeux bleus sur Katara, attendant sa réponse. Pourtant, il lui manquait quelque chose. Quelque chose d'essentiel, il en était sûr. Cherchant des yeux ce qui pouvait bien lui manquer, ses yeux tombèrent alors sur la main de Katara. Il avait beau essayer de s'en persuader, ce n'était pas pour réconforter la jeune fille qu'il avait prit sa main, mais pour se réconforter lui-même.
Une fois de plus, il n'osa pas la reprendre et laissa Katara parler.
Les yeux du vampire s'agrandirent de stupeur lorsqu'il l'entendit lui annoncer la triste vérité. Il resta un moment silencieux, incapable de prononcer le moindre mot, bien trop choqué pour ça. Katara lui avait annoncé sa mort prochaine avec tant de distance, tant de...désintérêt qu'il ne pouvait croire qu'elle s'en contrefichait totalement.
Elle devait bien être triste au fond, elle ne pouvait pas accepter sa mort avec autant de sérénité!! Elle semblait profondément résolue, mais on sentait dans sa voix comme un vide, un échos de châgrin qui lui était bien présent.
Habituellement, Aido se souciait bien peu des malheurs des humains, à vrai dire, il s'en fichait totalement. Il ne voyait les humains que comme de potentiels déjeuners, et avait du mal à supporter leur présence. mais Katara, elle, avait quelque chose de plus, un charisme impressionnant qu'il n'aurait su expliquer, tant il avait d'influence sur lui.
Elle était pourtant discrète, ne posait pas de problêmes, mais sans savoir pourquoi, Aido s'était sentit attiré pas elle. Et voilà que la seule jeune fille qui ait pu trouver grace à ses yeux devait mourir peu de temps après!!
Déjà qu'il trouvait l'existence humaine franchement éphémère et dérisoire, il fallait que celle qu'il avait choisie soit condamnée à mort! Mais qu'avait-il donc fait pour qu'on lui en veuille à ce point? Intérieurement, le jeune homme soupira, tandis qu'extérieurement, il gardait la même tête hébétée et ahuris.
Etant incapable de prononcer le moindre mot, il laissa Katara continuer sur sa lancée. Il apprit alors pourquoi elle était malade. Elle était atteinte d'une maladie. Une fois de plus, Aido se rendit compte de la faiblesse du corps humain. Ils étaient aussi fragile que du cristal, en réalité, puisqu'une simple bactérie microscopique était capable de venir à bout d'eux...pourtant, cette fragilité était attendrissante chez la jeune fille.
On sentait bien chez elle que malgré son esprit de combatante, elle avait besoin d'être aimée et besoin d'être soutenue. Aido le voyait bien, elle avait beau s'enfermer dans une carapace hermétique, elle avait besoin d'être comprise. Elle ne s'en rendait peut-être pas compte, mais en s'enfermant ainsi, elle mourrait seule et délaissée. Plus que n'importe quel humain, Katara avait la fragilité d'un bouton de rose, et Aido se rendit compte qu'il n'avait plus qu'une envie...protéger cette fleur naissante et la faire grandir. Même si sa maladie était incurable, il aurait voulu la voir partir un sourire aux lèvres en se sachant aimée.
Pourquoi? En réalité, il n'aurait su le dire. Il n'aurait su expliquer cette soudaine attirance qu'il éprouvait pour la jeune iflle. Ce n'était pas de la pitié, loin de là, c'était...bien plus. Peut-être trop tôt pour parler d'amour, mais ce n'était certainement pas de la pitié. Aido n'avait toujours pas ouvert la bouche, il se contentait d'écouter Katara parler de sa maladie avec autant de simplicité que si elle avait parlé du temps présent. Aido sentit alors une brusque vague de colère l'envahir de la tête aux pieds.
Non pas une vague de colère contre Katara, mais plutôt contre cette fichue maladie qui lui empoisonnait le corps et la faisait souffrir en la tuant à petit feu. Il s'en voulait également d'être impuissant et de ne rien pouvoir faire pour l'aider. Il savait bien qu'il ne pouvait rien faire et que ce n'était pas de sa faute, mais il aurait voulu aider Katara, ou du moins la soutenir.

" Mais ne te fais pas de soucis !! Ce n'est pas grave ! Je me suis fait à tout ça ! Je veux juste être honnête avec toi parce que ... parce que comme ça, tu as la possibilité de partir et de faire comme si on ne s'était jamais parlé ... "
-Tais-toi...

C'avait était bref, presqu'imperceptible, mais Aido avait bien prononcé ces paroles entre ses dents serrées. Il ne pouvait supporter d'avantage que Katara parle ainsi d'une maladie aussi grave. Elle n'avait pas le droit d'abandonner si facilement, elle devait se battre, et non pas prendre sa avec autant de désintérêt!!

" Je ne t'en voudrais pas. Jamais .... "
-TAIS-TOI!!!

Cette fois, Aido avait hurlé, pour faire taire Katara. Il plongea ses prunelles bleues brillantes de colère dans les yeux noirs de la jeune fille.

-Je t'interdis de parler ainsi d'une chose aussi grave!! Tu n'as pas le droit de te fermer ainsi à toute affection!! Tu as le droit d'aimer et d'être aimé comme nous tous!! Chacun y a droit! Ce n'est pas parce que tu es condamnée à mourir que tu dois baisser les bras! Nous avons tous un coeur et on ne peut empêcher ce coeur d'épprouver des sentiments, ni d'avoir mal!! Je sais qu'au fond de toi, tu as mal, tu oudrais toi aussi pouvoir être aimée de quelqu'un et passer ta vie à ses côtés, même si cette vie est éphémère! Tu ne peux le nier, en réalité, tu ne t'en fiches pas!! En réalité, je suis persuadé que toi aussi tu voudrais pouvoir compter sur des amis, tu voudrais tomber amoureuse, j'en suis sûr...je sais qu'il doit forcément y avoir quelqu'un dans ta vie qui compte énormément à tes yeux et avec qui tu voudrais partager quelque chose...j'en suis sûr...ne le nie pas, Katara...je le lis dans tes yeux, tu as mal...tu as le droit d'aimer et crois-moi, celui que tu aimeras aura beaucoup de chance, et même s'il sera certainement inconsolable lorsque tu partiras, il aura passé les plus années de sa vie à tes côtés...

Aido se tut, pour reprendre un peu son souffle. Ses en voyant de petits papillons noirs voler devant ses yeux qu'il se rendit compte qu'il avait dit tout cela d'une traite, sans même prendre le temps de respirer.
Il se reprit, il n'avait pas envie d'en finir si vite.

-Et surtout, ne compte pas sur moi pour décider de te laisser tomber!! Je décide moi-même de ce que je fais! Je n'ai pas l'intention de te laisser, au contraire maintenant qu eje suis persuadé que tu as besoin d'être choyé, crois-moi, tu vas m'avoir dans les pattes toute la journée! Je ne te acherais plus!! Je veux te voir sourire avec sincérité, être sûr que tu peux oublier un instant ta maladie et être heureuse!!

Aido baissa les yeux. Ses joues prirent une légère teinte rosée, alors qu'il se rendait compte que plus il parlait, plus ses sentiments pour Katara se développaient. Il savait qu'il n'avait pas le droit, qu'elle était humaine...mais il avait envie d'être avec elle...son coeur battait de plus en plus vite, à mesure qu'il parlait. Oui, en réalité, il sentait qu'il avait envie d'aimer cette jeune fille, qu'il avait d'être celui qui la chérirait...mais en avait-il le droit? C'était un vampire, une créature de la nuit, un monstre à visage humain...lui était immortel, elle condamnée à mourir prématurément...pourrait-il seulement supporter de voir une amie, si ce n'ets plus, s'en aller ainsi?
Le vampire ricanna, pour lui même plus que pour Katara.

-Hin!...tu dois certainement te demander pourquoi je fais tant pour toi...c'est vrai que venant de moi, c'est franchement pas normal...habituellement, j'en ai rien à fazire des gens qui m'entourent, je m'en fiche totalement. Les uns peuvent bien crever à côté de moi, j'en ai rien à faire...mais toi...tu m'as touché au point sensible, je crois...jamais je n'avais autant apprécié une fille...jamais je n'avais autant eu envie de découvrir quelqu'un, ni même d'avoir envie de me faire une amie...je n'en ai pas l'air, mais en réalité, je fuis les gens...je n'aime pas trop la compagnie des autres, je joue la comédie...et pourtant, j'ai envie de passer du temps avec toi, Katara-chan...

Aido releva les yeux vers elle, un regard implorant dans ses prunelles. Il s'approcha d'elle et reprit sa main dans la sienne.
Lorsqu'il reprit la parole, sa voix n'était plus qu'un murmure. Un sourire vint se nicher sur ses lèvres, donnant à son visage une expression tout à fait adorable.

-Dis le moi...dis ce que tu m'as fais...pour qu eje veuille ainsi te protéger...?

" TAIS-TOI !!"

