Déjeuner mouvementé...[PV Baal et qui veut]

Minuit et vingt-quatre minutes exactement, Académie Cross. Rien de bien extraordinaire, normalement à cette heure-ci!! Le pavillon du Soleil est plongé dans un noir total, tous les élèves dorment. Du moins, tous les élèves de la days class...tous les humains, en quelque sorte.
Tous ignorent ce qu'il se passe dans le bâtiment principal de l'Académie à cette heure-ci.

A ce moment précis, les Night Class venaient de quitter leur salle de classe pour gagner le réfectoire. Et oui, bien qu'étant des vampires suçeurs de sang, ils avaient aussi besoin de manger. Les cuisines du l'Académie fonctionnaient le matin, le midi, le soir, pour les days...et la nuit pour les Night.
Cela faisait deux heures que Aido se tortillait sur sa chaise, tentant veinement de camoufler les grognements incessants de son estomac affamé. A chaque mouvement qu'il faisait, on entendait son ventre proteser, ce qui attirait les regards incendiaires de Kaname et Ruka, tandis que Katara le regardait avec un air compatissant...et que Baal se tordait de rire sur sa chaise, étant tout sauf compréhensif.
Aido lui décocha plus d'un coup de coude dans les côtes, mais le jeune sang pur ne put s'empêcher de continuer à rire. Aido avait bien mal choisit son jour. Ce jour-là, ils avaient trois heures de sciences d'affilée...avec Bélial. Le professeur avait été vite exaspéré par les grondements incessants de l'estomac d'AIdo et plusieurs fois, le jeune vampire avait sentit le regard glacial et insensible du sang pur pour lui. Décidémment, il n'avait pas de chance. Il avait plus d'une fois cru que Bélial allait l'étrangler, à tel point que lorsqu'il avait annoncé la fin du cours, Aido avait été le premier à filer.
C'était à peine s'il n'avait pas courrut dans les couloirs, pour se rendre le plus rapidement possible au réfectoire.
Arrivé sur place, il avait prit tout son temps pour remplir son plateau. Ses yeux n'avaient cessé de lorgner sur les gateaux débordants de crème, les confiseries noyées dans le sucre, les plats en sauces aux odeurs plus qu'allèchantes...
Il avait même du se faire aider pour ammener son plateau à sa place, tant celui-ci était chargé. Le cuisinier l'avait regardé avec satisfaction, tandis que ces apprentis observaient Aido comme s'il s'agissait d'un monstre.

Le jeune vampire n'avait pas tardé à se jetter sur ses plats, avec une rage non contenue. Etrangement, les autres Night Class étaient passés devant lui en faisant un écart relativement important, le laissant seul à sa table.
Aido affamé signifiait Aido de mauvaise humeur et un Aido bestial. Il ne s'était même pas soucié des regards que ses camarades pouvaient porter sur lui, il n'avait d'yeux que pour son repas.
Les assiètes bien garnies n'avaient pas tardées à se vider, lustrées, et essuyées jusqu'à ce qu'elles brillent. Alors qu'il ne lui restait plus que son dessert, Aido fit une pause, à moitié repus.
Il s'affala sur sa chaise avec un soupir de bien être. Son ventre grognait déjà moins. C'était affolant de voir qu'un vampire pourtant petit et enflé comme un clou puisse manger autant, et ce sans prendre un gramme. Aido se lêcha avidement les babines, encore affamé.
Il venait pourtant d'avaler une grande tranche de roti de boeuf, accompagné de petits pois, d'une escaloppe de veau aux carottes et d'un gros morceaux de gigot d'agneau, mais il avait encore faim.
Il tendit la main vers une patisserie pleine de crème, les yeux luisant d'avidité, comme s'il s'agissait d'une denrée rare.
Le jeune vampire mordit dedans avec satisfaction, barbouillant ses lèvres de crème et de chocolat. La patisserie fut engloutie en deux bouchées, aussi se lêcha-t-il minutieusement les doigts après.
Aido fit alors l'inventaire de ce qui lui restait sur son plateau...c'est à dire pas grand chose. Il jetta un regard désespéré à la pile d'assiète qui tronait à côté de lui...elles étaient désespéréement vides...Un gémissement plaintif s'échappa de sa gorge alors qu'il se renfrognait sur sa chaise.
Il fit alors tourner sa petite cuillère entre ses doigts, avec impatience, scrutant son plateau jonché de petits pois.
Son regard s'arrêta sur les lègumes, et un immense sourire vint éclairer son visage. Il prit quelques petits pois et s'amusa à faire la caatapulte avec la cuillère.
Les légumes verts allèrent voler devant lui, s'arrêtant par terre, ou allant s'écraser sur le plateau d'un de ses camarades qui jurait en le fusillant du regard. Aido ricanna, hilare. Il s'amusait de plus en plus. On lui avait pourtant maintes fois répéter de ne pas jouer avec la nourriture, mais c'était plus fort que lui, il devait jouer.
Il finit par s'arrêter, lorsque le cuisinier lui hurla de cesser s'il ne voulait pas se prendre un rouleau à patisserie sur le coin de la figure.
Aido se tourna vers lui, un sourire innocent et gêné sur les lèvres, avant dese renfrogner à nouveau sur son siège, cherchant quelque chose à faire.
Ses yeux s'écarquillèrent, tandis que ses lèvres s'entrouvraient, ne laissant pourtant passer aucun son.
Il venait d'entre apperçevoir quelque chose sur son plateau. Là...dans un coin...tout petit, si discret...il 'l'avait oublié...sa main tremblante se tendit alors vers...un éclair au chocolat.
Le vampire le prit religieusement entre ses doigts, les yeux brillants d'émotion.

-Miam...je donnerais ma vie pour un éclair au chocolat...Saint chocolat, je m'en remets à toi...

Le vampire approcha alors le gateau de son visage, appuyant dessus pour en tester le moelleux.

Il se passa alors une chose à laquelle il ne s'attendait pas. La patisserie était pleine de crème chocolatée...et la pression qu'exercait le vampire dessus finit par faire ressortir toute cette crème.
Un jet de pâte alla s'écraser sur le visage poupon d'Aido, avant de glisser sur la veste blanche de son costume de Night Class.

-Beuwark!! Mais c'est quoi c'arnaque!!!

Tout en jurant, le vampire s'empressa de nettoyer sa veste, lêchant ses lèvres pleines de chocolat. Il jetta des regards furieux à ses camarades qui riaient à présent de bon coeur, tandis que Kain se prenait la tête dans les mains.
Lorsqu'il eut enfin enlever toute la crème de sa veste, Aido ne put que contempler avec un air dépité les dégats sur sa veste. Une énorme tâche maron l'ornait désormais, et ses mains étaient tartiné de crème.
Sans parler de son visage qui était toujours plein de chocolat.
Aido n'avait plus rien pour s'essuyer, assi commenca-t-il à chercher sur son plateau, à la recherche d'ue serviette propre.
Trop absorbé dans sa recherche, il ne vit pas une ombre s'approcher de lui, derrière sa chaise.

Baal bailla pour la énième fois.
Pourquoi les journées étaient-elles si courtes ? C'étaient une violation pure et simple des privilèges d'un Sang Pur ! Non mais, c'est vrai ! Ils devraient avoir le droit de dormir plus que les autres vampires tout de même. Baal ayant été habitué à dormir autant qu'il le voulait dans son château ou quand il était encore loup ne supportait pas de devoir se lever sous la contrainte.
Encore ce matin, il avait fallu que Bélial quitte son cour pour venir déloger son frère de son lit. Surtout que, hier soir, Baal s'était encore endormi sur le sol devant son lit. Décidément, ses habitudes de loup ne le quittait pas. Enfin, déjà il n'avait plus de puce et personne ne pouvait comprendre le sentiment de plénitude que le vampire ressentait de ne plus avoir envie de se gratter à longueur de temps.

Baal était dans la file du réfectoire, attendant patiemment son tour. Enfin, patiemment était un grand mot. Comme il n'avait pas assez dormi selon ses critères, il était pas réveillé, donc de mauvais poil et donc facilement irritable.
Il regarda avec impatience au dessus de l'épaule du garçon qui se tenait devant lui pour voir si cela avançait. Il pesta de nouveau en se grattant ses cheveux (enfin, sa tignasse ébouriffée pour être plus précis) et se renfrogna sur lui même. Cependant un sourire vint poindre sur son visage en se souvenant du cours qui s'était déroulé.