La première fois, Katara n'avait pas entendu. Elle avait tant cherché à paraître détachée pendant qu'elle racontait qu'elle allait mourir qu'elle n'avait pas entendu son murmure. Mais cette fois, elle avait bel et bien entendu et elle en avait sursauté. Il était capable de tout, elle l'avait bien vu. N'avait-il pas essayé de l'étrangler un peu plus tôt ? Alors pourquoi ne recommencerait-il pas ? Pourquoi n'irait-il pas jusqu'à la tuer juste parce qu'il était contrarié ? La petite rouquine se tassa sur elle-même et se mit en devoir de fixer le vide face à elle. C'était bien ça, le vide. Ca ne faisait de mal à personne en plus. Bien évidemment, le regard fuyant n'était pas du goût d'Aido et il eut tôt fait de capter le regard de Katara pour bien lui faire passer son message.

Pourtant, les paroles qu'il émit la laissèrent pantoise. N'était-il pas en train de lui dire qu'elle devait se battre ? Qu'elle devait vivre ? N'était-il pas en train de lui dire qu'elle avait le droit d'aimer et qu'en plus, il était persuadé qu'elle était amoureuse ? Ne lui disait-il pas que la personne qu'elle aimerait serait la personne la plus chanceuse ? Les yeux de Katara se remplirent de larmes. Il avait raison, elle voulait vivre comme une fille normal. Elle voulait aimer, elle voulait avoir un petit ami, elle voulait avoir des rendez-vous, elle voulait pouvoir se faire jolie pour plaire, elle voulait être aimée .... Elle voulait vivre, tout simplement....

Doucement, elle leva une main tremblante et vint effleurer la joue du garçon. Pourquoi était-il si gentil ? Le serait-il toujours en sachant ce qu'elle ressentait pour lui ? Tiendrait-il le même discours en apprenant les sentiments qui animait la jeune fille ? N'allait-il pas se chercher une excuse pour fuir ? Après tout, qu'avait-elle à perdre ? Elle était mourrante, elle ne finirait sans doute pas l'année scolaire alors pourquoi devrait-elle prendre des gants ?

-Et surtout, ne compte pas sur moi pour décider de te laisser tomber!! Je décide moi-même de ce que je fais! Je n'ai pas l'intention de te laisser, au contraire maintenant qu eje suis persuadé que tu as besoin d'être choyé, crois-moi, tu vas m'avoir dans les pattes toute la journée! Je ne te acherais plus!! Je veux te voir sourire avec sincérité, être sûr que tu peux oublier un instant ta maladie et être heureuse!!

Katara sentit son coeur battre plus fort encore. Se rendait-il compte de ses paroles ? Se rendait-il compte qu'il lui donnait de faux-espoirs ? Que tout s'anéantirait s'il apprenait ses sentiments ? Pourtant, elle voulait y croire. Elle voulait qu'il la fasse sourire, qu'il la rende heureuse, elle voulait se faire choyer par Aido Hanabusa, le seul garçon qu'elle ait jamais aimé.... Alors pourquoi avait-elle si mal en cet instant ?

-Hin!...tu dois certainement te demander pourquoi je fais tant pour toi...c'est vrai que venant de moi, c'est franchement pas normal...habituellement, j'en ai rien à fazire des gens qui m'entourent, je m'en fiche totalement. Les uns peuvent bien crever à côté de moi, j'en ai rien à faire...mais toi...tu m'as touché au point sensible, je crois...jamais je n'avais autant apprécié une fille...jamais je n'avais autant eu envie de découvrir quelqu'un, ni même d'avoir envie de me faire une amie...je n'en ai pas l'air, mais en réalité, je fuis les gens...je n'aime pas trop la compagnie des autres, je joue la comédie...et pourtant, j'ai envie de passer du temps avec toi, Katara-chan...

Mon dieu ....

" Hanabusa .... " murmura-t-elle alors qu'elle avait l'impression d'entendre une déclaration. De nouvelles larmes quittèrent les grands yeux noirs de la jeune fille alors que son corps tremblait de plus en plus. Voir Aido si vulnérable, voir un aspect de lui qu'elle n'avait jamais vu, ça la touchait énormément. En cet instant précis, elle désirait le serrer fort contre elle et lui demander pardon de lui causer tant de peine. Elle voulait effacer de son esprit ses dernières paroles, qu'il ignore pour sa maladie et qu'il continue à sourire et à faire le pitre comme il savait si bien le faire. Mais c'était impossible et aujourd'hui, tout serait différent. Bien qu'il disait le contraire, il finirait par avoir pitié d'elle et resterait à ses côtés uniquement par remords et non par envie. Elle le savait. Voilà pourquoi elle ne parlait jamais de sa maladie. Jamais.

-Dis le moi...dis ce que tu m'as fais...pour qu eje veuille ainsi te protéger...?

Ce fut trop pour Katara qui éclata en sanglots en posant une main sur le torse nu du blond. En effet, la couverture avait de nouveau glissée des épaules du vampire et il se présentait de nouveau à elle à moitié nu. Mais en cet instant, ça n'avait pas grande importance. Ils se révélaient l'un à l'autre, ils vidaient leur coeur et c'était tout de même un soulagement de pouvoir être elle-même, de ne pas être aussi forte qu'elle le laissait paraitre habituellement. Elle avait besoin de pouvoir souffler et Aido lui proposait son épaule pour s'y reposer.

" Je .... "

Elle prit une profonde respiration et ancra son regard d'encre dans les beaux yeux bleus de son camarade.

" Je suis tombée amoureuse de toi .... " répondit-elle dans un sanglot. Voilà ce qu'elle avait fait. Elle aimait. Tout simplement. " Je suis amoureuse de toi .... " répéta-t-elle comme si le dire enfin de vive voix soulageait son coeur. A présent, elle attendrait la sentence. Et s'il fuyait, elle l'accepterait.

La lueur de détresse qui brillait dans les yeux d'Aido laissa place à une profonde incompréhension. Ecarquillant les yeux comme jamais il ne l’avait fait, il observa Katara avec une surprise mêlée d’horreur.
Les derniers mots de la jeune humaine résonnaient dans sa tête avec une force incroyable. Il avait l’impression qu’on tentait de les lui graver dans le cerveau.
« Je suis amoureuse de toi ». Jamais on ne lui avait cela. Jamais une seule fille ne le lui avait dit, du moins avec autant de sincérité. Car le jeune vampire devait le reconnaître, on sentait une détermination non masquée dans la voix de Katara, sa sincérité en était presque palpable.
Aido ne savait plus où se mettre. Il se sentait à la fois fort mal à l’aise, et en même temps, une bouffée de fierté vint lui emplir la poitrine. Il n’aurait su dire pourquoi, mais l’amour que Katara venait de lui avouer le rendait…heureux.
Bien qu’il le cacha, Aido était toujours resté éloigné des filles. Du moins, il n’avait jamais eu de contact…aussi proche qu’avec Katara avec les autres. Elle était la première à qui il ouvrait un tant soit peu son cœur.
Machinalement, Aido essuya les larmes qui roulaient sur les joues de Katara, ne sachant quoi lui dire. Il ignorait tout des choses de l’amour, il ne l’avait jamais vécu, alors comment aurait-il pu savoir qu’elle effet cela pouvait faire ?
Il avait apprit ce qu’était la colère, la souffrance, la joie, la tristesse, l’euphorie…mais jamais il n’avait connu l’amour. Etait-ce agréable, comme sentiment ? Ou bien était-ce dur et douloureux ? Les gens qui s’aiment paraissaient pourtant si…heureux, si comblés ! Alors pourquoi avait-il peur ?
Pourquoi une vague d’inquiétude lui emplissait-elle la poitrine au point de le faire suffoquer ?
Il avait certainement peur de l’inconnu…du moins, il tentait de s’en convaincre. Le jeune vampire tenta de retrouver une expression neutre, ou à défaut de cela, un sourire. Il ne parvint qu’à faire une grimace douloureuse en fixant Katara.
Si seulement elle avait pu lire dans ses pensées, elle l’aurait certainement aidé…ou du moins, elle aurait pu le comprendre !!

Posant une main sur sa poitrine pâle et nue, le vampire se rendit compte que ce n’était pas de l’inconnu qu’il avait peur…en réalité, il avait peur de ses propres sentiments.
Depuis qu’il connaissait Katara, il s’était sentit…revivre. C’était comme si un feu incandescent était venu faire fondre la glace qui enserrait le cœur meurtrit du jeune homme. Elle semblait avoir réussit à percer la carapace hermétique d’Aido. Etait cela…l’amour ? Est-ce que ça signifiait sentir son cœur battre avec force dans sa poitrine lorsque l’être aimé se trouvait à proximité ? Est-ce que c’était se sentir particulièrement idiot et mielleux lorsqu’on s’adressait à la personne ? Cela signifiait-il aussi vouloir la chérir jusqu’à le fin de sa vie, vouloir son bonheur, vouloir se sentir proche d’elle ?
Si s’était bien cela, Aido commençait à se demander s’il n’était pas en train de tomber amoureux de Katara. Tout en elle l’attirait. Sa timidité, sa sincérité, sa détresse, sa gentillesse…tout. Sa chevelure flamboyante dans laquelle il avait envie de glisser ses doigts, ses prunelles sombres dans lesquelles il avait envie de se noyer…ses lèvres fines et bien dessinées…qu’il avait profondément envie d’embrasser…oui, il appréciait tout chez la jeune fille.
Mais n’était-ce pas trop tôt ? Après tout, il se connaissait depuis peu !! Aido se mit à hésiter. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui susurrait qu’il s’agissait tout simplement…d’un coup de foudre.

Aido eut envie de marmonner « simpa le coup d’foudre ! Elle est humaine, je suis un vampire !! Je fais comment moi ? Je lui suce le sang pour lui prouver mon amour, peut-être ? Elle ne sera jamais heureuse avec un type comme moi… »
C’est en prenant conscience de ses pensées qu’Aido se rendit compte qu’en réalité…il n’avait peut-être pas le droit d’aimer la jeune fille. Elle risquait beaucoup trop en restant avec lui, il le savait. Il savait pertinemment bien qu’il supportait difficilement le manque de sang.
Mais…l’amour ne signifiait-il pas faire des sacrifices et des efforts ? Après tout, rester avec elle pouvait peut-être l’aider à se contrôler !
Malgré cette pensée véridique, Aido restait perplexe. Et s’il ne parvenait pas à se contrôler ? Si Katara prenait peur et le rejetait ? Ou pire…comment ferait-il s’il la tuait ? Il s’en voudrait jusqu’à la fin de son existence éternelle…ça aussi c’était problématique.
Il était immortel, comme expliquer cela à la jeune fille ? Il se voyait mal lui sortir « cool, on va bien s’entendre, moi j’suis un vampire, je suis immortel et tel que tu me vois là, j’ai 250 ans ! Bonne conservation, hin ? » C’était un peu…difficile à exposer ainsi, en fait.

-Katara, je…

Sans qu’il s’en rende compte, Aido s’était adressé à la jeune fille. Il n’était plus question de reculer, maintenant. Même s’il se sentait coupable, où était le mal à vouloir essayer ? Après tout…il n’avait jamais été attiré par les autres filles de son espèce, alors si une humaine était capable de le toucher à ce point, c’est qu’elle lui était certainement destiné !!
Une grimace vint se peindre sur le visage d’Aido quand il imagina la réaction de son…cher paternel à l’annonce de sa relation avec une humaine…si relation il y avait. « Après un crétin qui s’en va monter un groupe, voilà le deuxième qui s’entiche d’une humaine ! Mais qu’ais-je fais au ciel pour avoir des fils aussi irresponsables ? »
Aido balaya cette réflexion d’un geste virtuel de la main. Peu importait ce que pourrait dire son père, il avait envie d’essayer et d’apporter à Katara ce qu’elle désirait…de l’amour. Et même s’il n’était pas sûr de ses sentiments, autant essayer de les décrypter !

-Tu sais…je dois t’avouer que je ne suis jamais tombé amoureux d’une fille. Je ne sais pas ce que c’est que l’amour, je n’y ai jamais goutté…mais j’aimerais savoir ce que ça fait…je voudrais connaître ce sentiment, moi aussi…

Aido se rassit sur le lit, le regard dans le vague, pensif.

-Les gens semblent si heureux lorsqu’ils s’aiment…et moi je me sens si frustré de ressentir cette boule qui m’enserre la gorge lorsque je te parle…je ne sais pas ce que c’est, je ne pourrais même pas l’expliquer. L’amour est une chose si…compliquée, si farfelue qu’elle m’échappe totalement. Je ne sais plus quoi penser. Crois-moi, je m’attendais à ce que tu me dises tout, sauf ça…non pas que ça me déplaise c’est juste que…

Aido tourna de nouveau ses prunelles bleues vers Katara. C’était à son tour d’être déterminée.

-C’est la première fois qu’on me dis ça. Tu comprends que c’est assez…étrange de l’entendre, je n’aurais jamais pensé l’entendre un jour, en fait je ne m’y suis pas préparé…c’est si…inattendu ! Je ne pensais pas que toi, tu puisses éprouver quoi que ce soit pour quelqu’un comme moi ! Pardonne-moi si je te semble…étrange, c’est juste que c’est nouveau pour moi, il faut que je m’y habitue. N’aie crainte, je n’ai nullement l’intention de te rejeter, et cette révélation n’aura aucune influence sur notre relation, seulement…

Aido fixa à nouveau ses mains qu’il tortillait nerveusement.

-Je ne suis pas sûr moi-même de ce que je ressens. J’ai comme une flamme qui me transperce la poitrine lorsque je te regarde…mais çà ne brûle pas, au contraire, c’est si agréable, si doux. Mon cœur s’emballe lorsque je te parle, lorsque je pense à toi, mais je ne sais pas ce que c’est…je ne sais pas si c’est de l’amour, en fait…peut-être bien…si c’est réellement ça, c’est étrange, comme sentiment. J’ai l’impression d’être comblé, et pourtant, il me manque quelque chose…et j’ai beau cherché, je ne trouve pas ce que c’est…

Aido se passa une main tremblante sur le visage. Il avait du mal à trouver ses mots.
Il releva les yeux vers Katara et se rapprocha un peu plus d’elle. Il posa une main sur sa joue, son cœur s’emballant de plus en plus, mais il était déterminé.

-Pourtant, je voudrais découvrir ce que c’est…je sais que toi, tu ne me laisses pas indifférent, je sais que j’ai pour toi plus d’affection que je n’en ai pour d’autres, je sais qu’il s’agit d’un sentiment nouveau, et c’est agréable. Je crois qu’en réalité…mon cœur t’as choisis, Katara-chan…il me guide vers toi, c’est pourquoi…j’ai envie d’essayer…j’espère que tu pardonneras mon attitude entreprenante.

Le visage du jeune vampire s’approcha alors encore plus de celui de la jeune fille. Il pouvait sentir son souffle chaud contre sa joue, il sentait les battements de leur cœur agir à l’unisson. Aido ne savait pas du tout comment faire, mais son cœur le guidait déjà vers les lèvres de la jeune fille. Lorsqu’elles entrèrent en contact, Aido sentit ce vide qui l’emplissait totalement se combler. Il n’avait jamais embrassé jusqu’à présent, mais ce n’était pas désagréable. Au contraire, il aimait cette sensation, ce contact. Il était rassurant, appaisant. Etait-il réellement en train de tomber amoureux de la jeune fille ? Il y croyait de plus en plus, en tout cas. Passant sa main dans la chevelure de Katara, il fit durer cet instant le plus longtemps possible. La caresse de ses lèvres contre celles de Katara lui faisait un bien fou, comme si la jeune fille était capable de panser ses blessures.
A présent il en était sûr…il était bel et bien amoureux. C’était encore indécis, mais il n’en doutait plus.

Pourtant, cet instant magique fut troublé par un réaction typique chez un vampire…l’appel du sang. Aido fut prit d’une violente envie de mordre la jeune fille, tant l’arôme de son sang venait lui chatouiller les narines.
Il se recula précipitamment, cachant ses yeux qui devaient prendre une teinte légèrement parme avec l’envie de sang.

-Je…pardonne-moi, je n’aurais pas du…c’était peut-être trop tôt, pour toi, je suis désolé, Katara…Je…

Pourtant, dieu sait combien il aurait voulu l’embrasser à nouveau. Il commençait déjà à en devenir dépendant, à tel point qu’il se sentait vide à présent. Il avait trouvé ce moment tellement agréable, qu’il s’était un instant sentit enfin heureux. Pourtant, il ne pouvait nier qu’il se sentait incroyablement bien, aux côtés de Katara.

-J’espère que tu ne m’en veux pas trop…j’ai été peut-être un peu trop entreprenant, je prendrais le temps qu’il faut, seulement…il faut que tu saches que je ne t’ai pas tout dis…j’ai été forcé de te cacher une vérité…pour ton bien…et même si je commence à sentir au plus profond de moi-même que je t’aime…je ne sais pas si j’ai le droit de te dire ce que je suis réellement…j’espère que tu me comprends…seulement, tu m’as ouvert ton cœur, je me sens redevable, et je te fais confiance…j’espère simplement qu’après cela, tu ne me fuiras pas, que tu n’auras pas peur de ce que je suis…

Aido se tut. Il ne savait pas où commencer, mais il avait confiance en Katara. Il allait tout lui avouer, il allait lui dire qu’il était un vampire, il se devait de partager son secret avec celle qu’il aimait, à présent.
Il dut se faire violence pour ne pas se pencher à nouveau vers Katara pour l’embrasser, tant il en avait envie.
Aido continuait de ses tortiller les doigts, mal à l’aise. Par où commencer ? "Par le début", railla sa petite voix moqueuse. Il la fit taire. Ca, il le savait bien qu’on commençait par le début !! Mais il était où, ce début ?
Décidemment, il avait un don pour se mettre dans des situations pas possibles.