Ce matin là, ils n'avaient eu qu'un seul cours mais d'une durée de trois heures : sciences. Qui plus est avec son frère comme professeur. Cela ne dérangeait pas vraiment Baal d'avoir son frère sous les yeux, de toute manière il ne lui faisait que peu de remarque mais les yeux de Bélial semblait effrayer la plupart des élèves de la Night.
Et pourtant, le ventre d'Aido n'avait cessé de gargouiller pendant toute la durée du cours et à chaque fois, cela avait été un nouveau fou rire pour le puérile Sang Pur qui ne pouvait s'empêcher de rire au dépend des autres. Encore un point commun qu'il avait semble t il avec son aîné.
Baal n'aimait pas vraiment les cours quand il n'y avait pas quelque chose d'amusant à faire. En effet, il savait presque tout de ce que racontait les professeurs. En même temps c'étaient son frère qui l'avait instruit pendant toute sa vie.
Mais il était vrai que depuis sa période de loup il avait perdu pas mal de souvenir, sans doute des sequelles de transformations trop longues et du coup, quand il apprenait quelque chose de nouveau, il se montrait toujours passionné, buvant les paroles du professeur en question.
Mais il devait avouer que d'avoir son frère sous les yeux non stop avait de quoi le stresser. Il s'inquiétait beaucoup pour son frère et il avait de plus en plus l'impression que celui ci le fuyait ou l'ignorait.
Rien que d'y penser, une boule se fit sentir de nouveau dans la gorge de Baal.

Le vampire arriva enfin à ce qui était le plus important : le manger ! Alors que Baal était sûr de ce jeter sur les différents plats, il fut vite refroidi.
Qu'est-ce que c'était que tout ça ? Des haricots, des carottes, des petits pois ?!
Baal esquissa un mouvement de recul involontaire en grognant presque comme animal ce qui valut un regard interogateur de la part de ses voisins. Loin de s'en familiariser, Baal évita les végétaux et ne se servit que de viandes... en abondance évidemment.
Son plateau était couvert de tout type de viande : blanche, rouge, poulet, dinde, porc, boeuf, etc... Ca en débordait vraiment et tout le monde regardait alors le Sang Pur comme un animal. En même temps cela ne le gênait pas tant que ça puisqu'il se considérait comme tel.

Soudain, alors qu'il cherchait une table des yeux, son regard croisa une silhouette amicale et familière. Un sourire de dément (?) émergea sur le visage de Baal qui se rapprocha et déposa silencieusement son plateau sur une table à proximité.
Ensuite, les mains libres, il s'approcha à pas feutré derrière le vampire aux cheveux blonds. En le détaillant, il remarqua que celui ci pestait après s'être tâché son uniforme de gâteau. Baal du se forcer pour ne pas éclater déjà de rire, ensuite, lentement, il s'abaissa au niveau de l'oreille de Aido et murmura en modulant le ton de sa voix afin qu'elle ressemble trait pour trait à celle de son frère.
C'était une de ses capacités dont il ne s'était jamais vraiment servi mais il aimait s'en amuser un peu : il pouvait copier n'importe quelle voix qu'il aurait entendu plusieurs fois et dont il aurait l'image en tête.

"Et bien... Quel appétit, monsieur Aido..."

Puis, Baal éclata de rire, son rire, le sien : aussi cristallin que celui d'un jeune enfant ou même d'une petite fille. La réaction d'Aido ne se fit pas attendre et la terreur que celui ci avait ressenti en croyant avoir son professeur de sciences derrière lui ne faisait que faire davantage plaisir au Sang Pur.
Baal regarda tout en continuant de pouffer de rire le visage couvert de chocolat du jeune vampire. Son sourire s'agrandit en voyant la tronche qu'il tirait et il s'approchait très prêt du visage de son ami.

"Et ben ! Que de chocolat ! S'en est appétissant..."

Baal avait son visage si proche de celui d'Aido que celui ci devait sentir sa respiration contre sa joue et entendre son ricanement incontrôlé mais discret. Le vampire avec un grand sourire renifla avidement le chocolat qui recouvrait le visage de Aido et...
La suite fut sans doute un choc pour l'aristocrate. Baal lécha avec délectation le chocolat sur la joue de son ami, laissant une marque sur sa peau recouverte de cette substance sucrée. Le Sang Pur éclata de rire en se léchant les babines et en s'agenouillant près du vampire.

"T'as vraiment bon goût tu sais ! Tu es à croquer !"

Sans que l'aristocrate ne puisse réagir, Baal lécha de nouveau la joue du jeune homme avec avidité comme si il avait à faire à un met des plus exquis. Puis, il éclata d'un rire qui aurait presque pu être mauvais si Aido n'avait pas connu la personnalité du Sang Pur.
Puis, il s'éloigna pour aller chercher son plateau et rejoignit Aido qui tirait une tronche de trois mètre de long. Baal s'assit en face de lui, un sourire toujours béat aux lèvres et se léchant les doigts comme un chien l'aurait fait avec sa patte.
Décidément, il adorait embêter le pauvre Aido. C'était son petit souffre douleur mais il espérait que celui ci ne le prenne pas trop mal... Non, ce n'était pas le style de Aido de se prendre la tête, du moins il l'espérait.

"Et bien... Quel appétit, monsieur Aido..."

Occupé à chercher un quelconque objet pour s'essuyer, Aido n'avait pas entendu quelqu'un s'approcher derrière lui. Aussi, lorsqu'il reconnu la voix derrière lui, il sursauta. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu’il se mettait à trembler légèrement. Il n’osa cependant pas se retourner. Il avait reconnu cette voix. Ce timbre grave et langoureux, étrangement virile pour un homme aussi efféminé, d’une froideur à faire peur, semblable à du velours écœurant, cette voix qui lançait toujours les pires railleries avec le tranchant d’une lame de rasoir…oh qu’il haïssait cette voix…elle ne pouvait appartenir qu’à une seule personne, ici, à Bélial.
Son professeur de sciences, qui avait râlé pendant trois heures parce que le ventre du jeune vampire ne cessait de geindre…ça y était, il était bon pour une bonne série de remontrance…sur le même ton de plaisanterie que le sang pur avait l’habitude d’employer. Aussi étrange que cela puisse paraître, Aido aurait préféré se faire tirer les oreilles par Kaname que devoir subir ça.
Lorsque le jeune vampire eut enfin réalisé qui se tenait derrière lui, il sauta sur ses pieds, faisant voler sa bouteille d’eau qui se répandit sur son plateau.

-Yaaaaaaaaaaaa !!! Je…je…je suis désolé pour tout à l’heure, monsieur, j’avais horriblement faim et je n’ai pas réussis à contenir les gargouillis, veuillez m’excuser…mais…Baal ?

Alors qu’il avait dit tout cela d’une traite, les yeux fixant ses pieds plutôt que les prunelles sans vie du sang pur, Aido eut la surprise de découvrir Baal, plié de rire devant lui lorsqu’il releva les yeux.

-Mais...où est ton frère ? Il était là à l’instant, je ne comprends pas…il s’est barré où ? Il passe pourtant pas inaperçu, vu sa taille et son aura malfaisante…

Aido ne se rendait même pas compte qu’il aurait pu vexer Baal ou Bélial en disant cela, il avait l’habitude d’être franc, après tout. C’est alors que tout se mit en place dans son cerveau. Il avait beau chercher, il ne trouvait pas Bélial, dans la grande salle, et ce pour deux raisons très simples. La première, c’était que Bélial ne se mêlait jamais aux Night pour le repas, la deuxième c’était que ce n’était pas lui qui avait parlé…mais Baal, c’était évident, autrement pourquoi serait-il si bidonné ?
Aido ne savait pourquoi, ni comment, mais Baal semblait capable d’imiter la voix de son frère.
Le jeune vampire se rassit à sa place, l’air bougon.

-Haha, très drôle ! Tu trouves ça amusant, toi de faire peur aux gens ? Je sais vraiment pas comment tu fais ça, n’empêche que j’ai faillit avoir une crise cardiaque !! T’aurais eu ma mort sur la conscience, crétin !! Pff…

Aido avait beau être vexé, il n’arrivait pas réellement à en vouloir à Baal. Depuis qu’il savait à quel point le sang pur avait souffert, les siècles passés, et à quel point il souffrait encore, il commençait un peu à le comprendre. Aussi, lorsqu’il le voyait rire, il avait envie de rire avec lui, ça le soulageait, quelque part. Ce n’était pas de la pitié, loin de là, Aido était bien trop honnête pour être hypocrite à ce point là ! Cependant, à force de se plaindre pour rien, Aido s’était rendu compte en rencontrant Baal, que certains étaient bien plus malheureux que lui.
Malgré cela, il garda son air bougon.

"Et ben ! Que de chocolat ! S'en est appétissant..."

Aido grimaça en levant les yeux au ciel. « Gniagniagnia…je suis pas un gâteau ! Nan mais oh ! J’ai une tête de friandise, peut-être ? »
Aido n’eut pas le temps de répliquer quelque chose que Baal le prit totalement au dépourvu…en lui léchant la joue avec appétit et gourmandise. De nouveau, les iris d’Aido s’écarquillèrent anormalement. Il avait du mal à comprendre ce qu’il lui arrivait.

-Que…gné ?

Aido ne parvenait plus à parler. Il sentait encore le contact de la langue de Baal sur sa joue, ce qui le fit frémir. Il avait d’ailleurs la vague impression de ressembler à un immense éclair au chocolat, aux yeux de Baal…débordant de crème sucrée…il se sentit profondément idiot.

"T'as vraiment bon goût tu sais ! Tu es à croquer !"

Aido voulut répliquer, mais Baal fut le plus rapide, en lui léchant à nouveau la joue. Aido plissa les yeux en rentrant sa tête dans ses épaules. La langue légèrement râpeuse du sang pur le chatouillait et lui donnait envie de rire. Il pouffa légèrement, avant de retrouver son sérieux.
Il s'essuya précipitamment la joue, comme si elle avait prit feu au contact de la langue de Baal.

-Comment ça, j’suis à croquer ? J’ai une tête de meringue, peut-être ? Sympa, me voilà comparé à un gâteau…j’vais me transformer en bonhomme de pain d’épice, bientôt…

Aido se renfrogna un peu plus. Pourtant, il n’était pas réellement vexé par la comparaison. Seulement, il ignorait dans quel sens Baal l’employait réellement. Lorsque celui-ci vint d’installer en face du jeune homme, le regardant avec amusement, Aido sentit le rouge lui monter aux joues.
La présence de Baal l’impressionnait toujours autant, à vrai dire. Il dégageait une telle…aura, une telle puissance…une fois de plus, Aido se prit à le comparer à un ange. Il y avait quelque chose de différent, chez ce vampire…pas seulement parce que c’était un sang pur…il y avait autre chose. Une mélancolie lointaine, succincte, et pourtant si présente émanait de tout son être.
Aido se sentait à chaque fois frappé par cette aura, comme si elle l’atteignait en plein cœur. Sentant ses joues s’échauffer dangereusement, il détourna le regard. La beauté du vampire le mettait mal à l’aise, à chaque fois. Il n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il était si attiré par ce jeune homme.
Lui qui avait déjà du mal à avec Katara, voilà qu’il se prenait à avoir un faible pour Baal !! « Ah non, hin !! Ca suffit comme ça !! Un, c’est bien, deux, c’est un de trop !! Ca va pas être possible ! J’peux pas m’couper en deux, moi !! »
Aido se surprit à grogner une fois de plus contre lui-même. Décidément, tout cela le rendait complètement gâteux.
Lui qui n’était jamais tombé amoureux avant de connaître Katara, il se retrouvait partagé entre deux personnes.
Et encore, il n’était même pas sûr que ce soit de l’amour, qu’il éprouva pour Katara…comment savoir ?
Et comment savoir s’il n’était pas plutôt attiré par Baal ?
Trop mal à l’aise pour rester là, Aido se leva et se précipita vers les cuisines, sous les cris outrés des cuisinières. Il se dirigea vers un immense évier en inox et se…plongea littéralement la tête sous le jet glacé. Il nettoya ainsi son visage et ses mains…et se remit un peu les idées en ordre.
Allons. Il ne devait pas douter ainsi de lui !! Il devait avoir l’air…un peu plus décontracté, sinon il risquait de dire quelque chose qui trahirait son avis indécis aux yeux de Baal.
Se saisissant d’une grande serviette, il s’essuya le visage et les cheveux, tout en revenant vers sa table.
Il se rassit en soupirant, posant la serviette sur ses épaules.
Il secoua vivement la tête, comme un chien qui aurait prit l’eau.

-Bah !!! J’suis tout mouillu, maintenant !! Brr…Atchoum !!

Aido éternua bruyamment, en grelottant. L’eau glacée en pleine, même quand on est un vampire et qu’on contrôle la glace, ce n’était pas forcément génial !!
Aido se frotta les cheveux, pour les essorer plus rapidement. Il ne réussit qu’à les ébouriffer encore plus. Il reporta alors son attention sur Baal, qui le fixait toujours, un sourire béat sur les lèvres.
De nouveau, Aido sentit le rouge lui monter aux joues.

-Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? J’ai pas le nez au milieu de la figure ?

Aido baissa les yeux, mais sentant toujours le regard de Baal sur lui, il releva la tête.

-Bon, si c’est c’que tu cherches à savoir, non je ne t’en veux pas ! Je vais pas t’en vouloir pour si peu, non plus ! Je suis peut-être débile, mais totalement bouché !! Tu m’as fouttu les boules et tu t’es bien marré…ok…mais on va pas en faire un fromage, je suis trouillard, de toute façon…ton frère me faire peur, et tu as du le comprendre ! J’vais pas me prendre la tête pour ça, sinon on n’est pas sortit de l’auberge !! par contre, j’aurais une question…

Aido se pencha en avant, rapprochant son visage de Baal, un sourire aux lèvres et une mine de conspirateur sur le visage.

-Comment tu fais ça ? Je suis curieux de nature…

Aido lui fit un sourire sympathique, pour faire comprendre à Baal qu’il ne lui voulait nullement.

Baal, assis en face de Aido, le regardait, un grand sourire aux lèvres tout en jouant avec sa fourchette. Il gardait son regard dans celui de Aido ne pouvant se soustraire à ses yeux d'un bleu comme un ciel d'été.
Il se sentait décidément bien avec ce petit vampire, vraiment bien. Il avait l'impression d'être lui même, il avait l'impression d'être comblé, d'être heureux. C'était comme si tout était normal. Il était sur son petit nuage et il adorait ça.
Pourtant, il savait que ce n'était qu'une illusion mais bon. Tout n'étais qu'illusion dans sa vie alors pourquoi ne pas aller jusqu'au bout. Son sourire s'effaça un instant sans qu'il s'en rende compte mais ce ne fut qu'une fraction de seconde si bien que Aido ne s'en rendit pas compte.
Il pouffait toujours de rire de la bonne farce qu'il lui avait fait. Il ne pensait pas que l'aristocrate penserait vraiment qu'il avait à faire à Bélial. Mais ça avait marché et rien ne pouvait faire plus de plaisir à Baal.
Pourtant, Aido était bizarre et Baal s'arrêta un instant à l'observer avec un regard inquiet. Celui ci détournait son regard et ses joues avaient rosies depuis quelques secondes. Baal, pensant que c'était du à la terreur qu'il avait eu, ne s'en formalisa pas davantage.
Soudain, il sursauta quand le jeune homme se leva d'un bond et s'éloigna à toute vitesse. Qu'avait il dit ? Avait il fait quelque chose de mal ? Baal restait consterné et légèrement coupable... jusqu'à ce qu'il voit Aido revenir, complètement trempé.

-Bah !!! J’suis tout mouillu, maintenant !! Brr…Atchoum !!

Baal éclata de rire en se laissant aller en arrière sur sa chaise, se tenant le ventre comme si il n'arrivait plus à respirer. Une fois qu'il se fut calmer, il s'adressa à Aido d'une voix saccadée entrecoupée par ses rires.

"Tu sais, Hanabusa... L'eau ça se boit par la bouche !!!"

Puis, son rire finit par se tarir tandis qu'il essuyait des larmes de joies qui perlaient au coin de ses yeux. Sans qu'il comprenne pourquoi, il finit par baisser les yeux comme coupable de quelque chose qu'il ne connaissait même pas avant de relever la tête et de fixer Aido avec un sourire bien mélancolique.

-Bon, si c’est c’que tu cherches à savoir, non je ne t’en veux pas ! Je vais pas t’en vouloir pour si peu, non plus ! Je suis peut-être débile, mais totalement bouché !! Tu m’as fouttu les boules et tu t’es bien marré…ok…mais on va pas en faire un fromage, je suis trouillard, de toute façon…ton frère me faire peur, et tu as du le comprendre ! J’vais pas me prendre la tête pour ça, sinon on n’est pas sortit de l’auberge !! par contre, j’aurais une question…

Un grand sourire s'esquissa sur le visage de Baal et il se leva pour aller déposer un baiser sur la joue de Aido, l'effleurant d'une main.

"Merci, Hanabusa... T'es un amour !"

Baal ricana d'un rire presque sarcastique avant de retourner s'asseoir en passant ses mains derrière sa nuque en une position décontractée en attendant que Aido se reprenne de son acte.