[Beuwa!!! J'espère que ma réponse te plaira, faut dire que j'écris ça alors que je suis malade et en plus...j'écris rarement des scènes romantiques! XD J'suis plus habitué aux scènes de torture avec Bélial, moi! XD Aido a l'air d'un gros niais qui s'emmêle les pinceaux, mais j'trouve ça drôle XD Faut pas chercher--']

Katara rougissait furieusement. Elle avait enfin dit ce qu'elle ressentait. Elle avait réussi à avouer à Aido Hanabusa ce qu'elle ressentait pour lui. Bien sur, le fait qu'il ait tenté de l'étrangler un peu plus tôt l'avait quelque peu refroidie sur la nature adorable du blond mais pourtant, il s'en était tellement voulu ! Et il avait tenté de s'expliquer. Bien qu'elle ne l'avait pas tout à fait cru, elle avait compris qu'il tentait de se faire pardonner, qu'il s'en était sincèrement voulu. Et la façon dont il s'était fâché contre elle parce qu'elle avait accepté sa mort l'avait touché. Personne ne faisait cela. Tout le monde, hormis Kaname et ses parents, la regardaient avec pitié. Même son médecin, qui s'était rendu compte il y a peu que la petite demoiselle n'en avait plus pour bien longtemps, commençait à agir avec elle comme si elle était faite en sucre. Alors oui, Hanabusa était brutal avec elle mais il ne la considérait pas comme une petite chose fragile, bien heureusement. Pas qu'elle aimait être brutalisée mais elle voulait prouver à tous qu'elle n'allait pas se briser en morceaux si on la poussait un peu.

Voilà ce que finit par la convaincre d'avouer ses sentiments à ce garçon. Et maintenant que c'était fait, elle ne savait plus trop où se mettre. Aido semblait si ... surpris !! Mais pourquoi donc ? Après tout, il devait avoir l'habitude de recevoir ce genre de déclarations. Les filles de la Day Class lui couraient toutes après. Alors elle savait qu'elle avait bien peu de chance à atteindre son coeur. Ne bougeant pas d'un iota, elle observait chaque parcelle du visage de son camarade pour tenter de comprendre les sentiments qui l'habitaient. Un instant, elle se sentit rassurée. Il venait effacer avec douceur les larmes qui coulaient sur ses joues et elle en profita pour capter son regard bleu, pour tenter de lui faire comprendre que ce qu'elle ressentait était bien réel, qu'elle voulait apprendre à le connaître entièrement et qu'elle ne voulait que lui. Ses paroles l'avaient décidé à lui faire dire la vérité alors il avait intérêt à l'assumer !!!

Mais son réconfort ne dura qu'un temps. Aido semblait réellement perdu et de nouvelles larmes glissèrent sur les joues pâles de Katara quand elle vit la douleur dépeindre le visage du blond. Quand elle s'était imaginé la scène dans sa tête, elle n'aurait jamais pensé que ça se ferait dans la douleur et la violence. Elle était un peu fleur bleue et pensait que ce serait mignon et charmant. La réalité avait toujours été différente. Toujours ....

Elle ne vivrait pas heureuse pour toujours ....

-Katara, je…

Les yeux de Katara vinrent croiser ceux de Hanabusa. Il semblait si perdu ! Pourquoi se prenait-il autant la tête ! Elle avait envie de lui dire que ce n'était pas grave si lui ne ressentait rien envers elle. Elle ne s'en formaliserait pas. Elle comprendrait. Elle ne voulait pas qu'il se mette martèle en tête pour une fille aussi éphémère qu'elle. Elle ne voulait pas qu'il puisse l'aimer par pitié. Elle voulait juste qu'il reste lui.

-Tu sais…je dois t’avouer que je ne suis jamais tombé amoureux d’une fille. Je ne sais pas ce que c’est que l’amour, je n’y ai jamais goutté…mais j’aimerais savoir ce que ça fait…je voudrais connaître ce sentiment, moi aussi…

Elle le regarda avec tendresse. Pourquoi un garçon tel que lui n'était-il jamais tombé amoureux ? En l'entendant dire cela, elle trouvait encore plus compliqué le fait qu'il puisse l'aimer en retour. Et puis, dire et faire était une grande différence. Il pourrait lui dire mille fois qu'elle méritait d'être aimée mais quand on se retrouvait au coeur de l'histoire, on avait davantage envie de prendre la fuite. Elle comprenait. Elle comprenait toujours. Même si à l'intérieur, c'était douloureux, à l'extérieur, elle n'en montrait rien. Jamais.

Le coeur de la petite rouquin s'emballa un peu quand il vint se rasseoir à ses côtés. Elle aimait bien sentir sa présence auprès d'elle mais elle avait la douloureuse impression qu'un fossé énorme s'était creusé entre eux. Pourtant, elle apprit beaucoup de choses. Personne ne lui avait jamais fait pareille déclaration. De ce fait, elle était la toute première personne à lui dire ces mots et elle savait qu'en conséquence, grâce ou à cause de cela, il se souviendrait toujours d'elle. Même morte, elle continuerait à vivre en lui parce qu'elle avait eu le courage de lui avouer ses sentiments. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Elle continuerait de vivre à travers lui. C'était tout ce qu'elle demandait.

" C'est la première fois, pour moi aussi... " murmura-t-elle doucement. Elle n'avait jamais fait ce genre de déclaration auparavant. Aido était le premier. Aido serait le dernier. Il serait le seul.

-Je ne suis pas sûr moi-même de ce que je ressens. J’ai comme une flamme qui me transperce la poitrine lorsque je te regarde…mais çà ne brûle pas, au contraire, c’est si agréable, si doux. Mon cœur s’emballe lorsque je te parle, lorsque je pense à toi, mais je ne sais pas ce que c’est…je ne sais pas si c’est de l’amour, en fait…peut-être bien…si c’est réellement ça, c’est étrange, comme sentiment. J’ai l’impression d’être comblé, et pourtant, il me manque quelque chose…et j’ai beau cherché, je ne trouve pas ce que c’est…

Le coeur de Katara s'emballa et de nouveau, ses joues se teintèrent de rouge. Elle n'était pas experte en la matière mais si Aido ne l'aimait pas, ce qu'il décrivait y ressemblait pourtant. Elle n'avait jamais saisi qu'elle lui faisait ressentir autant de choses. C'était si troublant. Entendre dire que ce qu'il ressentait quand il la regardait était agréable et doux, qu'il pensait à elle !! C'était si agréable à entendre !! Toute tremblante, Katara fixait à présent les mains de Aido qu'il se triturait, mal à l'aise. Elle, elle était incapable de faire le moindre mouvement. Elle avait même bloqué sa respiration pour être sûre de tout bien entendre. Elle ne voulait pas oublier une miette de ses paroles.

" Comblé ? " murmura-t-elle, troublée alors qu'elle relevait les yeux vers lui. Que pouvait-il lui manquer ? Elle se sentit défaillir quand il se rapprocha d'elle. Son coeur accéléra encore, elle craignait même qu'il n'explose. Elle se sentait si .... étrange et ce ne fut rien comparé à ce qu'elle ressentit quand il posa sa main sur sa joue. Là, c'était tout chaud. Elle déglutit difficilement, les lèvres entrouvertes et ses yeux noirs accrochés aux beaux yeux bleus de son camarade. C'était troublant. Vraiment. Elle était un peu ... effrayée mais pas dans le mauvais sens du terme. Elle était en train de découvrir de nouvelles choses.

-Pourtant, je voudrais découvrir ce que c’est…je sais que toi, tu ne me laisses pas indifférent, je sais que j’ai pour toi plus d’affection que je n’en ai pour d’autres, je sais qu’il s’agit d’un sentiment nouveau, et c’est agréable. Je crois qu’en réalité…mon cœur t’as choisis, Katara-chan…il me guide vers toi, c’est pourquoi…j’ai envie d’essayer…j’espère que tu pardonneras mon attitude entreprenante.

Il se pencha vers elle et elle eut un léger mouvement de recul, déroutée. Pourtant, quand il posa ses lèvres sur les siennes, quand il lui offrit son tout premier baiser, elle sentit que c'était ici qu'elle devait être. Elle avait l'impression d'avoir trouvé sa place. Elle en ferma les yeux, découvrant pour la première fois les lèvres d'un garçon, de CE garçon qu'elle s'était choisi. Elle n'arrivait plus à penser de manière cohérente et vint poser ses deux mains à plat sur le torse froid du vampire histoire de ne pas s'écrouler. Jamais son coeur n'avait battu si fort. Jamais elle ne s'était sentie si heureuse et si vivante, faisant bouillir son sang comme jamais.