"Et pour te répondre c'est simple ! Comme mon corps est habitué à se transformer et qu'il fallait bien que j'apprenne à imiter le hurlement de mes semblables, les loups ! Ensuite, je peux très bien moduler ma voix pour imiter celle d'une personne que j'entends souvent parler comme... mon frère..."

Les deux derniers mots de sa phrase, il les prononça avec la voix de son frère causant un frisson à Aido et un fou rire à Baal. Mais celui ci ayant oublié de reprendre sa voix initiale, on aurait cru que c'était Bélial qui riait. Baal porta sa main à sa bouche d'un air gêné avec un petit sourire.

"Oups... Désolé ! J'ai du te faire peur, hein !"

Il éclata de nouveau de rire en voyant la tête de Aido après qu'il ait imité sa voix dans sa dernière phrase. Décidément il aimait l'embêter ce petit gars là. Puis, comme illuminé par un projet, il se pencha au dessus de son assiette avec un regard pétillant de faim.

"Bon... Ben... Moi j'ai faim !"

Baal se saisit d'un énorme morceau de viande à pleine main et le dévora à grand coup de dent. Il s'en suivit plusieurs ainsi, se mettant du jus de viande jusque sur son nez. Mais il s'arrêta net en voyant comment le regardait Aido; il avait encore une tranche de boeuf dans la bouche. Il ouvrit lentement la bouche laissant tomber la côtelette dans son assiette. Un sourire gêné apparut sur son visage tâché de sauce et de sang animal.

"Hum... Pardon ! Je ne me suis pas rendu compte !"

Baal prit une serviette et s'essuya les lèvres, les yeux baissés et rougissant de honte. Décidément, ce n'était pas comme ça que l'opinion d'Aido allait s'arranger sur lui.

"Tu dois vraiment me prendre pour un monstre, hein ? J'agis comme un animal... Je suis loin d'être un vampire en définitive..."

Baal se saisit de sa fourchette et la regarda un instant avec suspicion. Cela faisait longtemps qu'il ne savait plus comment s'en servir et cela le gênait. Il mit quelques minutes à la tourner dans tout les sens pour essayer de trouver comment la prendre puis essaya de la planter dans la viande. Il tourna un regard exténué sur son couteau et soupira.

"Beuh... J'y arrive pas... Ca m'énerve !"

"Merci, Hanabusa... T'es un amour !"

Aido allait lui répondre que ce n’était rien, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge lorsque Baal vint déposer un baiser bruyant sur sa joue, ricanant de plus belle.
Ses joues, déjà rosies par le froid de l’eau qu’il s’était passé sur le visage prirent alors une teinte des plus cramoisies, déclenchant de nouveau les rires de Baal.
Aido grommela en se renfrognant une fois de plus. Il commençait à en avoir assez de rougir pour un oui ou pour un non !! Dès qu’il se trouvait en présence de Katara, il sentait le rouge monter, quand il s’agissait de Baal, s’était la même chose, et quand il se faisait rouspéter par maitre Kaname, c’était pratiquement l’incendie à bord.
Qu’avait-il donc fait pour avoir une propension telle à rougir ? Il se demandait sérieusement s’il n’avait pas une petite partie de son cerveau qui, ricanant sauvagement, n’appuyait pas sur le bouton rouge au moment où il en avait le moins besoin…
Aido tourna de nouveau un regard bougon vers Baal. Il marmonna alors, plus pour lui que pour son interlocuteur.

-Pourquoi tu t’en prends toujours à moi, comme ça…j’ai l’impression que ça t’amuse…pourquoi c’est toujours moi ?

Aido recommença à jouer avec sa petite cuillère, tandis que Baal le regardait, un grand sourire aux lèvres.

"Et pour te répondre c'est simple ! Comme mon corps est habitué à se transformer et qu'il fallait bien que j'apprenne à imiter le hurlement de mes semblables, les loups ! Ensuite, je peux très bien moduler ma voix pour imiter celle d'une personne que j'entends souvent parler comme... mon frère..."

Aido sursauta une fois de plus, en frissonnant. Il l’avait de nouveau entendu…cette voix glaciale aussi tranchante qu’une lame de rasoir…brr…il n’avait dit que deux mots, et pourtant déjà, Aido était sur ses gardes.
Il frissonna de plus belle lorsque Baal éclata de rire…mais avec la voix de son frère. Il le regarda comme s’il s’agissait d’un allien, n’en croyant pas ses oreilles. C’était tout à fait singulier d’entendre Baal rire avec son rire habituel…mais avec le timbre de voix de son frère…jamais Aido n’aurait imaginer entendre Bélial rire avec autant d’entrain ! Il imaginait mal le sang pur terrifiant rire, en fait…et même si cela lui arrivait, il voyait plutôt un rire qui sonne faux…
Baal se reprit alors, l’air faussement gêné.

"Oups... Désolé ! J'ai du te faire peur, hein !"

Le jeune vampire entrouvrit les lèvres, incapable de prononcer le moindre mot. Il avait eu l’impression de s’entendre parler, il n’avait pas rêvé !!! C’était comme si il avait eu son reflet en face de lui !! Alors Baal était capable d’imiter d’autres voix que celle de son frère !! Il avait du mal à croire ce qu’il voyait. Aido fixa Baal un instant, avant de reprendre ses esprits.

-Bah…c'est-à-dire que…c’est assez particulier, comme capacité !! J’aurais pensé m’entendre un jour parler de la bouche d’un autre ! C’est…flippant comme truc ! Tu dois fouttre les boules à bon nombre de personne avec ça !!

Aido ricana faiblement, imaginant la tête de ses camarades s’il venait à imiter la voix de Bélial au beau milieu de la salle commune du pavillon…

-Personnellement, je trouve ça marrant ! Bon, je trouve ça moins drôle quand tu imites la voix de ton frère…elle me fait peur, sa voix…je sais pas, elle est trop…douce, trop…il y a quelque chose qui me fait peur, dans sa voix…

Aido n’arrivait pas réellement à exprimer l’effet que lui faisait la voix de Bélial. Elle lui faisait peur, c’était tout…mais d’un côté, elle était…attirante, affreusement attirante. Ca devait être l’une de ses capacités de sang pur, il devait appâter plus facilement ses victimes, avec une voix aussi suave !

-C’est…intéressant, comme don, dis-moi !! Ca doit être pratique quand tu veux surprendre !! Pardonne-moi si je te regarde avec un peu trop d’attention, c’est juste que j’avais encore jamais entendu ça…ça me surprend…

Aido eut un petit sourire gêné. En effet, depuis quelques minutes, il ne cessait de fixer Baal avec insistance et presqu’insolence.
Baal ne sembla même pas le remarquer, puisqu’il se pencha sur son plateau.

"Bon... Ben... Moi j'ai faim !"

-Heu…bah…fais-toi plaisir, j’t’en prie !

Les minutes qui suivirent laissèrent Aido profondément perplexe. Baal qui faisait pourtant si…Délicat, si fragile…était bien semblable à un animal. Il dévorait la viande à grands coups de dents, arrachant d’énormes morceaux et les avalants en les mâchant à peine…il se barbouillait de sauce, prenant un plaisir certain à ingurgiter des quantités astronomiques de viande.
Aido l’observa, étonné, mais étrangement, nullement effrayé. Au contraire…il trouvait cela attendrissant.

"Hum... Pardon ! Je ne me suis pas rendu compte !"

Aido le regarda, toujours sans comprendre, sans prononcer le moindre mot.

"Tu dois vraiment me prendre pour un monstre, hein ? J'agis comme un animal... Je suis loin d'être un vampire en définitive..."

Aido lui fit un sourire rassurant, ou du moins qui se voulait l’être.

-Monstre ? Nan, je ne dirais pas ça…animal, oui, enfin je ne vois pas où est le problème ! C’est censé me choquer, en fait ? A la limite, ça nous est tous arrivé de manger ainsi, alors bon…moi ça ne me dérange pas !

Baal ne sembla pas l’écouter, bien trop occupé à tenter de se servir d’un couteau et d’une fourchette. Les pupilles d’Aido s’écarquillèrent. Il avait du mal à comprendre pourquoi Baal se formalisait pour si peu. Après tout, où était l’importance réelle à savoir comment un tel pouvait manger ? Il n’avait jamais vraiment comprit pourquoi on faisait tant de concession pour une simple façon de se nourrir !

"Beuh... J'y arrive pas... Ca m'énerve !"

Voyant Baal qui bougonnait, sans arriver à se servir de ses couverts, Aido ne pu retenir. Il éclata de rire, sans parvenir à s’arrêter. La situation lui semblait si drôle qu’il ne se contrôlait même plus.