Par contre, le retour à la réalité fut brutal. Hanabusa se détacha brutalement d'elle en masquant son visage, demandant pardon. Il s'excusait de l'avoir embrassée alors qu'elle avait aimé !! Elle était redescendue sur terre avec un peu trop d'empressement et, du coup, se sentait quelque peu déboussolée. Elle comprit seulement que Aido ne lui avait pas dit toute la vérité à son sujet, qu'il craignait qu'elle ne le fuit et qu'il l'aimait. Qu'il avait l'impression de l'aimer.

Prenant une profonde inspiration, Katara vint se saisir d'une main de son compagnon, la serrant entre ses mains tremblantes. Ce baiser .... elle en avait encore le goût sur les lèvres ....

" Je crois que .... "

Elle se pinça les lèvres. Elle avait un peu de mal à retrouver son sang-froid et était toujours troublée par ce baiser.

" C'était mon premier baiser, tu sais ... " avoua-t-elle en souriant avec tendresse, relevant ses yeux noirs vers le visage du blond. " Et je suis très heureuse que ce soit toi qui me l'ai donné. "

Elle serra un peu plus ses mains sur celles du blond. Cette main entre les siennes, ça lui semblait si normal ...

" Je sais que tu me caches des choses. Je sais que toute cette classe étrange à un secret qui leur est commun et je sais que je n'en fais pas parti... Kaname m'a dit d'être prudente. Peu importe ce qui peut tous vous lier. Je me fiche des autres. Moi .... Moi c'est toi que je vois. Et .... ce que tu es ne changera pas ce que je ressens.... Je le sais.... "

Elle se pinça les lèvres de nouveau et prit son courage à deux mains. Cette fois, ce fut elle qui se pencha doucement vers lui et qui vint effleurer avec timidité les lèvres roses d'Hanabusa.

" Je sais que tu me caches des choses. Je sais que toute cette classe étrange à un secret qui leur est commun et je sais que je n'en fais pas parti... Kaname m'a dit d'être prudente. Peu importe ce qui peut tous vous lier. Je me fiche des autres. Moi .... Moi c'est toi que je vois. Et .... Ce que tu es ne changera pas ce que je ressens.... Je le sais.... "

Aido se tourna vers Katara, l’étonnement se peignant sur ses traits. Il le savait, la jeune fille était loin d’être idiote, mais il n’avait pas pensé qu’elle découvrirait si vite qu’il lui cachait quelque chose…d’autant qu’elle était restée muette et ne lui avait rien demandé. Elle avait laissé son secret sans révélation, de peur de peut-être offensé Aido…
Qu’il avait pu être aveugle ! Lui ne s’était pas gêné pour en demander plus à Katara, elle sui lui avait tout avoué, qui lui avait ouvert son cœur sans détours…il n’avait répondu à cette confiance que par des mensonges. Il lui devait bien des excuses.

Pourtant, lorsque Katara se pencha vers lui, timidement, il ne la repoussa pas, bien trop avide des lèvres de la jeune fille. Il la laissa s’approcher, et lui rendit toute son affection dans un baiser tendre et amoureux. Etait-ce cela aimer quelqu’un ? Le jeune vampire lui caressa tendrement la joue d’une main, tandis que l’autre jouait avec ses mèches rousses. Il aimait plus que tout le contact doux et timide de la jeune fille, comme si elle craignait de le blesser. C’était…tout bonnement adorable. Lorsque l’odeur du sang de Katara battant sous la peau de sa gorge se fit sentir, Aido fronça les sourcils, mais ne se détacha pas de l’étreinte amoureuse. Il devait résister, ne pas se laisser aller à sa nature de vampire…il savait qu’il ne pourrait résister éternellement, et que sa relation avec Katara était horriblement dangereuse…mais il avait tellement envie de lui apporter le bonheur…et d’être heureux en même temps.
Bien que tendu, Aido essaya de rester le plus décontracté possible, tandis qu’il tentait de repousser ses instincts de bête.
Après de longues secondes de lutte, il finit par se calmer, la douceur de Katara l’aidant grandement. Il se détacha de ses lèvres, le rouge lui montant aux joues, mais un grand sourire ornant ses lèvres.

-Je crois que je deviens déjà accro à ça…c’est la première fois que j’embrasse quelqu’un, mais c’est si agréable que je pourrais passer ma journée à t’embrasser, Katara-chan…

Il lui caressa distraitement la joue, observant chaque courbe de son visage fin et délicat. Redessinant l’ombre de sa mâchoire avec son doigt, il s’attarda un instant sur ses lèvres. Sa peau avait la douceur d’une pêche et ses yeux l’enveloppant d’un voile d’amour semblaient l’apaiser. Pourtant, le cœur du vampire continuait de battre frénétiquement dans sa poitrine. Il avait comprit pourquoi, en définitive. Lui qui n’avait jamais connu l’amour auparavant, il ne savait vers qui aller. Ses sentiments envers Katara étaient incroyablement fort, et pourtant, il sentait toujours une toute petite parcelle de son cœur qui le guidait vers un autre…vers Baal. Aido ne voulait pas choisir. Il savait désormais que ses sentiments envers Katara n’étaient pas vains, puisqu’elle lui avait avouée son amour…mais Baal, il était impensable qu’il le considère autrement que comme un ami ! Et encore…

La main d’Aido se retira, alors qu’une grimace indécise prenait place sur son visage. Pourquoi était-ce si compliqué ? Il se sentait bien, auprès de Katara, il était heureux, alors pourquoi continuait-il à douter, pour un sentiment si infime ? C’était totalement ridicule ! Il aurait eu mieux fait de profiter de l’instant plutôt que de se poser tout un tas de question !!
Il retrouva son sourire et plongea ses prunelles bleues dans les iris sombres de Katara.

-Merci…que tu me dises ça me rassure, Katara…mais malgré ce que tu penses, je me doute bien que la peur t’envahiras un peu…tu vas comprendre pourquoi est ce que j’ai réagis si…brutalement, tout à l’heure. Ca va sûrement te paraitre complètement absurde, je le concède, mais bon…tu m’as tout avoué, et je n’ai pas envie de continuer à te mentir, ça me fait mal. Je préfère te dire une vérité difficile à accepter que t’imposer une autre image de moi.

Aido se tut, cherchant ses mots. Il ne savait pas vraiment par où commencer…il n’avait pas pensé que ça serait si…difficile de lui dire tout ! Le jeune vampire poussa un profond soupir et releva les yeux, plus déterminé que jamais.

-Pour faire simple…je ne suis pas humain.

Aido se mordit la lèvre. Belle entrée, n’est ce pas ? Comment faire plus brutale en trois leçons…il avait le chic pour être délicat, c’était le moins que l’on puisse dire !

-Je sais, tu vas me dire que je délire totalement…pourtant, je peux pas faire plus simple !!

Un ricanement gêné s’échappa de la gorge du vampire.

-Bon, je te rassure, je ne sui spas non plus un allien !! Tu ne vas pas me voir devenir tout vert avec des tentacules partout et des yeux globuleux en marmonnant « E.T téléphone maison », ça serait ridicule !!

En effet, ses propos étaient ridicules et plus poussés vers l’ironie que le sérieux, mais Aido préférait avoir l’air décontracté et amusé qu’autre chose.

-Non en fait…je ne suis pas un humain à part entière…je fais partie d’une forme…disons évoluée de la race humaine…tu dois déjà savoir de quoi il s’agit, je suppose que tu as du voir de pâle représentation de mon espèce dans des livres ou dans des séries télé bidon…

Il tournait autour du pot, et il commençait à s’en rendre compte. Il n’avait de cesse de tourner autour d’un seul et même mot…Vampire.

-C’est à cause de mes origines que je ne peut pas m’exposer trop longtemps au soleil, aux risques de me faire carboniser, en fait…je suis ce que l’on appelle une créature de la nuit…si tu n’as pas encore saisit où je voulais en venir, je suis un vampire.

Aido releva un regard gêné vers Katara. Dans ses prunelles d’un bleu incroyablement pur se lisait l’inquiétude et la tristesse. Il avait toujours eu horreur de parler aux humains pour dévoiler sa vraie nature…à chaque fois, ils avaient fuit en hurlant.

-Et oui, tu as devant toi un monstre à visage humain…sympathique, n’est ce pas ? Tu vas me dire, les vampires sont des créatures féériques…et bien non !! Nous existons bel et bien !! C’est pour ça que mes yeux se sont teintés de rouge, tout à l’heure…j’avais soif de sang…et c’est pour ça que j’ai réagit brutalement, lorsque je t’ai embrassé, l’odeur de ton sang m’a alléché…ça a beau être une réaction banale chez un vampire, ça m’écœure. Je n’aime pas ne pas être maitre de moi-même, ça me perturbe…j’espère que tu ne fuiras pas, après ça…voilà, tu sais tout…je suis un vampire, un vampire qui se repait de sang humain...ou de blood tablet, parce que je suis civilisé...

Maintenant qu’il l’avait dit une fois, ça lui paraissait si simple de tout avouer !!

-Tel que tu me vois, j’ai l’âge physique d’un jeune homme de 17 ans…mais en réalité, je suis né le 23 Décembre 1745…et oui, ça fait peur, mais j’ai plus de 250 ans…et crois-moi, je suis jeune, pour un vampire !! Tu vois Baal, qui fait partit de notre classe…il a plus de 1000 ans !! Quand à son, frère, il en a 1500…et pourtant, ils paraissent toujours aussi jeunes !! C’est bien simple, le temps n’a que peu d’emprise sur nous, nous ne sommes ni mort, ni réellement vivants…je sais pas que ça doit faire beaucoup à accepter, mais c’est la vérité…j’en suis navré, crois-moi…moi qui ait toujours été fier de ma nature vampirique…je donnerais n’importe quoi aujourd’hui pour être humain et demeurer à tes côtés…

Aido caressa tendrement la main de Katara, comme pour la rassurer.

-Car tu dois bien savoir une chose…notre relation, aussi belle soit elle, comporte des risques…je fais partit de ces vampires qui supportent assez mal le manque de sang, si bien qu’il m’arrive de faire des crises de temps en temps…si jamais cela arrive de nouveau, je ne veux pas que ça soit en ta présence, car s’il t’arrivais quoi que ce soit, je m’en voudrais atrocement. Il y a autre chose que tu dois savoir…le sang des humains nous fait toujours l’effet…D’une drogue, en quelque sorte, mais certains ont dans leurs veines un sang plus pur que les autres…tu dois faire partit de ceux là, ca j’ai rarement vu une humaine dont le sang soit si alléchant…sans vouloir t’offenser, bien sûr…je vais faire tout mon possible pour renier mes instincts, ou du moins pour les apaiser, parce que je ne veux pas être obligé de demeurer loin de toi…tu me rends plus humain que n’importe quelle personne, Katara-chan…

Aido s’approcha alors plus près de Katara, mais alors qu’il s’apprêtait à l’embrasser, il grimaça et posa sa tête sur l’épaule de la jeune fille.

-J’ai encore besoin de temps…si tu te méfies à présent de moi, je te comprendrais…ça ne doit pas être facile de se dire que celui que l’on aime est un vampire, n’est ce pas ? SI jamais mon père apprend que j’aime une humaine, je vais me faire massacrer, d’ailleurs…

Aido pouffa de rire. Oui, il allait se faire…littéralement démonter la figure…mais à vrai dire, il n’en avait rien à faire. Entre la fille qu’il aimait et son père avec qui il ne s’entendait pas du tout, le choix était vite fait !

-Mais je me fiche de ça…je m’en fiche parce que j’ai enfin trouvé…parce que tu me rends heureux, Katara…

Aido sentit de nouveau son cœur s’emballer. Les phrases sortaient d’elles-mêmes, et il se sentait si bien qu’il en avait presqu’oublié cette parcelle frustré de son cœur qui le poussait vers un autre…il se sentait trop bien avec Katara pour y penser…il ne voulait pas y penser…

Le baiser donné avec timidité fut partagé et dura un long moment. Ce geste était tendre et doux et Katara était heureuse de pouvoir le partager avec le premier garçon dont elle était tombée amoureuse. Elle n'aurait pas appréçié autant le contact si elle avait embrassé quelqu'un par dépit, juste pour savoir ce que ça faisait. Non. Elle embrassait le garçon qui lui avait plu dès son arrivée, ce garçon qu'elle avait observé et dont elle avait appris plein de choses rien qu'en le regardant. Et là, alors qu'il y a quelques heures, ils échangeaient à peine leurs premiers mots, elle l'embrassait et se jurait intérieurement de tout faire pour le rendre le plus heureux de vivre possible jusqu'à ce qu'elle doive partir de ce monde. Le baiser prit doucement fin, laissant les deux amoureux les joues rougies.

-Je crois que je deviens déjà accro à ça…c’est la première fois que j’embrasse quelqu’un, mais c’est si agréable que je pourrais passer ma journée à t’embrasser, Katara-chan…

Katara se mit à sourire, touchée de ses paroles. Elle était heureuse d'être la première. Et elle aussi pourrait passer ses journées à l'embrasser et à partager ses caresses. Elle avait tant aimé quand il lui avait caressé la joue pendant leur baiser. Il semblait si assuré lui qui n'avait jamais embrassé qui que ce soit avant elle .... C'était rassurant.

Le moment était pourtant venu de mettre les choses au clair. Hanabusa lui cachait quelque chose, elle le savait. Elle avait toujours su que la Night Class cachait un grand secret. Elle le savait mais n'avait jamais interrogé Kaname. Il avait toujours pris soin d'elle, elle s'était toujours sentie en sécurité avec lui et n'avait donc jamais voulu connaître le secret que son ami lui cachait. Elle n'aimait pas forcer la main aux gens et avait pour ligne de conduite de ne jamais les pousser à quoique ce soit contre leur volonté. Si Aido voulait lui avouer, elle l'écouterait et ne l'aimerait que plus pour la confiance qu'il lui accordait.

Evidemment, elle était bien loin de se douter de ce qui se tramait. Elle était bien loin de s'attendre à tout cela.

Gêné, Hanabusa tournait en rond, tournait autour du pot, balançait quelques informations imprécises avant de revenir sur ses paroles, craignant sans doute la réaction de la fille qui était à présent sa petite amie. Le 'je ne suis pas humain' la laissa curieuse et déroutée. Pourtant, elle ne dit rien et eut un large sourire amusé quand il se compara à ET. Elle avait ri pour le détendre mais aussi parce qu'il était drôle, tout simplement. Quand il repartit dans ses explications, le sourire quitta les traits de Katara qui redevenait attentive à ses paroles. De nouveau, il tournait autour du pot, visiblement gêné de ce qu'il avait à avouer. Et le couperet tomba.

je suis un vampire

Katara écarquilla les yeux sous la surprise. A vrai dire, elle s'en était douté petit à petit grâce aux paroles du blond mais n'avait pas voulu s'écouter. Après tout, les vampires n'étaient que des personnages créés de toute pièce par la littérature anglaise pour faire peur aux enfants. Et bien non. Et le pire était qu'elle le croyait. Qu'elle ne remettait pas sa parole en doute et, bien étrangement d'ailleurs, elle n'était pas effrayée.

Il lui expliqua son besoin de sang, son écoeurement à recourir à de telles manoeuvres, lui avoua sa date de naissance. Il la bombardait d'informations sans lui laisser le temps de les ingurgiter pour les comprendre. C'était trop. Elle ne retint pourtant que l'essentiel. Son sang l'alléchait. Il l'aimait. Il était né en 1745 et elle le rendait plus humain que n'importe qui. Elle avait pourtant sursauté quand il lui avait caressé les doigts. Pas qu'elle avait peur de lui. Pas du tout. Mais elle venait de prendre conscience de quelque chose de très important.

D'ailleurs, quand il se pencha pour faire mine de l'embrasser, elle eut un mouvement de recul. Cela sembla le blesser car il plongea sa tête dans son cou pour la poser sur son épaule. Elle se laissa faire, quelque peu tendue et tremblante alors qu'il lui apprenait que leur relation ne serait en rien facile, que leur relation n'était pas admise et que son père irait sans doute le massacrer pour cela. Elle l'entendit rire et elle soupira doucement, se rendant compte qu'elle avait bloqué sa respiration.

-Mais je me fiche de ça…je m’en fiche parce que j’ai enfin trouvé…parce que tu me rends heureux, Katara…

Elle fut prise d'un long frisson qui lui parcourut l'échine. Ca sembla la débloquer parce qu'elle glissa une main dans les cheveux blonds de son petit ami et se serra contre lui.

" Toi et moi .... " murmura-t-elle doucement, d'une voix blanche. Elle se rendait compte que leur relation allait bien au-delà d'un amour entre une humaine et un vampire. Lui avait toute la vie devant lui, une très longue vie. Elle n'avait plus que quelques semaines voire quelques mois devant elle. Peut être un an ou deux maximum. Elle n'était qu'un simple chapitre minuscule dans la longue vie de Hanabusa Aido. " Je vais me fâner et mourir .... et toi, tu as toute une longue vie qui t'attend alors .... " Elle resserra son étreinte sur lui, ne voulant pas le perdre, ne voulant pas le voir s'éloigner d'elle. Elle ferma les yeux et appuya sa tête contre celle de son compagnon.

" Hanabusa ... je me fiche que tu sois un humain ou un vampire ou même E.T .... " murmura-t-elle dans un sourire avant de reprendre son sérieux. " Mais toi ... est-ce que tu vas accepter le fait que dans deux ans tout au plus, tu seras seul ? Que je ne serais plus là ? "

Elle s'écarta pour pouvoir capter le regard bleu de son petit-ami du sien, des larmes brouillant sa vue alors qu'elle souriait, nostalgique et douloureuse.