-Haha !! C’est trop drôle ! Pardon, je sais que tu es plein de bonne volonté, je n’me moque pas de toi c’est juste que…tu n’as pas besoin de jouer les formels avec moi !! Je m’en fiche moi, que tu manges avec tes doigts ou avec tes pieds ! Ca revient au même, du moment que tu manges ! Je n’ai jamais comprit l’intérêt des couverts, de toute façon ! regarde un peu mon plateau…il est plein de sauce, de légumes, de tout ! Je mange aussi salement que toi et alors ? Où est le problème, franchement ? T’en fais pas pour ça ! C’est compréhensible pour quelqu’un qui se comporte plus comme un animal que comme un vampire ! Et même si ça te vexe…j’trouve ça mignon !!

Aido éclata à nouveau de rire avant de se lever.

-Mais puisque tu sembles si activé à ta tache, je vais t’aider.

Il contourna la table et vint se placer derrière Baal. Il lui mit un couteau dans une main et une fourchette dans l’autre, avant de saisir ses poignets pour l’aider à couper. Il eut lui même du mal, car s’était compliqué de le faire faire à quelqu’un d’autre. Il finit par soupirer.

-Pff…tu vois, c’est plus pratique comme tu faisais tout à l’heure !! Je suis même nul pour tenter de t’aider, c’est pour dire !

Aido retourna s’asseoir à sa place.

-Pardon si je t’ai semblé…moqueur, mais j’ai trouvé ça amusant, c’est tout.

Un grand sourire vint se peindre sur le visage d’Aido. Pour une fois que ce n’était pas Baal qui riait de lui, il avait bien droit à un repos !!

Décidément, la nuit commençait bien. Enfin, non. La journée avait bien commencé. De l'ironie ? Oui ça se pouvait bien. Après tout, Seiichi en était maître, de l'ironie. Voilà, qu'il s'embrouillait avec ses propres paroles, et ben ! Ca n'allait pas s'arranger !
En effet, tout allait mal pour Seiichi depuis qu'il avait décidé de faire un break. Il en avait assez des disputes incessantes au sein du groupe, alors ben... il l'avait tout simplement quitté. Pas définitivement, non ! Juste le temps que les choses se calme ! Il n'avait nullement l'intention d'abandonner son gagne pain et sa passion. Il s'était posé la question de ce qu'il ferait en attendant et il avait finalement trouvé la solution.
Il allait être prof pour un temps ! Professeur de musique ! Même si certain le traiterait de cinglé pour avoir fait ce choix. Et alors, peu lui importait de ce qu'on pensait de lui et le contact avec des adolescents seraient toujours mieux qu'avec ses aristocrates vampires imbus d'eux même.
Et en plus, il aurait le plaisir de revoir son petit frère adoré ! Adoré, c'était un bien grand mot parce qu'ils avaient eu pas mal de dispute mais... Eh ! C'était les aléas d'une fraternité, non ? Et puis il avait hâte de le retrouver, rien que pour voir si il avait changé. Mais Seiichi espérait quand même que son petit frère ait gardé sa tête de poupon ! Il était si mignon avec ses grands yeux bleus d'enfant et ses cheveux blonds clair !

Le portable de Seiichi vibra dans sa poche suivit par une mélodie loin d'être... mélodique. C'était plutôt un passage de métal bien bourrin qui était idéal comme sonnerie. Marchant à grand pas dans la cour, il la traversait pour se rendre au bâtiment des Night Class, tenant un sac d'une main sur son dos. Il soupira profondément, faisant un mouvement de tête impatient pour enlever une mèche qui tombait devant son visage. Il se saisit de son portable et l'ouvrit d'une traite pour voir le message qu'il avait reçu.
Tiens, c'était Death, le guitariste, qui s'inquiétait encore pour lui. Celui là alors, quel papa-poule ! Il suffisait que Seiichi quitte l'appartement pour aller s'acheter un coca pour qu'il fasse une crise de nerf.
Tout en soupirant de nouveau, il lui répondit rapidement par sms que tout allait bien, qu'il avait bien pris son train, qu'il ne s'était pas frotté avec des flics ni des chasseurs et qu'il était arrivé à l'heure précise sans aucun problème.
Seiichi referma son portable et le rangea dans sa poche tandis qu'il arrivait devant le perron du pavillon de la lune. Il passa devant le gardien qui grommela mais ne s'arrêta pas.

"Bonne soirée !"
"Bonsoir professeur... Mais ce n'est pas parce que vous êtes nouveau que vous devez vous croire tout permis !"

Seiichi continua sa route mais se retourna vers lui, un sourire béat aux lèvres en lui faisant signe de la main d'un air complètement niais.

"Vous vous vengerez sur mon petit frère ! A bientôt !"

Il perçut avec un ricanement le gardien grommeler que les jeunes de nos jours n'avaient plus de respect pour les anciens, etc...
Seiichi entra vivement dans le pavillon qui était vide à cette heure et monta les escaliers quatre à quatre. Le directeur ne lui avait pas encore désigné de chambre vu qu'il était arrivé plus tôt que prévu et lui avait proposé de poser ses affaires dans celle de son petit frère. Pendant qu'il serait en train de dîner, le personnel s'occuperait de tout.
Personnellement, Seiichi n'était nullement dérangé par cela. Au contraire, ça l'arrangeait. Il ouvrit la porte de la chambre de "Aido" et déposa son sac vivement avant de refermer la porte à clé derrière lui. Puis, le coeur léger, il se mit à chantonner de sa voix suave en ressortant du pavillon, passant de nouveau devant le gardien en le saluant avec insolence.
Celui ci se remit à bougonner ce qui fit ricaner le chanteur de son succés. Mais soudain, il s'arrêta et recula de quelque pas.

"Euh... Excusez moi ? Où est le réfectoire ?"
"A gauche près du grand bâtiment..."
"Merci !"

Et il repartit de plus belle croyant que rien ne pourrait le déranger. En passant devant le bâtiment, il aperçut quelques jeunes Night qui discutaient et avaient apparemment fini de dîner en avance. Il salua les demoiselles qui le fixait avec insistance avec des yeux ronds comme des soucoupes et leur fit un des sourires ravageurs dont il avait le secret. Celles ci se mirent à glousser doucement en murmurant entre elles.

Le portable de Seiichi sonna de nouveau avec un vrombissement digne d'une invasion de guêpes. Il sursauta tout en se disant qu'il faudrait qu'il change cette sonnerie. Il décrocha rapidement et parla d'une voix suave en voyant que c'était Ghost, le bassiste du groupe.

"Moshi-moshi...."
""Scarlet ??!! Qu'est-ce tu fous bordel ?! Ca fait trois heures que j'essaye de te contacter sans résultat ! T'es bouché ou quoi ?!""
"Je suis pas boucher, je suis chanteur et violoncelliste !"
""Quoi ?""
Il soupira. "C'était une blague, Ghost... Boucher comme ceux qui coupe la viande..."
""Oui, ben c'est à ce demander parfois !!!""
"Tu veux bien arrêter de hurler, s'il te plaît ou je vais vraiment devenir sourd !" dit il en plaquant une main sur son oreille.
""Bon, t'as une excuse à me donner ?""
"Oui, Death arrêtait pas de m'envoyer des sms et donc j'ai éteint mon portable."
""Tiens donc ! Celui là alors un vrai p...""
"...papa-poule, je sais ! Et qu'est-ce qui ce passe dis moi ?"
""Ben... Rien ! J'voulais juste savoir si tu allais bien ! Tu l'as eu ton boulot à l'Académie Cross ?""
"Et comment ? Finger in the nose, mon pote !"
""Pff... Tu me fais pitié, avoir des humains à proxcimiter ça doit pas être super !""
"J'suis surtout venu pour mon petit frère, je te signale !"
""Ah oui ! C'est vrai, ton ex-petit frère !""
"Oui, bon je crois que je vais te laisser, Ghost ! J'ai... un problème d'envergure..."
""De quel genre ?""
"Du genre... groupies..."
""Oooh ! D'accord... Ben je te laisse dans ta merde et bonne course mon gars !"
"Merci beaucoup pour ta solicitude..."

Seiichi raccrocha et tourna la tête derrière lui. Un groupe d'élèves féminines de la Night avait commencé à le suivre dangereusement et il avait perçu quelques bribes comme "Scarlet ! C'est lui le chanteur de Massacre !" et quand il commençait à entre ça, c'était mauvais pour son matricule. *D'abord, accélerer doucement, petit à petit et ensuite...*.
Seiichi s'élança à toute vitesse tandis que les filles se jetaient à sa poursuite, sans crier beaucoup, l'avantage des vampires. Là, Seiichi aurait donné tout ce qu'il avait pour avoir un os à lancer !