" Je suis éphémère ... Pourtant, je ne veux pas renoncer. Je veux être à toi... Egoïstement, je veux être à toi et je veux que tu sois rien qu'à moi. Mon éternité commence aujourd'hui, à tes côtés. Alors .... n'ayons aucun regret, d'accord ? Aimons-nous jusqu'à ce que je parte et après.... Après, continue ta vie en pensant à moi en souriant. D'accord ? "

Elle était émue et ses sentiments ne changeaient en rien. Elle n'avait pas le temps de se poser de questions sur la nature du premier garçon qu'elle aimait. Elle l'aimait. Point. Elle n'avait pas peur parce qu'elle n'avait pas conscience de l'univers dans lequel elle pénétrait. Mais elle s'en fichait. Elle était mourrante alors qu'y avait-il de pire que la mort ?

Aido avait baissé les yeux, ne sachant plus où se mettre. Ses mains et ses bras tremblaient anormalement et son cœur battait à une vitesse inimaginable. Il serra fermement ses poings sur ses genoux pour refreiner un peu ses soubresauts, mais ils étaient si violents qu’il avait du mal à se contenir. Il secoua la tête, pour se calmer. Pourquoi avait-il tout dévoilé ? Depuis 250 ans, il avait gardé le secret avec chacune des personnes humaines qu’il avait croisé. Les seules qui avaient su que c’était un vampire…avaient périt peu de temps avant. Or, Aido n’avait pas la moindre intention de tuer Katara, au contraire, il voulait tout faire pour la préserver de la mort.
Cependant…peut-être n’avait-elle pas envie de vivre avec un monstre, un meurtrier…une créature étrangère à l’espèce humaine ? Peut-être allait-elle avoir peur ? Peut-être allait-elle le fuir ? Voir même…peut-être qu’elle n’allait tout simplement pas le croire et le prendre pour un fou ou un malade mental ? Ou pire, elle allait peut-être aller le dénoncer…peut-être qu’une nouvelle chasse aux vampires allait faire rage, et tout cela à cause de lui ?!
Aido se serait donné une gifle s’il n’avait pas autant tremblé. Il était décidemment complètement idiot de penser ce genre de chose ! Comme si la douce et gentille Katara pouvait le dénoncer alors qu’elle venait de lui avouer ses sentiments ?
Sa méfiance étonna Aido. Ce n’était pas dans da nature de douter ainsi.
Le jeune vampire trembla légèrement lorsque Katara passa sa main dans ses cheveux, le surprenant. Il releva un regard étonné vers elle. Elle lui sourit avant de se blottir contre lui. Aido se raidit. Il ne savait comment réagir. Il finit par poser ses mains sur le dos de la jeune fille. L’une d’elle vint caresser doucement ses cheveux, avec autant de tendresse et de douceur qu’il était possible de faire.

" Toi et moi .... "

Aido stoppa son geste pendant un instant, cessant de respirer. Pourtant, la jeune fille n’en dit pas plus. Il reprit lors son geste, attendant qu’elle continue.

" Je vais me faner et mourir .... Et toi, tu as toute une longue vie qui t'attend alors .... "

Elle se tut un instant, et Aido n’eut pas le temps de réagir que déjà, elle enchainait.

" Hanabusa ... je me fiche que tu sois un humain ou un vampire ou même E.T ...Mais toi ... est-ce que tu vas accepter le fait que dans deux ans tout au plus, tu seras seul ? Que je ne serais plus là ? "

Aido se stoppa net dans son mouvement, alerte. Il avait sentit que Katara resserrait son étreinte sur lui. Il était loin d’être bête, il avait bien comprit que si elle faisait ça…c’est parce qu’en réalité, elle avait peur. Elle avait peur de son avenir, de ce qui arriverait inéluctablement. Aido posa ses deux mains sur les épaules de Katara, la forçant à reculer pour la regarder dans les yeux.

-Tu n’as pas à dire ça. Même si…ta maladie est mortelle, tu ne te faneras pas. Pas si l’on garde tous l’image d’une Katara vivante, heureuse, et souriante. Ton souvenir restera à jamais gravé dans les mémoires de tous ceux que tu as connus, et tant que nous nous souviendront de toi, tu resteras une fleur magnifique et forte ! La mort ne signifie pas l’oubli…moi, je ne t’oublierai pas. Même si je dois vivre 800 ans, tu resteras à jamais la seule et l’unique qui ai bercé mon cœur. Je ne peux oublier que tu a su me toucher au point de me troubler, Katara.

Aido baissa un instant les yeux. Il se sentait particulièrement ridicule et mielleux dans sa déclaration, mais peu importe, il était sincère et les paroles venaient d’elles même.

-Ce n’est pas la longueur de l’existence qui joue, mais ce que l’on en fait…nous autres vampires, pouvons bien vivre 2000 ans, si nous ne faisons rie, nous serons mort dans l’ennui et le chagrin le plus total. Alors que toi…si tu réussis à être heureuse pendant les dernières années de ta vie, je le serais aussi. Je veux faire de ces dernières années les plus belles que ut ai jamais vécu. Même si c’est prétentieux de ma part, je veux être celui qui t’offrira le bonheur. Je créerais pour toi le plus doux et le beau de tous les bonheurs jamais vu en ce monde…même si je suis loin d’être le copain de rêve…j’ai un esprit de gamin, je suis malgré moi franchement prétentieux, et surtout…je suis un vampire. Je suis un monstre, un monstre qui porte un masque humain à la beauté déstabilisante et pourtant totalement artificielle.

Aido releva les yeux et caressa la joue de Katara.

-Mais si toi tu ne me vois pas comme un monstre, si toi tu me vois comme…un être humain, si l’on veut, alors je serais plus heureux que n’importe qui. Il me suffit d’avoir ton amour et ta confiance, Katara. Je suis tellement habitué à ce que les gens me regardent avec…un émerveillement teinté d’une crainte écœurante que je dois t’avouer que j’ai eu du mal à accepter tes sentiments, au début. J’ai pensé que la seule chose qui t’intéressait, c’était mon physique. Je ne suis pas du tout le même, en réalité…je pense que toi, tu as du le remarquer, mais intérieurement, je suis…froid qu’au naturel. J’espère que tu sauras aussi accepter cette partie de moi que très peu de gens connaisse.

Aido lui fit un sourire réconfortant, lui-même heureux de voir qu’elle acceptait sa condition de vampire.

-Je ne sais pas si tu te rends compte que tu te lances dans quelque chose…ou plutôt dans une situation dangereuse. Aimer un vampire, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple. Nous sommes constamment tourmenté par notre propre situation…nous sommes des tueurs nés, si tu veux. Après tout, nous tuons des humains pour vivre, et ce dès notre plus jeune âge. Je n’ose imaginer comment tu réagirais si tu me voyais en train de me repaitre du sang d’un humain…prendrais-tu peur ? Ou bien jugerais-tu qu’il est naturel pour moi de me nourrir, au même titre que vous le faites avec des animaux ?

Aido se tut de nouveau. Il avait peur de dire un mot de trop et de faire définitivement fuir Katara. Pourtant, celle-ci semblait profondément confiante et ne semblait pas vouloir le fuir. Au contraire, elle le comprenait.
Elle s’écarta à son tour de lui et plongea ses prunelles sombres dans les iris bleutés du jeune homme. Celui-ci eut une moue d’enfant, tant il aimait contempler ce visage doux et pur. Il serait resté là des heures si Katara n’avait pas reprit la parole.

" Je suis éphémère ... Pourtant, je ne veux pas renoncer. Je veux être à toi... Egoïstement, je veux être à toi et je veux que tu sois rien qu'à moi. Mon éternité commence aujourd'hui, à tes côtés. Alors .... N’ayons aucun regret, d'accord ? Aimons-nous jusqu'à ce que je parte et après.... Après, continue ta vie en pensant à moi en souriant. D'accord ? "

Aido lui sourit et se pencha vers elle pour l’embrasser. Le contact de ses lèvres froides contre celles tiédies de Katara le fit légèrement frissonner, mais il aimait cette sensation. Il fit durer le baiser autant qu’il le put, profitant de ce calme et de cette sérénité. Il rompit finalement le contact et se recula, pour regarder de nouveau celle qui faisait tant battre son cœur.

-Ne dis pas ça, Katara-chan. On ne peut oublier une personne qui nous est chère, et ce peu importe la durée de notre existence. Les vampires sont des créatures damnées, tu dois le savoir. Je sais que ça va paraitre péjoratif pour toi, mais nous sommes en réalité une espèce évoluée de la race humaine, une espèce plus forte, plus résistante, et surtout, dont la durée de vie est plus élevée. Pourtant, nous sommes constamment soumis à l’ennui. C’est notre pire ennemi. D’après toi, que peu bien faire un être à qui on offre l’éternité ? S’il n’a pas de but, si la mort ne l’attend pas à l’arrivée, il ne peut que tourner en rond, et par conséquent, il ne peut que devenir fou. Nous avons la chance de vivre à une époque ou l’intelligence des vampires commence à être très sollicitée.