Il débarqua dans le réfectoire suivit des quelques cris de fan qui le poursuivait. C'était là qu'il se disait qu'il avait bien fait de faire du sport régulièrement. Il chercha un instant du regard où il devait aller et poussa les gens qui faisaient la queue tout en disant des excuses à toute vitesse :

"Excusez moi ! Navré ! Belle coupe de cheveux, hein ! J'adore tes oreilles !"

Soudain, il arriva au bout de la fille et se retrouva dans la salle tandis que tout le monde le regardait. Par chance, il aperçut son petit frère. Heureusement qu'il n'avait pas changé celui là ! Comment il aurait fait sinon ?
Seiichi se tourna vers ses fan qui venaient de le rejoindre et leur cria à haute voix.

"Navré mesdemoiselles mais je vais devoir vous faire peur !"

Il sortit ses dagues mais ça ne suffit pas. Les jeunes filles se turent juste mais restait là. Seiichi soupira profondément et se jeta sur la première qu'il atteignit et la coupa légèrement sur le bras. Heureusement, elles n'étaient pas maso car elles s'enfuirent en hurlant.
Satisfait, Seiichi soupira d'aise en léchant le sang sur son arme et les rangeant par la suite. Il se rendit vite compte que tout le monde le regardait alors il fit un immense sourire gêné.

"Vous pouvez retourner à votre assiette, messieurs dames ! Il y a plus de danger !"

Seiichi fut particulièrement surpris quand la plupart des garçons de la Night se mirent à applaudir et il s'inclina histoire de se donner une contenance. Puis, il se saisit d'un plateau, passant devant les gens et prit quelques nourritures variés histoire d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Ensuite, il s'approcha de la table ou était installé son petit frère et lui fit un immense sourire. Puis, il passa sa main dans les cheveux blonds de Aido, les ébouriffant au maximum.

"Content de te revoir, mon petit orvet ! T'as pas changé, dit moi ! Toujours une tête de gamin, hein, Hanabusa !"

Puis, il s'installa à côté de Baal le saluant au passage et fit une tête de trois mètres de long en voyant l'état dans lequel était son frère.

"Mais... T'es allé à la piscine aujourd'hui ou quoi ?"

Voyant la tête que continuait de tirer Baal, Aido avait éclaté de rire et avait de nouveau du mal à s’arrêter. Il était secoué par un rire nerveux, un de ces rires dont on a du mal à se débarrasser, mais qui font un bien fou. Trop absorbé, il n’avait pas perçu le tumulte derrière lui. Pourtant, c’était un sacré bouquant. On entendait de grands éclats de voix, des bruits de bousculade, des grognements, suivis d’un grand hurlement. Trop habitué au bruit de la cafétéria, Aido ne daigna même pas jeter un regard sur la personne à l’origine de ce tintamarre.
Peut-être aurait-il du…ça lui aurait donné l’occasion de s’enfuir discrètement sans être repéré…mais comme d’habitude, il manquait de prudence.
Il cessa de rire lorsqu’une personne vint poser sa main sur sa tête avant de lui ébouriffer la tignasse. Aido rentra sa tête dans ses épaules en fermant fortement les yeux. Dans sa tête, il espérait fortement que ça ne soit pas Kaname…c’est vrai quoi !! Pour une fois, il s’était tenu tranquille, il n’avait pas fait la moindre bêtise ! Il était resté sage pendant toute une semaine ! Un record ! Il grimaça en se souvenant qu’il avait tout de même perturbé le cours de sciences…a coup sûr, Bélial avait du aller voir Kaname pour lui en toucher deux mots…
Préparant ses plus plates excuses en s’efforçant de se rappeler de ne pas bagayer, Aido perdit tous ses mots en entendant les paroles et surtout la voix de l’homme qui s’adressa à lui.

"Content de te revoir, mon petit orvet ! T'as pas changé, dit moi ! Toujours une tête de gamin, hein, Hanabusa !"

Aido rouvrit des yeux écarquillé et cessa de respirer. Cette voix, il l’aurait reconnue parmi des centaines. Ce timbre langoureux et suave, quelque peu fatigué et lent, avec cette note railleuse et moqueuse…elle ne pouvait appartenir qu’à une seule personne, à Seiichi, son frère qu’i n’avait pas vu depuis de nombreuses années. Lorsque celui-ci vint s’asseoir à côté de baal, Aido le regarda avec un air si hébété qu’il devait être particulièrement ridicule. Il avait du mal à croire que Seiichi se trouve devant lui…après tant d’années, sans le moindre appel, le moindre message ni la moindre lettre…et surtout, pourquoi ici ? Pourquoi à l’Académie Cross ? Avait-il décidé de venir voir son petit frère ? Bien qu’Aido l’espère, il en doutait fortement. Son frère avait peut-être quelques problèmes…peut-être qu’il avait fait un break avec son groupe, voire même qu’il l’avait quitté…après tout, avec le caractère qu’il avait, ça n’aurait pas étonné le blond.
Aido ouvrit la bouche, mais ce qui en sortit fut purement mécanique, comme une phrase longuement répétée, inlassablement.

-Ne m’appelle pas Orvet, j’suis pas un reptile ! Le jour où tu verras des écailles me pousser sur la figure, tu pourras m’appeler ainsi !! Et je ne suis pas un gamin !! J’ai gardé un esprit d’enfant, nuance !

Aido se renfrogna en bougonnant. Sympa, les retrouvailles ! Il n’aurait osé l’avouer, mais en réalité, il savait beaucoup de choses de son frère par la presse, depuis que celui-ci était partit. Aido avait tout fait le pousser à rester, mais Seiichi était resté sourd à ses appels et avait quitté la maison familiale. Aido s’était alors mit à acheter et récolter la moindre petite information qu’il pouvait trouver sur son frère ou son groupe. C’avait été dut, au début, mais lorsque le groupe était devenu très connu, il avait eu tant de magazines qu’il en avait remplit une armoire entière.
Du moment qu’il pouvait voir son frère, ne serait-ce qu’en photo, maquillé à l’excès et habillé d’une façon très excentrique, il était heureux. Même s’il devait avouer qu’il avait été perplexe en voyant par quelles…couleurs de cheveux était passé son aîné…il trouvait d’ailleurs la dernière franchement affreuse…même si ce n’était pas l’avis de l’opinion publique, loin de là…La seule chose qu’Aido avait refusé de faire, c’était assister à un concert de Massacre. Il était taré, mais pas suicidaire, et n’avait aucunement l’intention de passer une soirée avec un tas de cruche hurlante et voir son frère s’époumoner dans un micro, satisfait de son petit effet…même si Aido était heureux que son frère ait réussit, il était déçu de la tournure des choses. Trop occupé par sa passion, Seiichi en avait oublié son petit frère…et il aurait du se souvenir qu’Hanabusa était fortement rancunier et très très très jaloux. Voir toutes ses personnes se trémoussant autour de lui l’écœurait au plus haut point. Comment pouvait-on aimer cela ? Et comment les humains pouvaient-ils être si aveugles ? Massacre n’était composé que de vampires…il fallait franchement avoir de la bouse de la chameau dans les yeux pour ne rien remarquer ! Décidemment, les humains étaient de sacrés phénomènes…

"Mais... T'es allé à la piscine aujourd'hui ou quoi ?"

Aido soupira en se renfrognant un peu plus. Son frère avait toujours eu un don pour sortir des phrases aussi stupides…ça devait être de famille…

-Non je ne suis pas allé à la piscine, je viens de prendre une douche et mes cheveux doivent sécher, ça te pose un problème, peut-être ? Tu dois savoir ce que c’est, vu la longueur de tes cheveux !! Au passage…ta nouvelle couleur est hideuse ! J’aime pas du tout, ça fait tout filasse et on dirait que tu t’es écrasé une tomate sur le coin d’la tronche…

Aido releva les yeux vers son frère, une lueur malicieuse dans les yeux et un sourire carnassier aux lèvres.
Même s’il ne voulait pas le reconnaître, il était plus qu’heureux de retrouver Seiichi. Il avait énormément manqué. Il savait pourtant bien que son frère…était loin d’être très net. Il avait toujours eu des habitudes…franchement morbides et bizarres, et c’était loin d’être un tendre, il faisait plutôt partit des « méchants » vampires. Malgré cela, Aido avait toujours admiré son frère pour son assurance, sa vivacité et son humour. Il s’était toujours sentit ridicule et minuscule à côté.
Le jeune vampire finit par se lever et s’approcha de son frère avant de se pencher pour que son visage soit à la même hauteur.
Ricanant, Aido saisit les deux joues de son frère et tira dessus avec amusement.