Aido reprit Katara dans ses bras. Il avait besoin de se contact rassurant, et la simple proximité de la jeune humaine suffisait à la rassurer.

-Tu comprends sûrement mieux pourquoi nous travaillons autant et sur des sujets aussi compliqués, dans la Night Class. Il n’y a que ça pour troubler notre ennui.

Repensant aux paroles de Katara, Aido eut un sourire et embrassa la chevelure de la rouquine avec tendresse.

-Je ne t’en voudrais pas d’être égoïste, Katara, au contraire, tu e peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir ! Moi aussi je veux être à toi, et à toi seul. Je te veux pour moi tout seul, nous allons nous garder jalousement et mutuellement, si je comprends bien ! Je n’en demanderais pas plus, ça me comble. Etre près de toi suffit à présent à me rendre heureux. Tu as comblé un vide dans mon cœur, je ne sais comment te remercier. Tu sais…ton éternité ne commence pas maintenant. Elle a commencée le jour où je t’ai vu pour la première fois, le jour où ton visage, ton odeur, ta voix, tout ton être s’est encré dans ma mémoire. Ce jour-là, tu es devenue immortelle à mes yeux.

Il se tut un instant, tentant de calmer les battements de son cœur qui s’était une fois de plus emballé.

-Désolé, je suis ému, c’est la première fois que je parle de cette façon à une fille, c’est encore…nouveau, pour moi. Je dois avoir l’air ridicule, d’ailleurs.

Aido ricana, mais ce rire lui permit de se détendre un peu. Sa voix se fit néanmoins plus mélancolique, comme songeuse.

-Tu sais…nous autres vampires avons l’éternité devant nous…mais ça ne signifie pas forcément le bonheur…voir toutes les époques passer, voir tant de personnes naitre, grandir, vieillir et mourir, alors que le temps n’a pas d’emprise sur nous, alors que nous continuons notre course maudite dans le temps…C’est vite lassant. Moi-même, je n’ai vécu pour l’instant que 250 ans, et même si j’en suis heureux, je ne m’imagine pas vivre mille ans voire plus…vois Baal et son frère, Bélial…De nos jours, ce sont les deux plus vieux vampires au monde, et crois-moi, je ne suis pas sûr que ça les rendent plus heureux ! Et puis…l’éternité n’aura plus de sens lorsque tu seras loin de moi…

Aido sentit son cœur se fendre en deux en entendant ses propres paroles. Il se détacha de Katara, rapprocha ses genoux de sa poitrine et passa ses bras autour, posant son menton sur ses genoux.

-Maintenant que j’ai un but dans ma vie, te rendre heureuse, maintenant que je connais l’amour, la tendresse…je n’arrive pas à imaginer que ce bonheur ne sera pas éternel. Même si ton souvenir reste, tu ne seras plus là, toi…je ne veux pas envisager cette éternité sans toi, je n’y arrive pas. Je veux repousser l’échéance le plus loin possible, pour oublier que ta vie est éphémère, par rapport à la notre…je ne sais pas si je saurais supporter ton absence. Nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, et pourtant, ta présence m’est déjà indispensable…on dirait le caprice d’un gamin…je n’ose imaginer ce que ça sera dans quelques années…

Aido releva la tête et tourna son regard vers Katara.

-Je t’en pris, ne parle plus de ton existence éphémère…je ne veux pas supporter de t’imaginer loin de moi. Je t’en pris. Vivons notre amour au jour le jour, après tout, il n’y a pas de mal à cela !! Et pardonne mes paroles entreprenantes mais…en définitive, tu viens de donner une raison à mon existence, à mon éternité…

Aido reposa son menton sur ses genoux. ? Il se sentait troublé. C’était tout de même inquiétant de voir à quel point la jeune fille avait su se rendre indispensable au jeune homme, alors qu’ils se connaissaient depuis si peu de temps. En définitive, Aido aurai pu le dire, c’était bien de l’amour qu’il éprouvait pour Katara, et si ça le troublait, il n’en avait nullement honte, ça le rendait heureux.

Ce qui se jouait en ce moment était l'instant le plus important de la vie de Katara Sakurai. Le garçon dont elle était tombé amoureuse au premier regard lui rendait ses sentiments. Certes, il était un vampire. Certes, son existence était totalement différente, ils étaient contraires mais à la fois complémentaires. Certes, apprendre qu'il était un être assoiffé de sang était un choc mais une fois l'information digérée, les sentiments de la jeune femme n'avait pas changé. Sa seule crainte à présent était d'être trop éphémère à ses yeux et de lui faire de la peine. Déjà elle le voyait s'attrister, se poser des questions, craindre le futur. Pourtant, quand il lui parla, elle eut l'impression que la vie n'était pas aussi dure et compliquée. Il la rassura, lui expliquant que jamais il ne pourrait l'oublier, que son existence était ennuyeuse, sans but. Et il lui promit de lui offrir le bonheur. Il lui promit de la rendre heureuse. Il voulait lui créer le plus doux des mondes pour qu'elle y finisse sa vie et elle en était troublée.

Aido Hanabusa était la première personne à vouloir lui offrir le monde et la vie.

La main de la jeune femme vint effleurer la joue du vampire et il la serra de nouveau dans ses bras, la caressant, la câlinant. Elle lui rendait ses caresses, se blottissant contre lui avec besoin, respirant l'odeur de ses cheveux, les lui caressant, soupirant dans son cou. Elle était en sécurité dans ses bras. Elle était bien. Elle n'avait besoin que de ça. Elle aimait ce garçon. Il l'aimait. Elle était humaine et lui un vampire et alors ? S'ils étaient destinés l'un à l'autre, en quoi était-ce un problème ?

Il lui parla de ses doutes concernant sa condition. Elle savait que les vampires avaient besoin de se nourrir de sang humain, qu'il avait tué des gens, qu'il en tuerait surement d'autre. Et non, elle ne le prenait pas pour un monstre ni pour un animal.

" Peu importe. Tu es... toi... Juste toi. "

Elle se resserra contre lui. Tout allait devenir douloureux et compliqué. Alors elle prit de nouveau la parole, lui expliquant qu'elle le voulait uniquement pour elle. Qu'une fois morte, il ne devait pas la pleurer mais continuer à vivre. Sans elle. Mais continuer tout de même. Et de dire ça lui faisait mal. Parce qu'égoïstement, elle voulait rester à lui et elle voulait qu'il ne reste qu'à elle. Elle ne voulait pas le voir dans les bras d'une autre. Elle ne voulait pas qu'il puisse en aimer une autre. Elle voulait être la seule femme dans sa vie. Mais elle n'avait pas le droit de penser ça. Aucun droit. Il la regarda dans les yeux, lui expliquant ce qu'étaient les vampires. Elle l'écouta attentivement, désireuse d'en apprendre plus sur lui, sur ce qu'il était, sur son espèce. Et elle n'avait pas peur. Car plus il parlait, plus une idée germait dans sa tête. Mais elle n'en dit rien. Elle le laissa s'exprimer, esquissant des sourires parfois émus, parfois amusés, parfois tristes. Mais elle vivait.

Depuis combien de temps ne s'était-elle pas sentie vivante ?

Et alors qu'il se sentait gêné de dévoiler ses sentiments, de dévoiler ce que son coeur ressentait, Hanabusa s'écarta d'elle et entoura ses jambes de ses bras, comme un rempart pour se protéger de ce qui était nouveau pour lui. Elle avait bien compris qu'il n'était pas du tout ce qu'il paraissait être, qu'il n'avait pas l'habitude de dire tout ce qu'il lui avait dit; Et elle lui en était reconnaissante. Alors, pour lui montrer combien ce qu'il était ne l'effrayait pas et combien elle l'aimait, elle se pencha vers lui et déposa un doux baiser sur ses lèvres, rougissante et le coeur battant. Pour attirer son attention. Pour qu'il la regarde. Parce que l'idée qui germait dans sa tête avait besoin de franchir la barrière de ses lèvres.

" Hanabusa .... " murmura-t-elle alors que ses grands yeux noirs brillaient d'émotion. " Est-ce que .... est-ce que je vivrais toujours en toi si tu te nourrissais de moi ? "

Elle se pinça les lèvres alors que des larmes affluaient dans son regard. Elle savait qu'elle finirait par mourir. Et elle voulait appartenir à Hanabusa pour toujours. Elle voulait continuer de vivre en lui même une fois qu'elle serait partie.

" Si tu buvais mon sang, est-ce que je vivrais toujours en toi ? "

Elle se rapprocha doucement de lui, déglutissant, tremblant.

" Nourris-toi de moi .... tu m'as dit que ... tu m'as dit que mon sang t'attirait alors ... prends-le .... prends-en un peu. Et je serais toujours vivante .... "

Elle posa sa main sur la poitrine de Hanabusa, au niveau de son coeur.

" juste là ..... "