-Je rigoooole ! C’est qu’il est tout meugnon quand il tire la tronche, le grand frère !! T’as les joues élastiques, c’est fun ! C’est à force de hurler que ça te fais cet effet là ?

Aido ricana de plus bel, trop heureux de pouvoir embêter son frère après tant d’années.

-Tire pas cette tronche là !! Tu t’es fouttu de moi, alors c’est à mon tour, peut-être ! De toute façon, je sais très bien que tu vas riposter alors j’en profite !!

Aido lâcha son frère et retourna s’asseoir, posant sa tête sur la paume de sa main, un sourire béat aux lèvres.

-Tu pourras bien dire ce que tu veux, que ce n’est pas réciproque, mais tu m’as manqué, Seiichi…je suis vraiment content de te revoir…tu ne m’as pas appelé, ni même envoyé un message, rien ! J’ai pourtant attendu, je t’ai même envoyé plusieurs messages, tu ne m’as jamais répondu ! Je comprend que ton groupe passe avant tout, mais tu aurais au moins pu penser à ton petit frère idiot ! C’est pas grand-chose ! Je ne sais même pas où tu étais, après que tu sois partit…où as-tu trouvé un endroit où dormir, rien ! Zut alors !

C’est sur un ton de reproche qu’Aido venait de parler à son frère. Il avait tant à lui reprocher, et pourtant tant à lui dire, qu’il ne parvenait même plus à trouver ses mots. Après tout, peut-être que Seiichi n’en avait rien à faire…Aido espérait de toutes ses forces que son frère ait un minimum de considération pour lui, tout de même… les deux frères ne s’étaient jamais totalement entendu, ils s’étaient souvent disputés, mais ils avaient passés plus de bons moments que de mauvais, tout de même !!
Finalement, une question vint interloquer Aido qui fronça les sourcils.

-Mais au fait…pourquoi t’es là ? Je doute fortement que tu sois venu pour voir ton frère, alors j’imagine qu’il y a une autre raison !!

Le vampire s'était assis à côté de Baal et piochait dans l'assiette de son frère, bien qu'il ne restait plus grand chose. Il avait une faim de loup c'était le cas de le dire, il n'avait pas beaucoup mangé dans le train, il n'avait pas eu le temps. En même temps, cela se comprenait vu qu'il avait du courir pour attraper son train avant que les groupies se jettent sur lui. Il avait finir par mettre sa capuche sur sa tête pour traverser la ville avant d'arriver à l'académie.
Mais son voyage en train n'avait pas été si désagréable à part si on ôtait le fait que tout le monde le regardait avec des yeux écarquillés. En plus, il avait du se battre avec Requiem, son serpent pour qu'il daigne rester dans son sac à main. D'ailleurs, il y était toujours.
Avalant une bouchée impressionnante de brioche, il posa un regard taquin vers son frère. Oui, il était content de le revoir. En même temps il était venu un peu pour ça, et son excuse pour les membres du groupe, c'était une mesentante avec eux. Personnellement, pour l'instant, il n'avait pas du tout envie de rentrer.

-Non je ne suis pas allé à la piscine, je viens de prendre une douche et mes cheveux doivent sécher, ça te pose un problème, peut-être ? Tu dois savoir ce que c’est, vu la longueur de tes cheveux !! Au passage…ta nouvelle couleur est hideuse ! J’aime pas du tout, ça fait tout filasse et on dirait que tu t’es écrasé une tomate sur le coin d’la tronche…

Seiichi stoppa net et porta son regard de reptile sur son jeune frère. Un sourire vint étirer ses lèvres fines couvertes de noir à lèvres et il avala sa bouchée avant de se pencher en avant pour regarder son frère dans les yeux, un sourire presque sadique aux lèvres.

"Et bien navré que cela ne te plaise pas mon cher frère ! Mais je ne vais pas changer pour tes beaux yeux ! De plus, j'en avais assez d'avoir des cheveux blonds comme les blés et avec l'aspect de cheveux de bébé... tout comme les tiens d'ailleurs !"

Baal ricana et Seiichi tourna un regard vers lui, son sourire s'effaçant, perdant un instant le contact visuel avec son jeune frère. Celui ci en profita pour se saisir de ses joues et les étirer aux maximums. Les yeux du chanteur s'agrandirent de surprise et il resta un instant immobile tellement l'action de son frère le surprenait.

-Je rigoooole ! C’est qu’il est tout meugnon quand il tire la tronche, le grand frère !! T’as les joues élastiques, c’est fun ! C’est à force de hurler que ça te fais cet effet là ?

Seiichi se débattit comme un beau diable et repoussa son frère en lui assénant une claque sur les mains. Il le regarda alors d'un air faussement outré et vexé mais un sourire transparaissait toujours.

"Eh ! Non mais ça va pas ! Je ne te permets pas de me critiquer, monsieur le lèche-bottes !"

Ca c'était fait ! Seiichi se frotta les joues en râlant d'un air bougon mais il gardait toujours cette étincelle de joie dans les yeux. On sentait qu'il était heureux de revoir son frère et ce n'était pas qu'une illusion. Il l'aimait. Plus que tout au monde, leur séparation avait été un choque pour le vampire même si il avait fait semblant de ne rien ressentir. Tout cela à cause de son père. Celui là alors... Si Seiichi le revoyait il ne savait si il arriverait à se contenir de le tuer.
Il attendit que son frère finisse de parler pour lui répondre, même si cela ne lui plaisait guère. Un voile d'angoisse et de mélancolie passa devant ses yeux mais son sourire demeurait étrangement.

"Je sais... Ce n'était pas très malin... mais... Je n'ai pas osé t'appeler. Je pensais que tu te fichais pas mal de la tête d'un meurtrier, non ? Enfin, j'ai failli tuer papa alors évidemment je pensais que tu m'en voudrais... J'ai pourtant essayer mais à chaque fois, j'avais l'impression que... Raaah ! Je sais pas comment t'expliquer..."

Seiichi se frotta les cheveux mais tout en évitant le regard de son frère.

"Et tu vois j'avais raison... J'étais venu pour toi, Hanabusa. J'ai profité d'une mésentente dans mon groupe pour venir ici. Tu sais bien que sinon je n'aurais rien pu faire."

Il releva les yeux, fondant son regard dans celui bleu ciel de son frère. Il aimait ce regard, plus que tout au monde. Un sourire fendit son visage et il se pencha en avant en désignant sa joue du doigt.

"Tu veux pas me faire un poutou Hanabisous !"

Seiichi éclata de rire en voyant la tête de son frère et se rassit sur sa chaise, piquant de nouveau un peu de nourriture dans l'assiette du jeune Aido. Qu'est-ce qu'il s'amusait décidément, c'était si facile d'énerver son petit frère que ça en devenait presque trop facile.
Mais ils étaient un peu pareil tous les deux, toujours à vouloir se chercher des poux. D'ailleurs, Seiichi se demandait si il n'en avait pas... de poux.
Un frisson lui parcouru l'échine et son sourire disparu. D'ailleurs, où était Requiem ? Il était resté dans son sac ? Il tourna son regard interloqué vers son sac et commença à fouiller de dedans. Mais non aucune trace de Requiem. Son serpent avait disparu pendant qu'il était en train de parler avec son frère.
Seiichi releva la tête vers Aido et lui fit un grand sourire gêné puis il se leva.

"Excuse moi ! J'ai un petit problème !"

Il s'éloigna dans le refectoire, cherchant son serpent des yeux. Il finit par s'accroupir à plusieurs reprises, l'appelant par son nom d'une voix douce même si il savait que son serpent était sourd.

"Rek ? Rekinou ! T'es où ? Viens voir, papa !"

Une jeune fille se mit à hurler et monta sur sa table avec un grand cri d'horreur. Un sourire se fendit sur le visage de Seiichi qui s'approcha de la dîtes table. Se mettant à genou, il aperçut Requiem sous la table qui relevait la tête vers le jeune fille.

"Ah ! Te voilà, mon doudou !"

Requiem s'apprêtait à mordre la cheville de la jeune fille qui dépassait quand Seiichi se saisit de lui par la peau du cou et le souleva, le déposant dans ses bras. La jeune fille hurla sur le chanteur qui ne l'entendit même pas. Il se retournait vers la table en murmurant des paroles tendres et aimantes à son serpent blanc.
Il revint s'asseoir à sa place, le serpent sur les épaules fixant son regard reptilien dans les yeux bleus d'Aido, sa langue sortant et rentrant à grande vitesse. Mais le serpent semblait vexé de ne pas avoir eu sa proie et Seiichi tentait de le rassurer.

"Bah alors, tu fais la gueule ! Ben fais pas cette tête je te donnerai une humaine toute fraîche si tu veux... plus tard !"

"Je sais... Ce n'était pas très malin... mais... Je n'ai pas osé t'appeler. Je pensais que tu te fichais pas mal de la tête d'un meurtrier, non ? Enfin, j'ai failli tuer papa alors évidemment je pensais que tu m'en voudrais... J'ai pourtant essayé mais à chaque fois, j'avais l'impression que... Raaah ! Je sais pas comment t'expliquer..."

Aido, qui avait baissé les yeux de dépit les releva et fusilla son frère du regard.

-J’en ai rien à faire que tu sois un meurtrier !!! Tu pourrais même être un moine bouddhiste ou une nonne, j’m’en ficherais complètement, tu restes mon frère !! Espèce de crétin aliéné !! Tous les jours, j’ai attendu que tu m’appelles !! A la maison, j’allais me cacher dans le grenier en attendant que tu m’appelles, pour être sûr que papa ne pourrait pas m’entendre…tu ne peux même pas imaginer ma déception quand j’ai compris qu’en réalité…tu ne m’appellerais pas…

Aido baissa de nouveau les yeux, profondément offensé. Il avait espéré que Seiichi lui sortirait une excuse un peu moins bidon, en fait. Qu’il lui avoue qu’il n’avait pas voulu l’appeler, ou peut-être qu’il ne voulait aucun contact avec sa famille, mais pas ça ! Il ne fallait pas non prendre Aido pour un crétin ! Même s’il aurait forcément été vexé que son frère lui dise qu’il ne voulait plus le voir, il aurait comprit et aurait été fixé !
Il croisa les bras sur sa poitrine. Décidemment, Seiichi n’avait pas changé. Il avait toujours été comme ça ! Pourtant, Aido le savait, son frère était sincère. Il avait rarement connu quelqu’un d’aussi franc et sincère que lui. Il avait tout à fait comprit que Seiichi avait essayé de l’appeler, mais qu’il n’avait pas osé. Aido releva de nouveau les yeux vers son frère.

-Et puis, tu sais…j’n’en ai rien à faire, de l’avis de papa…après ton départ, il a été plus exécrable que jamais ! Il n’a pas mis de temps à voir que je ne voulais qu’une seule chose, quitter la maison pour te revoir. On s’est disputé je ne sais pas combien de fois ! Et chaque dispute conduisait au même sujet ! A chaque fois, il me comparait à toi, en me disant que de toute façon, je finirais comme toi, que j’amènerai la honte sur notre famille, bla bla bla !!! Il n’a jamais comprit que ces paroles ne m’offensaient pas…j’étais fier qu’il me dise que je te ressemble…

Aido se tut un instant. Il fallait qu’il remette ses idées en place. Seiichi n’était pas responsable des crises de son père, après tout…enfin si, mais indirectement.

-Après ton départ, je n’ai pas eu envie de jouer le petit chien docile…ce n’est pas à lui de décider de se que je veux faire. Quand il a vu que je ne lui obéissais plus, il m’a placé ici. Grand bien lui fasse, je suis bien mieux ici !! Il garde précieusement sa petite Tsukiko adorée près de lui, c’est la seule hypocrite qui se rattache encore à lui ! Quelle idiote…toujours à pleurnicher pour s’attirer les bonnes paroles de son paternel…elle est pitoyable.

Aido ricana. S’il avait toujours admiré et adoré son frère, il avait toujours méprisé sa petite sœur, Tsukiko. Il avait horreur des gamines pleurnichardes et capricieuse, et sa cadette était l’exemple parfait de la cruche aux glandes lacrymales débordantes. Le seul petit plaisir sadique qu’Aido éprouvait envers sa sœur…c’était de pouvoir la mépriser, la ridiculiser, la faire pleurer encore plus.
Il s’était même un jour prit d’une folle envie de la voir se vider littéralement, pour voir quel effet cela faisait…S’il y avait bien quelque chose qu’il ne regrettait pas du tout en ayant quitté la maison…c’était bien la présence de sa sœur !!
Aido sourit alors à son frère.

-Et laisse-moi te dire que tes excuses sont pitoyables, mon cher !! SI tu n’étais pas venu me voir, j’aurais de toute façon trouvé le moyen de venir à toi !! Tu ne te débarrasseras pas si facilement de ton puéril petit frère !!

La réaction de Seiichi le prit au dépourvu, et Aido ne sut comment réagir, au départ.

"Tu veux pas me faire un poutou Hanabisous !"

Aido en resta bouche bée, les yeux exorbités. Depuis quand son frère se prenait pour un bisounours ? C’était une blague, c’était sûr !!

-Attends, là…tu te fous d’moi, ou quoi ? Et ne m’appelle pas comme ça !!! Y a rien de pire comme surnom !! J’ai jamais vu plus ridicule !! Ca n’a aucun sens et c’est moche, espèce d’illuminé !!

Aido se renfrogna. Il avait horreur qu’on lui donne des petits surnoms ridicules. D’autant plus que Baal se trouvait à leur table…même s’il n’avait pas dit un mot depuis quelques minutes…il était loin d’être sourd. Aido en était persuadé, Baal ne manquerait pas de lui ressortir ce surnom immonde. Hanabisous…non seulement c’était moche, mais en plus c’était ridicule.
Aido releva un regard furibond vers son frère, qui rigolait en l voyant aussi peu enthousiaste. En voyant le visage blanc, immaculé, maquillé à l’excès, de son frère, Aido eut une idée diabolique.
Il savait très bien que le maquillage avait un gout infect…mais tant pis !!
Il se leva et se dirigea vers son frère, approcha ses lèvres de la joue de celui-ci…et la lécha de bas en haut, comme un animal.
Il retourna à sa place en éclatant de rire.

-C’est trop drôle !!! On dirait que tu viens de voir un revenant !! Tu t’attendais à quoi ? Tu croyais que je n’allais pas réagir ? Si tu voyais ta tête !!! C’est trop drôle !! Je t’ai ruiné ton maquillage, mon pauvre…Et il a un gout dégueu, au passage…

Aido s’empara de son verre et le remplit d’eau avant de le vider d’une traite.

-Beuh…c’est infect !! Il mette quoi, dans tes trucs ? Du rat mort, ou quoi ? Yeurk !!

Pendant qu’il tentait de faire fuir l’horrible gout du maquillage de son frère, Aido vit celui-ci se lever, gêné et s’excuser. Allons bon !! Il avait perdu quelque chose ?
En fronçant les sourcils, Aido se mit à réfléchir. Il ne l’avait pas remarqué au début…mais il manquait quelque chose à Seiichi. Il quelque chose qui l’accompagnait partout…en écarquillant les yeux, Aido se souvint alors de quoi il s’agissait. Ce qu’il cherchait, c’était…

"Rek ? Rekinou ! T'es où ? Viens voir, papa !"

Aido se prit la tête dans les mains. Il ne s’en était pas débarrassé…Seiichi avait toujours son affreux serpent. S’il y avait bien une chose qui répugnait Aido chez son frère, c’était bien sa passion pour les reptiles. Il en frissonna d’effroi. Il avait toujours trouvé ça…malsain. Il suivit des yeux le manège de son frère, espérant fortement qu’un night class bien avisé aurait planté sa fourchette dans la tête du serpent, histoire de l’achever…

"Ah ! Te voilà, mon doudou !"

Aido soupira de plus belle. Décidemment, son frère était vraiment bizarre. Il revint à la table avec le serpent dans les bras, le caressant en lui murmurant des paroles affectueuses débordantes de niaiseries. Aido en eut un haut le cœur écœuré. Il recula vivement quand Seiichi revint à la table.

-Ne t’approche pas de moi avec ce truc !! C’est répugnant !! Mets-le autre part, mais vire le de sous mon nez !! Je veux pas voir ça devant moi, sinon je lui congèle la tronche à ton reptile !!

Aido grimpa sur sa chaise, comme si ça pouvait faire fuir le serpent et son frère. Il tourna alors son regard vers Baal, qui n’avait toujours pas ouvert la bouche.

-Et c’est toi qui disais que tu vis dans une famille de fou, hin ? T’as vu un peu le cas social qu’est mon frère ? Et tu parles du tiens ? Excuse-moi, mais je crois qu’on peu caser Bélial et Seiichi dans le même panier des tarés !!! Et toi, vires-moi ce truc de là !! Ouste !!

Si Aido avait su que son frère connaissait le frère de Baal…il n’aurait sûrement rien dit.

» Baal, le frère du fou XD
» Des excuses bien mal engagées [PV Baal]
» Petit déjeuner du soir et arrivée d'un Night Class [PV Yuki Razorback]
» Crows dance in the dark.[ouvert à qui veut elle sera sage promis]